Archives par étiquette : engagement

Le combat d’une amazone

Fatoumata Fathy SIDIBÉ, La voix d’une rebelle, Luc Pire, 2021, 279 p., 22 € / ePub : 9.99 €, ISBN : 978-2875422132

sidibe la voix d une rebelleFatoumata Fathy Sidibé est une femme noire, de culture musulmane, laïque et féministe qui nous raconte ici son parcours militant pour les droits humains. Très tôt marquée par le contraste des rôles sociaux de l’homme et la femme dans son Mali natal, elle se forge naturellement un caractère de rebelle et de féministe face aux Maliennes prisonnières des traditions et du patriarcat Continuer la lecture

Il y a 25 ans au Rwanda…

Martin BUYSSE, Muzungu, Zellige, 2019, 333 p., 22 €, ISBN : 978-2-914773-89-8

En avril 1994, le Rwanda basculait dans l’horreur et l’Occident restait prisonnier de ses intérêts pour ne pas réagir, ou réagir bien trop tard.

Comment comprendre l’enchaînement des événements qui ont mené au génocide ? Martin Buysse propose des éléments de réponse par le biais d’une fiction, fondée sur une documentation rigoureuse.

Le roman Muzungu est centré sur le personnage de François et pose la question de savoir pourquoi on s’engage, pour quelle cause et pour quel camp. Continuer la lecture

Lisette Lombé ou la désobéissance civile langagière

Lisette LOMBÉ, Black words, Arbre à paroles, coll. « IF », 2018, 96 p., 12 €, ISBN : 978-2-87406-656-6

Il est des paroles performatives qui, lancées à la face du monde, font reculer les frontières du pensable et du vivre. Black words nous donne à lire, à ressentir un corps en marche. Un corps poétique branché sur le collectif, sur le politique. Artiste explorant les collages comme objets poétiques, l’écriture, la performance slam, Lisette Lombé livre un round poétique en douze chants rythmés par des collages. La textualité et les images interrogent les conditionnements idéologiques, l’intériorisation des clichés (xénophobes, misogynes, nouvelle armature du politiquement correct…), les survivances du colonialisme, les moutures actuelles d’un postcolonialisme relooké, du patriarcat. Les convoquer, les repérer permet de les dissoudre, de saper leurs soubassements inconscients, leurs ramifications socio-politiques. Continuer la lecture

Une poésie engagée mais libre

Serge NOËL, À la limite du prince charmant, L’Arbre à paroles, 2018, 207 p., 17 €, ISBN : 978-2-87406-665-8

Serge Noël n’est ni un débutant, ni un inconnu. Depuis une quarantaine d’années, il a publié treize livres de poésie et quatre romans, co-écrit les mémoires d’une survivante d’Auschwitz, coordonné des ouvrages collectifs comme Paroles d’exil ou J’ai deux amours, collaboré à divers journaux et revues, obtenu en 1981 un prix de l’Académie royale de Langue et de Littérature, en 2007 le Prix Jeunesse Éducation permanente, en 2012 le Prix Gros Sel. Militant de gauche dès son adolescence, en lutte contre le système capitaliste, l’impérialisme ou les comportements racistes, il présente un profil typique d’écrivain engagé, dans la ligne des Louis Aragon, Paul Éluard et autres Pablo Neruda. L’œuvre de ceux-ci, en effet, a démontré de manière éclatante que les convictions politiques ne sont pas nécessairement incompatibles avec la poésie, pourvu qu’elles soient transcendées par la créativité de la langue et le travail de l’écriture – pourvu, surtout, qu’elles ne soient pas coupées des registres émotionnel et imaginaire, sans lesquels le monde des idées serait voué au dessèchement. Telle est précisément la voie sensible et plurivoque adoptée par S. Noël, comme en témoigne son dernier recueil, À la limite du prince charmant. Celui-ci, de plus, évoque sans ambages l’homosexualité de l’auteur et son parti pris féministe, lesquels donnent à sa lutte une dimension supplémentaire : en chaque circonstance, il veut prendre le parti des faibles, se faire la voix des sans-voix, dénoncer toutes les formes de despotisme. « On a toujours raison de se révolter contre l’injustice », affirmait Mao Tsé-Toung l’un de ses bons jours. Continuer la lecture

Au coeur d’une vie d’humaniste engagé

Francine GHYSEN

zwickDix ans après sa mort, le 30 septembre 2005, Jacques Zwick revient parmi nous. À travers le journal qu’il tint, de 1994 à 2004, et que les éditions du Cerisier, avec Présence et Action culturelles, publient en quatre volumes, sous le beau titre Sonates d’automne, complétés d’un ouvrage collectif, Jacques Zwick. Le dialogue et l’action, réunissant évocations et témoignages, et des textes de sa plume. Continuer la lecture