Comment continuer à vivre quand on vous annonce le pire ? Comment faire son deuil ? Surmonter la douleur face à la mort de son enfant ? La vie, telle un ricochet, impose parfois des rebonds imprévisibles.
Alors qu’elle vient d’arriver dans la bibliothèque où elle travaille, Claire reçoit un terrible appel : elle est demandée urgemment à l’hôpital. Son mari et son fils ont eu un grave accident de voiture. Arrivée sur place, on lui annonce que son mari, Martin, est en salle d’opération et qu’il va s’en sortir. Malheureusement, ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour leur fils, Sacha, qui est décédé. Continuer la lecture →
Charly DELWART et Ronan BADEL, Les aventures de moi-même. Journal de ma fugue, Flammarion Jeunesse, 2021, 144 p., 11,50 € / ePub : 8,49 €, ISBN : 9782080205957
C’est décidé : Gaspard, (presque) dix ans, va fuguer. Parce qu’il a le temps, parce qu’il a l’âge, pour prendre son indépendance, pour voir le monde tout seul comme un grand, car oui, il est grand, maintenant. Ah, et aussi parce que ses parents et lui ne sont pas, mais alors pas du tout d’accord : ils ont décidé de l’inscrire dans un autre collège que celui où iront ses deux meilleurs copains. Une seule solution : quitter la maison. Continuer la lecture →
Anne HERBAUTS, Ni l’un ni l’autre, Casterman, 2020, 32 p., 15,90 € / ePub : 10.99 €, ISBN : 9782203207578
Ni l’un ni l’autre, le dernier album d’Anne Herbauts est joyeux, entrainant, et une vraie déclaration d’indépendance des jeunes enfants auxquels il s’adresse. Eux qui sont souvent comparés à papa ou maman (dont ils auraient les oreilles, le nez ou le caractère), définis par ceux-ci, étiquetés malgré eux, se développent pourtant en tant qu’individus dotés d’une personnalité qui n’appartient et ne ressemble qu’à eux. Et c’est ce que nous rappelle cet album tout en couleurs. Continuer la lecture →
Isabelle FABLE, Ces trous dans ma vie, Préface de Gabriel Ringlet, M.E.O., 2019, 202 p., 17 €, ISBN : 978-2-8070-0216-6
Ces trous dans ma vie. Par ces mots frappants, poignants, Isabelle Fable évoque les êtres aimés disparus. Les fait revivre par la force de l’amour, leur rend chair et âme, voix et regard. S’émeut, s’émerveille de « cette proximité paradoxale que crée la mort d’un être aimé, qui nous quitte… et qui vient faire partie de notre profondeur intime. Nous nous chargeons de lui, en quelque sorte. Nous le prenons en nous pour une autre forme de vie, subtile. » Continuer la lecture →
Valentine GALLARDO et Mathilde VAN
GHELUWE, Pendant que le loup n’y est
pas, Atrabile, 2019, 176 p., 25 €, ISBN : 978-2-88923-039-6
Ça s’est passé sur un pont, mais non, pas un pont comme ça, et il n’y avait personne sur le pont et personne sur la route, il fallait le traverser…
Ce qui s’est passé sur ce pont, Mathilde et Valentine s’apprêtent à le découvrir un peu malgré elles, et cette découverte va les accompagner vers la sortie de l’enfance. Leur croissance et les questionnements qui l’accompagnent ont lieu Pendant que le loup n’y est pas. Continuer la lecture →
Christine VAN ACKER, Je
vous regarde partir. Poèmes, Arbre à paroles, 2019, 66 p., 12 €, ISBN :
978-2-87406-680-1
On le sait, les femmes écrivains accordent une attention éminente à la relation entre l’enfant qu’elles furent et leurs parents, leur mère en particulier. Cette remémoration peut prendre diverses tournures, généralement plus proches de la récrimination que de l’idéalisation. Christine Van Acker, quant à elle, adopte une position tout en nuances, combinant le reproche et la tendresse, l’apitoiement et la perplexité, la souffrance et la joie de vivre. Plutôt que la formule du récit, elle a choisi celle du recueil de poèmes, plus libre, plus fragmentaire, non sans analogies avec le journal intime – un journal inspiré en l’occurrence non par les faits actuels, mais par le souvenir des faits passés, de l’enfance de l’héroïne à la mort de ses parents. Je vous regarde partir, toutefois, présente une structure non pas diariste mais ternaire et dyschronique. En effet, jusqu’à la p. 17, les poèmes évoquent le grand Départ et le deuil qui s’ensuit. Des pages 18 à 40, on assiste à un retour en arrière vers l’époque de l’enfance. La dernière partie, enfin, cible la période du vieillissement et de l’agonie. Cette tripartition non linéaire montre clairement que, en matière de questionnement autobiographique, la recherche du sens est de nature foncièrement rétrospective : c’est après-coup seulement que, l’irrémédiable étant advenu, le sujet peut procéder à une tentative de bilan mémoriel et affectif, où la vie cède le pas au vécu. « Vous emporterez avec vous / ce qui nous regarde / et ne vous appartenait pas ». Continuer la lecture →
Anne HERBAUTS, Les koalas ne lisent pas de livres / Les grizzlis ne dorment qu’en hiver, Esperluète Éditions, 2018, 64 p., 18 €, ISBN : 9782359840957
Ce n’est pas un mais deux albums d’Anne Herbauts que publie l’éditeur belge Esperluète. Ou, plus exactement, deux livres en un seul et singulier objet : un livre à deux entrées, qui, par un habile jeu de reliure, se lit de façon telle que, lorsqu’on en termine un et qu’on le referme, on se trouve face à la couverture de l’autre. Fidèle à son habitude, Anne Herbauts joue avec la matérialité du livre en en créant deux dos-à-dos (l’un dédié aux mamans et aux papas, l’autre aux papas et aux mamans). Et comme d’habitude, le dispositif adopté fait pleinement sens. Continuer la lecture →