Cécilia DUMINUCO, Le livre d’Espérensis, Memory, 2023, 21 €, ISBN : 9782874134074
Amélia Quinquet vit en pilote automatique une vie qui ne lui convient pas. Vendeuse dans une librairie sombre et poussiéreuse, elle sent le mal-vivre et les idées noires la gagner. Jusqu’au jour où elle est interpellée par un client âgé et bizarre qui disparaît après avoir acheté un ouvrage ayant pour titre Le livre d’Espérensis, qu’elle n’avait pas remarqué jusque-là. Et alors que, gagnée par le désespoir, elle s’apprête à mettre fin à ses jours en sautant d’un pont dans l’eau glacée, elle trouve l’ouvrage en question et le feuillette. Il est vide, mais une première page se remplit lorsqu’elle rentre chez elle et qu’elle l’examine à tête reposée, piquant sa curiosité. Il en sera ainsi chaque fois qu’elle l’ouvrira et les textes qu’elle lit lui semblent rédigés pour elle, en connexion avec ce qu’elle vit ou s’apprête à vivre, qu’il s’agisse de contes, de poèmes ou de sentences de quelques lignes, toujours signés de Chapoka Tee. Continuer la lecture
Une rixe à la sortie d’une boîte de nuit bruxelloise tourne mal. Une bande de jeunes a pris à partie un homme âgé mal fagoté qui passait par là. Bousculé malgré son air impassible qu’ils ont pris pour du dédain, l’homme s’est écroulé et il a été roué de coups de pieds. Il est laissé pour mort par la bande qui s’enfuit. Sergio, qui a donné le tempo de l’attaque, file vers son domicile et décide de disparaître. Véhiculé par un voisin, puis pris en charge par son oncle Alec, il trouve refuge dans une famille d’agriculteurs flamands qui le fait passer pour un neveu. Là, il attend de se faire oublier et apprend le travail de la ferme et le néerlandais.
Le récit de Nicole Haelemeersch nous fait découvrir l’Europe en 2120 rebaptisée Europea. Suite aux guerres de l’eau provoquées par le réchauffement climatique, la répartition des populations a été redistribuée et le territoire est désormais sous la dictature totalitaire d’Igor Pouchkinov. Les Européaniens vivent dorénavant avec une puce implantée dans le cou qui peut les géolocaliser à tout moment et possèdent tous un écran dans leur salle de séjour permettant une surveillance constante de la Poko, la police secrète des Seigneurs. Par ailleurs, les citoyens d’Europea portent une brodi, une montre bracelet ordinateur, qui leur sert à communiquer entre eux et ils se nourrissent avec des gélules ou de l’alimentation imprimée en 3D, faute de ressources alimentaires suffisantes. Le décor est planté.
L’histoire de Chantal-Iris Mukeshimana, Relève-toi et danse, s’ouvre sur les images d’une enfance heureuse, rythmée par les saisons, dans un village du Rwanda, au sein d’une famille de quatre enfants dont la mère est l’âme.

Avec Kot & cœur, Céline Noël nous plonge dans l’univers estudiantin de l’Université catholique de Louvain, à travers l’histoire de 5 cokoteurs. Il y a Chloé qui multiplie les aventures d’un soir mais attend secrètement le grand amour, Laura avec son attitude libertine et son franc parler de gossip girl, Diego qui est casé avec Juliette depuis quatre ans, Tristan qui se remet difficilement de sa récente rupture, et enfin Maylis qui désespère d’être toujours vierge. 
Hayley, une jeune femme d’une vingtaine d’années, a récemment rompu avec Félix, pas parce qu’ils ne s’aimaient plus, mais parce que « [l]eur amour était trop grand pour eux ». Enivrés par la fusion du premier amour, les tourtereaux se sont heurtés à la complexité d’une relation de couple. En manque d’outils pour mieux vivre leur idylle, ils ont décidé de se séparer et de « recommencer à s’aimer » quand ils seront plus mûrs.
Alice vient de souffler ses dix-sept bougies lors d’une fête surprise entourée de famille et amis et termine tout juste son année scolaire. Comme les adolescents que nous avons tous été, elle oscille entre quelques restes d’absolue candeur enfantine et les questionnements existentiels propres à son âge, avec les proportions, tantôt justifiées, parfois démesurées, qu’on pouvait, à l’époque, leur attribuer : les amours, les jugements, les drames invraisemblables, l’image de soi que peuvent renvoyer les autres. Comme les adolescents de notre époque, elle se réfugie dans sa chambre souvent, est un peu secrète face à ses parents, recule subitement face à la possibilité d’une première fois un peu forcée, parle de dépression à cause d’un savon passé, parcourt frénétiquement son fil Facebook et discute, via la toile, avec ses copains de l’école.
Max Kevlar

