Stéphanie BLANCHOUD, Le temps qu’il faut à un bébé girafe pour se tenir debout, Lansman/Rideau, coll. « Théâtre à vif », 2023, 40 p., 10 €, ISBN : 9782807103740
Quarante-cinq minutes. C’est le temps d’une mi-temps au football ou le temps qu’il faut à un girafon pour se tenir debout, après sa naissance. C’est aussi le temps réglementaire que dure une visite au parloir, en prison. Et le temps que Louise passe sur un banc, chaque mercredi, face au numéro 44 de la rue Berkendael, à Bruxelles, la prison des femmes.
Tout en comptant les trous dans le trottoir, Louise raconte son histoire depuis ce banc. Elle parle de sa mère qui est comme un fantôme à présent. Elle se souvient de sa mère qui visait les pigeons avec son pistolet à billes. Des histoires qu’elle leur racontait. De sa voix réconfortante. Mais aussi de la violence de l’homme qui a partagé sa vie durant dix-huit ans. Quand elle était plus jeune, Louise montait dans sa chambre lors de leurs disputes et ne redescendait que quand elle entendait Vivaldi, signe qu’il était parti et que sa maman ramassait les morceaux brisés. Dix-huit années à voir sa mère s’éteindre à petit feu. Vivaldi était l’échappatoire de celle-ci, sa bouée de sauvetage. Que s’est-il passé le jour du meurtre ? Le jour où sa mère a mis fin à son calvaire en tuant son beau-père ? Louise a plein de questions, mais sa mère ne se souvient de rien. Elle se ferme de plus en plus jusqu’à définitivement refuser de la voir. Continuer la lecture