Plusieurs cordes à leur arc : six écrivains plasticiens

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Il n’est pas rare que les écrivains touchent aussi à d’autres disciplines artistiques. Nous avons déjà évoqué sur ce blog des écrivains belges paroliers, cinéastes, ou encore traducteurs. Intéressons-nous à présent aux écrivains peintres.

Plasticiens qui écrivent occasionnellement ou écrivains qui s’adonnent parfois à la peinture, la liste de ceux qui pratiquent deux arts en Belgique est longue, et l’on y croise entre autres Rops, Dotremont ou Magritte.

On se limitera ici à six artistes, dont un livre au moins est paru ces cinq dernières années.

1 – Pierre Alechinsky

Pierre Alechinsky a été l’un des membres-phares du groupe CoBrA. Son oeuvre, mondialement reconnue, est faite de tableaux, d’affiches, mais aussi de dialogues avec des oeuvres littéraires : Proust, Bataille, Cendrars sont quelques-uns des écrivains dont il a « orné » les écrits. Un travail en marge de la littérature qu’il évoquait dans une interview parue dans Le Carnet et les Instants de janvier 2020.

Si l’essentiel de son travail est plastique, y compris dans l’exploration de la calligraphie orientale, Pierre Alechinsky écrit aussi. Son dernier livre, Ambidextre, est paru fin 2019 chez Gallimard.

2 – Elisa Brune

Elisa Brune

Elisa Brune

Docteure en sciences de l’environnemment, Elisa Brune (1966-2018) laisse une oeuvre littéraire où les romans et nouvelles voisinent avec les travaux de vulgarisation scientifique. Dans la dernière partie de sa carrière, elle a plus particulièrement travaillé sur la sexualité féminine et la notion de plaisir, à partir d’enquêtes menées auprès de nombreuses femmes.


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Sous le nom d’Elisa Else, elle a aussi construit une oeuvre picturale, à l’huile et à l’encre principalement, vouée à l’exploration du corps masculin.

3 – Anne-Michèle Hamesse

Anne-Michèle Hamesse a fréquenté l’Académie d’art d’Uccle de 1970 à 1990, où elle a été l’élève d’Arié Mandelbaum. Elle est passée de la peinture à l’écriture par le dessin, dans lequel elle a intégré de plus en plus de mots.

Aujourd’hui, elle se consacre essentiellement à l’écriture. Présidente de l’Association des écrivains belges de langue française (AEB), elle est l’autrice de plusieurs romans et recueils de nouvelles. Les deux derniers : Le neuvième orgasme est toujours le meilleur, un  recueil de nouvelles publié par le Cactus inébranlable et Le lac du Bois de la Cambre, un roman publié au Coudrier.

4 – Jérôme Poloczek

jerome poloczek je suis un medium

Jérome Poloczek, « Je suis un médium », dispositif participatif, 2014 © Jérôme Poloczek

Peintre, dessinateur et performeur, Jérôme Poloczek est aussi professeur d’art.

Il s’est également lancé dans l’écriture. En 2017, L’Arbre à paroles publie cinq opuscules: Il est croyant, Ça va déborder, Continuer de, Ça marchera et Être en coursOutre les mots de l’auteur, le concept est original : chaque livre est agrémenté de dessins en noir et blanc que le lecteur est invité à colorier lui-même. En 2018, dans la collection « iF » du même éditeur, Jérôme Poloczek publie Autubiographie, un ouvrage dans lequel il revisite l’écriture de soi et crée l’autobiographie à la deuxième personne.

5 – Jacques Richard

Après une enfance passée en Algérie, Jacques Richard, revenu en Belgique, peint depuis l’âge de vingt ans. Il tient sa première exposition en 1975 et enseigne le dessin et la peinture. Sur son site internet, il donne un aperçu chronologique de ses recherches artistiques.

Il vient à la littérature plus tardivement. La plage d’Oran, son premier livre publié, parait aux éditions Albertine en 2010. Il est désormais l’un des auteurs réguliers des éditions Onlit, qui ont publié La femme qui chante en 2019, après la republication de son Carré des Allemands (2017), d’abord paru aux éditions La différence en 2016. Cet automne, Jacques Richard publiera Nues, un recueil de textes courts inspirés de son travail de peintre.

6 – Annick Walachniewicz

Annick Walachniewicz est peintre et travaille aussi la photographie. En 2018, elle publie un premier roman, Il ne portait pas de chandail, aux éditions L’Arbre à paroles, où elle évoque la déportation de son père en camp et le secret qui l’a entouré. Une première incursion remarquée dans le monde littéraire : le livre est finaliste du prix Première.

Plus récemment, elle a participé au collectif La ligne blanche, chez le même éditeur.