Christophe MEURÉE, Jean-Philippe Toussaint et le cinéma, Préface de Laurent Demoulin, Archives & Musée de la Littérature, coll. « Archives du futur », 2025, 272 p., 28 € / ePub : 14,99 €, ISBN : 978-2-87168-105-2
Écrivain et cinéaste, écrivain-cinéaste, ou écrivain s’échappant de la littérature grâce au cinéma ? Ces questions se posent lorsqu’on observe depuis quatre décennies les multiples activités de Jean-Philippe Toussaint, et les liens entrecroisés qu’il a inextricablement noués entre la littérature et le septième art. Certes, les rapports entre les deux, chez le réalisateur de La patinoire (en 35 mm) ou de The Honey Dress (2015, en vidéo numérique légère) ont par la force des choses été régulièrement abordés par la critique, à chaque sortie d’un film, mais aussi lorsque paraissait un nouveau livre – et qu’on assurait à l’écrivain qu’il pratiquait « une écriture cinématographique », ce qui semble l’avoir toujours agacé. Sur son propre site internet, mais également dans d’autres recueils d’études qui lui ont été consacrés, le cinéma occupe une place souvent cruciale. Toussaint lui-même a toujours reconnu qu’il était davantage, dès l’enfance, attiré par le grand écran plutôt que par les livres, et qu’il pratiqua très jeune, outre l’apprentissage des échecs, une cinéphilie dévorante, déployée avec appétit dans la plupart des genres cinématographiques. Continuer la lecture





Sur la couverture, un aphorisme peint, lettres noires sur fond rouge, de et par François Jacqmin : « Pourvu qu’il n’arrive Rien ». Ce grand Rien, que pouvait-il représenter pour le poète des Saisons et du Domino gris ? On songe à « la Catastrophe », qui hantait les pages du seul roman de Christian Dotremont, La pierre et l’oreiller. Mais chez Jacqmin, qui n’a cessé de creuser par l’écriture ce puits sans fond qu’est la notion même d’exister, ce grand Rien reste un mystère. Les écrits publiés, inédits ou ébauchés de Jacqmin, déposés et inventoriés aux Archives et Musée de la Littérature (AML), font désormais l’objet d’une volonté de publication intégrale. C’est ainsi qu’


Si on ne présente plus François Emmanuel, on peut sans fin le redécouvrir, à l’exemple de Jean-Luc Outers qui confie s’emparer régulièrement, au hasard, de l’un de ses romans – et l’étagère qu’ils peuvent occuper dans une bibliothèque est longue – pour y picorer une page, un bref extrait, une ligne. Le volume Le monde de François Emmanuel permettra, à celles et ceux qui ont trop longtemps ajourné le bonheur de faire sa rencontre, de l’approcher cette fois en exhaustivité comme en intimité.


Ce qui me séduit, c’est de rencontrer quelqu’un qui sonne juste. […] Quand je dis qu’il doit sonner juste, c’est par rapport à ce qu’il dit, à ce qu’il est et à ce qu’il va faire. […] C’est cette cohérence entre [son] visage, [son] sourire, [son] intelligence et [ses] agissements.