Archives par étiquette : Serge Nuñez Tolin

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Un coup de cœur du Carnet

Une poésie de vingt ans. Anthologie de la poésie en Belgique francophone (2000-2020), choix de textes et introduction par Gérald PURNELLE, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2022, 440 p., 10 €, ISBN : 978-2-87568-557-5

une poesie de vingt ansLa collection Espace Nord publie en juin 2022 une anthologie consacrée à la poésie belge francophone parue entre 2000 et 2020. « Ni un bilan, ni un état des lieux en bonne et due forme », le volume héberge les textes de 128 auteurs et autrices sous le pavillon d’une poésie jeune, à l’échelle d’un siècle jeune et d’un jeune millénaire. Continuer la lecture

Une syntaxe du silence

Serge NÚÑEZ TOLIN, L’exercice du silence, Cadran ligné, 2020, 66 p., 14 €, ISBN : 978-2-9565626-2-7

serge nunez tolin l exercice du silenceY aurait-il au fond une syntaxe du silence ?  Un ensemble de règles qui permettraient de comprendre pourquoi, chez le poète, le silence n’est pas synonyme d’absence mais bien plutôt de dialogue, de présence au monde. C’est en quelque sorte l’interrogation que le poète Serge Núñez Tolin décline depuis la publication de plusieurs de ses recueils tels que L’interminable évidence de se taire (2006) ou L’ardent silence (2010). Avec L’exercice du silence, il poursuit donc cette recherche, cette remise en question de la « nécessité de parler », de ce silence qui « noue la respiration à l’air qui le traverse ». Continuer la lecture

Où l’insignifiant jouxte l’essentiel

Serge NÚÑEZ TOLIN, Près de la goutte d’eau sous une pluie drue, Rougerie, 2020, 70 p., 13 €, ISBN : 978-2-85668-407-8

Tel qu’il se révèle à petites touches dans ce nouveau recueil, l’auteur n’est pas un écorché vif ou un parangon de l’angoisse existentielle, tant s’en faut. Au gré de nombreuses variantes, le thème de l’Accord en effet ne cesse de se renforcer en se répétant au fil des pages : connivence du poète avec la nature en ses aspects les plus humbles, bouffées de joie, sentiment apaisant d’exister, « nuit resplendissante de la présence », intuitions de la totalité et de la beauté, bonheur comme « risque » à prendre ou, plus simplement, comme cet accueil du matin qui se fait en moi autant qu’au dehors. Ainsi le texte de Flaubert qui ouvre la seconde partie rêve-t-il d’une assimilation complète avec le monde naturel. Même un bref moment de mélancolie ne suffit pas à fissurer la confiance. Le plus surprenant, dans tout ceci, est la bonne adéquation du langage verbal au réel : « les mots rejoignent ce qu’ils désignent. Tout s’accorde alors que je parle, chaque mot fait mouche et les choses reçoivent, avec le nom qu’on leur a donné, notre présence reconduite » ; « passer les mots par la prairie du réel. […] S’ajuster au réel, ce qu’on ne cesse de faire ». On le constate, leçon d’attente, d’attention et de patience, la poésie de Serge Núñez Tolin tranche fortement avec une tendance dominante ces dernières décennies : l’extrême difficulté de trouver une entente stable avec soi-même, condition pourtant indispensable pour faire la paix avec le monde extérieur et les autres, l’inadéquation radicale des mots jouant dans ce mal-être un rôle décisif. Continuer la lecture

Trouver sa veine

Serge NUÑEZ TOLIN, La vie où vivre, Rougerie, 2017, 13 €, ISBN : 978-2856683941

nunez tolinSerge Nuñez Tolin poursuit depuis plusieurs années un intéressant travail poétique, personnel et atypique. Une poésie qu’il publie chez des éditeurs comme Le Cormier ou Rougerie, des éditeurs ayant en  commun une même vision de l’art poétique et du livre-objet (qui se marque aussi – en clin d’œil – dans l’absence de rognages des cahiers). Deux ans après Fou dans ma  hâte et cinq ans après l’excellent Nœud noué par personne, Serge Nuñez Tolin revient avec un recueil assez similaire aux autres, La vie où l’autre, toujours édité chez Rougerie. Continuer la lecture

Kaléidoscope du présent

Mélanie GODIN

nunez tolinLe livre s’ouvre avec l’intention d’écrire des mots d’amour. Mais le chaos du monde actuel n’a pas favorisé l’exploration de ce terreau-là. Loin des sentiments amoureux, la langue du poète a creusé un autre chemin, profilé par l’émergence presque immédiate du titre dans sa tête : Fou, dans ma hâte. Continuer la lecture