Archives par étiquette : Antoine Boute

Antoine Boute. L’écriture comme cheval de Troie

Antoine BOUTE, On peut boire la transpiration d’un cheval, Les petits matins, 2021, 128 p., 15 €, ISBN : 9782363833198

boute on peut boire la transpiration d'un chevalCracheur de feu sonore, activiste expérimental, écrivain, performeur, philosophe biohardcore, professeur aux Écoles supérieures des Arts ERG et Saint-Luc à Bruxelles, Antoine Boute explore, depuis Terrasses, Les morts rigolos, S’enfonçant, spéculer, Inspectant, reculer, Manuel de civilité biohardcore, Apnée, Prompt…, des formes textuellement modifiées. Affectionnant les écritures plurielles, la création collective (avec Vincent et Lucas Boute, Stéphane de Groef, Adrien Herda, Chloé Schuiten, Clément Thiry, Jeanne Pruvot-Simonneaux…), il livre avec On peut boire la transpiration d’un cheval une partition chorale rock. Continuer la lecture

Les prix littéraires de la FWB : les vidéos

La Fédération Wallonie-Bruxelles a remis ses prix littéraires ce 8 novembre. C’est désormais une tradition : des capsules vidéos présentent les lauréat.e.s dans les différentes catégories. Continuer la lecture

Le Top 3 de Samia Hammami

Chaque jour, Le Carnet et les Instants revisite l’année littéraire 2020 avec le Top 3 de ses chroniqueurs et chroniqueuses. Aujourd’hui : la sélection de Samia Hammami. Continuer la lecture

Antoine Boute. Propagation de l’insurrection biohardcore

Un coup de cœur du Carnet

Antoine BOUTE, Stéphane DE GROEF, Adrien HERDA, Manuel de civilité biohardcore, Tusitala et FRMK, 2020, 64 p., 24 €, ISBN : 979-10-92159-21-9

boute de groff herda manuel de civilité biohardcoreInventant des agencements esthético-politiques qui font voler en éclats la littérature en batterie, bouturant le texte et l’image jusqu’à produire une économie du signe qui excède le plan de l’économie, Manuel de civilité biohardcore libère une anti-pédagogie de l’ensauvagement qui plante des fleurs, des champs d’orties sur le chaos. Co-édité par l’éditeur FRMK (dont nous saluons encore une fois la fabuleuse ligne éditoriale, inventive, poétique et incendiaire) et par Tusitala, l’ouvrage trans-graphique inouï concocté  par Antoine Boute, Stéphane de Groef et Adrien Herda lance une machine de guerre contre un monde avachi dans l’apocalypse high tech. Continuer la lecture

L’expérience poétique

COLLECTIF, La découverte de la poésie. De ontdekking van de poëzie, Midis de la poésie & L’Arbre à paroles, coll. « Poésie », 2019, 38 p., 8 €

À l’initiative de Passa Porta, du Poëziecentrum et des Midis de la Poésie, huit poètes belges, quatre francophones, quatre néerlandophones, interrogent sous la forme poétique leur découverte, leur entrée en poésie, les liens qu’ils tissent avec elle. Face à la question « comment devient-on poète ? », certains mettent à nu l’épreuve subjective de leur rencontre avec la muse poétique tandis que d’autres placent la poésie en amont, comme une voix qui, depuis toujours, appelle ses possibles hôtes. Rencontre accidentelle ou, au contraire, destinale et élective ? Rencontre physique, avec des mots charnels ou compagnonnage d’ordre conceptuel ? Continuer la lecture

Dispositif littéraire zadiste

Un coup de cœur du Carnet

Antoine BOUTE, Chloé SCHUITEN, Clément THIRY et Jeanne PRUVOT SIMONNEAUX, Apnée, ONLiT, 2018, 191 p., 18 € / ePub : 9.49 €, ISBN : 978-2-87560 096-7

boute apnee.pngDans la foulée de S’enfonçant, spéculer, d’Inspectant, reculer (ONLiT), l’écrivain, performer, musicien Antoine Boute produit, en collaboration avec Chloé Schuiten, Clément Thiry et Jeanne Pruvot Simonneaux, Apnée, un objet textuel non identifiable qui délivre une souveraine expérience sensorielle et conceptuelle. Traversée des états d’une littérature modifiée, Apnée se déroule comme un récit/anti-récit qui spécule pour une sortie de la fiction usuelle, pour un récit haret, un agencement féral composé de dessins et d’une écriture en transhumance. « Ceci n’est pas un roman » nous dit ce roman qui n’en est pas un, qui se lit photoélectriquement. Continuer la lecture

Le top 3 d’Éric Clémens

La suite de notre rétrospective de l’année. Aujourd’hui : le choix d’Éric Clémens.

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Hardcore, verbe, défoncés

Antoine BOUTE, Opérations biohardcores, Les petits matins, coll. « Les grands soirs », 2017, 144 p., 12 €, ISBN : 978-2-36383-238-2

boute operations biohardcores.pngTu as 39 ans. Tu es auteurperformer, tu aimes ça, les mots à balancer sur la surface des choses, et à la face des gens, depuis quelques mois sur Facebook tu annonces des performances d’un genre hardcore, mais bio, c’est-à-dire vivant, dans la forêt, dans les étangs, dans les terrains vagues où tu nous convies à divaguer, ça a l’air fun, on ne sait pas très bien ce qui va avoir lieu, tu sors un livre intitulé Opérations biohardcores, on le lit, sur la couverture il y a ton nom: Antoine Boute, ok Antoine, on te lit et puis on se met à écrire comme toi à la deuxième personne du singulier, parce qu’en fait ton bouquin c’est un truc de chaman qui fait que le rythme reste dans la tête qui fait qu’on est porté par lui, genre contaminé, comme si en fait on allait se couvrir de feuilles rouges et jaunes en début de putréfaction dans une position qui offre le plus de contact possible avec la terre, ce qui n’est pas le plus pratique pour écrire un article qui parle de ton livre mais qui a le mérite de coller au propos, la tête pleine de ton verbe on commence donc par dire que tu t’appelles Antoine Boute et que tu viens de publier aux Petits matins à Paris un objet singulier comme toi qui es un peu un ovni et en même temps un type qui écrit.


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Où l’on plonge avec délice dans un livre de grand sauvage

Un coup de coeur du Carnet

Antoine BOUTE, Inspectant, reculer, ONLIT, 2016, 272 p., 18 €, ePub : 8.99 €   ISBN : 978-2-87560-080-6

─ Ah Freddo ça va être démentiel notre mariage !
─ Putain de bordel de merde oui ma chérie (…) Se marier c’est punk, il nous faut un mariage punk ! Ça fait : on y croit, on croit en la société humaine, on croit en ses règles, ses us et coutumes, on fait semblant d’y croire, c’est rigolo (…) Le meilleur plan pour que ce soit destroy.

boutePour sûr : Inspectant, reculer est ce de genre de livres qui aura bien des détracteurs. C’est qu’Antoine Boute n’a jamais fait dans la dentelle pastel impressionniste. Son dernier opus en date ne déroge pas à la règle. Certains, certaines, pourraient voir dans l’usage « cool » et marrant d’un vocabulaire, disons, « choisi », voire « branchouille », une attitude un brin racoleuse. Les mêmes pourraient se dire que, décidément, les scènes provoc’, outrancièrement rigolotes et trash qui, comme d’hab, émaillent le récit du sieur Boute, dans le fond, ça n’est rien d’autre qu’une manière de poser. D’endosser les habits de « celui à qui on ne la fait pas », « celui qui écrit et qui aime ça parce que c’est rigolo d’écrire et d’inventer des blagues alors autant rire et faire rire plutôt que faire de cette affaire une chose sérieuse à tirer des tronches tristes jusque par terre ». Continuer la lecture

Joyeux chaos

Séverine RADOUX

boute_radouxLe récit s’ouvre sur un portrait laconique du héros. « Freddo est un drôle. Il élève des serpents dans sa cave, il marche courbé, il mange des orties. Ce type, quand on le voit, on se dit : ʺCelui-là, il doit sûrement lui arriver des aventures.ʺ Et c’est vrai. » D’entrée de jeu, le ton est donné. Notre héros se promène dans la forêt à côté de laquelle il habite avec son chien, Jean-Jacques, et cherche une idée de roman qui le rendra riche. Il veut écrire « une saloperie de polar complètement dégénéré […] pour sonder l’âme humaine, utiliser toutes les saloperies qui y traînent pour tout purger ». Continuer la lecture