Antoine WAUTERS, Le plus court chemin, Verdier, 2023, 256 p., 19,50 € / ePub : 16,99 €, ISBN : 978-2-37856-177-2
Certaines personnes éprouvent parfois le sentiment qu’il leur est impossible de pouvoir échapper au passé, à l’histoire familiale, à la condition sociale et culturelle qui a contribué à les construire. Comme si ce passé empêchait de vivre le présent, ou, pire, d’envisager l’avenir, tout modeste qu’il soit. Ce n’est pas que ce passé soit mieux, ou moins bien, ou franchement destructeur, c’est qu’il est là, un parasite qui s’incruste en permanence dans l’aujourd’hui. Le nouveau livre d’Antoine Wauters qui paraît en cette rentrée littéraire s’inscrit à rebours de cette constatation, sans pour autant lui dénier tout crédit. Le plus court chemin, s’il est bien sous-titré « roman », aurait pu être un « récit » autobiographique, mais l’auteur de Mahmoud ou la montée des eaux (Verdier, 2021) maîtrise les nuances sémantiques et n’entend pas céder à la confusion. Le roman, autobiographique ou non, laisse accès à cette part de fiction qui permet parfois une mise à distance bienvenue lorsque la nostalgie, par exemple, pourrait s’avérer être un élément d’enfermement, et non d’ouverture. Continuer la lecture