Archives par étiquette : Caroline De Mulder

Sur le pont des simulacres

Paul WILLEMS, La ville à voile / La vita breve, Postface Caroline De Mulder, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2022, 280 p., 9 €, ISBN : 978-2-87568-571-1

willems la ville a voile« Le théâtre est le conservatoire de la langue », écrivait Antoine Vitez et, en ce qui concerne la langue de Paul Willems, on pourrait, sans hésiter, évoquer les grands fonds, les abysses qui font échos aux affrontements, aux troubles et aux violences de la surface.

Cette langue est inouïe et il faut prêter l’oreille pour être sûr que c’est bien de cela, de ce drame tragi-comique qui est notre matière,  qu’il s’agit car, chez Paul Willems, « la vie est un songe » (Pedro Calderon de la Barca) traversé des violences de la résurgence des souvenirs et des sursauts de vérité. Continuer la lecture

Le prix Sade 2021

Les trois livres récompensés par le prix Sade – photo : Prix Sade

Le jury du prix Sade 2021 a choisi son lauréat – ou plutôt ses – lauréats. Caroline De Mulder est l’une d’eux. Continuer la lecture

Transfuge livre son palmarès

de mulder manger bambi

La rentrée littéraire est aussi la saison des prix. Le magazine français Transfuge livre son palmarès, récompensant des livres dans treize catégories différentes. Continuer la lecture

On se casse

Caroline DE MULDER, Manger Bambi, Gallimard, coll. « La Noire », 2020, 206 p., 18,50 € / ePub : 12.99 €, ISBN : 978-2-07-289349-0

de mulder manger bambiDans la chambre de ce luxueux hôtel, l’homme nu est ligoté et bâillonné sur le lit. De l’autre côté du gun, le revolver, qui le menace, il y a une adolescente de presque 16 ans, Bambi, Hilda de son prénom, Dada pour sa mère. Le vieil homme a été attiré par le biais d’un site de rencontres, de sugardating. Bambi, aux yeux de biche, ne supporte pas qu’on la touche, mais elle apprécie l’argent liquide, la montre, l’ordinateur et tout ce qui est monnayable. Elle se sent victime et estime avoir le droit de prendre tout ce que l’on ne lui donne pas gratuitement : « C’est pas ma faute, Leï, pas la tienne. Faut jamais l’oublier. On est des putains de victimes. On a tous les droits. ». Le gun qui la sert si bien et qu’elle chérit est tout ce qui lui reste de son père. C’est un moyen de persuasion efficace surtout s’il est doublé de mauvais traitements et même de sadisme. Continuer la lecture

Lunch book, les midis littéraires de Passa Porta

lunch bookPassa Porta organise de nouvelles rencontres pendant les temps de midi, dédiées à la littérature belge francophone. Appelées « Lunch book », ces rencontres débutent par une lecture d’extraits et se prolongent par une discussion entre l’auteur-e et le public.  Continuer la lecture

Aux vérités enfouies

Un coup de coeur du Carnet

Caroline DE MULDER, Calcaire, Actes sud, 2017, 210 p., 21 €/ePub : 14.99 €   ISBN : 978-2-330-07333-6

de-mulderAprès Bye bye Elvis (2014), qui retraçait la descente aux enfers et le décès de la grande star, Caroline De Mulder revient en terres mosanes et elle y décline un polar sombre à l’issue improbable. Sur les talons d’un policier, elle nous entraîne dans une enquête aux indices dispersés et aux contours indécis.

Tout débute avec les craquements d‘une villa prête à s’écrouler dans laquelle s’apprête Lies, une jeune femme qui ignore le danger qui la menace. Sans que nous sachions ce qu’il advient d’elle au terme du compte à rebours, l’effondrement se produit et mobilise les services de secours.  À leur suite,  le Luitenant Frank Doornen arrive sur les lieux et débute une enquête qui prend vite une tournure impossible. Ce qui est certain, c’est que l’immeuble appartient à Orlandini, cet homme d’affaires local connu de tous et impliqué dans de douteux trafics. Pourtant, sans que les forces de l’ordre aient pu connaître le fin de mot de l’affaire, ni avoir la certitude que l’immeuble était vide, l’affaire est classée par le commissaire de police sous l’étiquette effondrement et les travaux de déblaiement débutent sans attendre tandis que l’on chasse les curieux. Cette conclusion n’est pas de nature à satisfaire Doornen, qui en pinçait pour Lies son amante et qui est prêt à tout faire pour la retrouver. Soit, il poursuivra seul, ses supérieurs sont habitués à ses activités hors cadre. Parmi les décombres, dont il a pris des photos, il trouve un autre curieux répondant au nom de Tchip, qui semble attiré sur les lieux par des motifs du même ordre. Continuer la lecture