Un coup de cœur du Carnet
Olivier DEPREZ, WREK, FRMK, 2024, n.p., 29 €, ISBN : 9782390220497
Scriptum
WREK est un livre hors-norme. Un OLNI. Objet littéraire non identifié comme on disait il y a quelques années. Comment ? Objet “littéraire”, dites-vous ? Alors que le texte est réduit ici à quelques intertitres façon film muet ou à des sous-titres ponctuant ci et là des images tirées de documentaires, actus, interviews, films expés, vieilles peintures et BD, performances, et glanées ci et là dans la poubelle à photos que sont, des fois, les archives sur le net ? Oui. Je persiste et je signe : WREK est un objet littéraire. De haute voltige en plus. Parce qu’un OLNI a beau ne pas respecter les règles du jeu, ne pas proposer à ses lectrices et lecteurs une histoire attendue et plan-plan déroulant ses grands effets de manche et sortant ses géants des Flandres de son chapeau-claque, WREK demeure un livre et se lit comme un livre. Il gagne à se feuilleter une première fois, du moins je trouve, de sa page 1 à sa page 200 et quelque, dans l’ordre voulu par l’auteur, sur le chemin très subjectif proposé pour ne pas se perdre dans le chaos. Parce que l’auteur grave sur bois, recycle et réagence à sa sauce tout ce qui le touche, l’émeut, l’a touché ou ému au hasard de ses recherches sur le web. Une manifestation qui tourne vilain. Un gag de Nancy et Sluggo, la BD naughty girl d’Ernie Bushmiller. Des danses macabres moyenâgeuses. Des performances de Joseph Beuys et d’autres. Des couples posant debout, “face caméra”, comme on posait, jadis, pour l’œil du photographe. Continuer la lecture →