Michel ROSTEN, Le temps des nervis, L’Âge d’Homme, 2015, 312 p., 25 €
Jean Guillemin, à l’entame de son récit, se confie à nous : en démissionnant de son poste de ministre des affaires étrangères, il a ressenti le besoin de raconter ses souvenirs. Les mémoires d’hommes politiques, s’ils nous captivent ou nous intriguent parfois par la truculence des détails et l’importance des enjeux, peuvent aussi nous aider à comprendre le fonctionnement de la chose publique, c’est-à-dire former le citoyen qui est en nous. C’est plus vrai encore dans le cas de mémoires d’un homme politique fictif, personnage signifiant plus que lui-même, essence même de dizaines d’années d’observation journalistique de l’auteur. Le roman est une des manières de sortir du registre de l’anecdote et, paradoxalement, d’atteindre la vérité. Continuer la lecture