Archives par étiquette : François Tefnin

Du côté de saint Jordi

COLLECTIF, Du côté des librairies, Murmure des soirs, 2020, 188 p., 13 €, ISBN : 978-2-930657-62-2

du côté des librairies murmure des soirsDans Éloge de l’amitié, Tahar Ben Jelloun écrivait : « Le libraire est l’ami du livre ; pas de tous les livres, mais de ceux qu’il considère assez pour les transmettre aux lecteurs. » La librairie se révèle en effet ce lieu singulier de passage, de partage, de mise en lumière, mais également de sélection, de choix, de défense. En parcourant étagères et présentoirs, le lecteur concentré devine l’orientation idéologique, l’impératif de qualité et parfois l’intérêt particulier du personnel qui la peuple. Car, oui, une librairie est peuplée de livres qui battent, chacun à sa pulsation, chacun à son tempo, et appellent leur lecteur prédestiné. C’est du moins la conviction d’une étrange libraire, aux envoûtements bohémiens et à la boutique évanescente, lorsqu’elle affirme : « Promenez-vous librement dans mon magasin, vous y trouverez peut-être ce que vous cherchez. Regardez tout autour de vous, prenez-les en mains, feuilletez-les, jusqu’à ce que vous tombiez sur celui qui vous dira : “Prends-moi, je t’attendais.” Car – savez-vous cela ? – ce sont les livres qui nous choisissent. Ils nous attendent patiemment, sur une étagère, et puis quand nous passons à leur portée, ils nous appellent, et là… c’est inutile de vouloir résister. » Continuer la lecture

Lettre à ma mère

François TEFNIN, Est-ce que tu as la clé ?, Murmure des soirs, 2018, 138 p., 15 €, ISBN : 978-2-930657-45-5

La perte d’un parent – père ou mère – est bien entendu courante et « logique » : les plus vieux s’en vont les premiers. On salue une dernière fois cet être qui nous a élevés, aimés, choyés. Parfois, le temps des adieux s’allonge et peut durer quelques années. La vieillesse guette chacun d’entre nous. Certains s’éloignent en un éclair, sans prévenir. D’autres font durer le plaisir. Toutefois, leur état ne rime pas toujours avec éclat et s’accompagne souvent d’une perte progressive des repères, de la mémoire et/ou des facultés motrices. La maison de retraite devient une issue inévitable. Et les enfants, sur qui la mère a veillé toute sa vie, se retrouvent dans la posture obligatoire de devoir veiller à leur tour sur leur propre génitrice. Les rôles s’inversent. François Tefnin dédie Est-ce que tu as la clé ? « à toutes les mères qui, au crépuscule de leur vie, se morfondent derrière les murs de maisons de retraite, dissimulées aux regards. Parfois même à leur propre vue. » Continuer la lecture