Archives par étiquette : Stanislas Cotton

Le temps de l’amour

Stanislas COTTON, Léa, l’été, Murmure des soirs, 2022, 286 p., 20 € / ePub : 12,99 €, ISBN : 978-2-930657-83-7

cotton léa l'étéLe dernier livre de Stanislas Cotton, Léa, l’été, c’est comme avoir de l’eau jusqu’aux coudes, à chercher un galet « rond, pas trop grand, pas trop lourd » et le faire presque s’envoler tout tout juste au-dessus de l’Ambrée, la rivière qui faisait tourner l’aube du vieux moulin dans lequel vit Melvil Tournel, le narrateur de ce récit. Une histoire en quatre mouvements, l’été.

Quand l’histoire commence, Melvil a 12 ans. Il raconte son ennui de l’école et comment il déjoue les attaques du gros lourd de Gabriel Maussin qui passe son temps à le harceler. Les assauts de Maussin n’empêchent pourtant pas Melvil d’investir la rivière, son domaine, pour y pêcher des truites arc-en-ciel, en explorer l’autre rive, véritable jungle aux trésors. Continuer la lecture

Cap ou pas cap ?

Stanislas COTTON, Ce que baleine veut, coll. « Théâtre à vif », 2021, 48 p., 10 €, ISBN : 9782807103108

cotton ce que baleine veutQuelque chose ne tourne pas rond chez les Perlimpin. Capucine, la narratrice, a remarqué un changement de comportement chez son petit frère Philibert. Ce dernier n’agit pas comme d’habitude. Du genre à râloter facilement et à houspiller sa sœur, il devient taciturne et accepte tout ce qu’elle lui demande. Il s’isole dans sa chambre, parle tout bas et passe des heures devant son ordinateur. Ses parents, Alida et Edmond, ne remarquent pas tout de suite ses sautes d’humeur et ses actes inhabituels. Capucine par contre le surprend à nettoyer de fond en comble la maison, traverser à toute vitesse un carrefour dangereux ou insulter violemment ses parents. Le tout avec photos ou vidéos à l’appui. La nuit, Philibert dort peu et écoute les chants d’une baleine qui agonise. Capucine a peur que son frère devienne fou. Il n’est plus lui-même. Les trucs tordus s’enchainent jusqu’à un acte final qui pourrait bien lui être fatal. Qu’a-t-il bien pu se passer pour que Philibert agisse de cette manière ? Continuer la lecture

Le Top 3 de Thierry Detienne

Chaque jour, Le Carnet et les Instants revisite l’année littéraire 2020 avec le Top 3 de ses chroniqueurs et chroniqueuses. Aujourd’hui : la sélection de Thierry Detienne. Continuer la lecture

Une famille comme les autres

Stanislas COTTON, Mes papas, l’ogre et moi, Lansman, 2020, 44 p., 10€, ISBN : 978-2-8071-0289-7

Clovis Patati et Florimond Tictac souhaitent adopter un enfant. Ils deviennent les parents d’une petite Pétronille que tout le monde finit par appeler Ninou. Ils aiment lui raconter les péripéties de son adoption : une véritable série en trois saisons. Ninou, à son tour, se plaît à commenter gentiment leurs conversations et à raconter leur rencontre dans un café. Continuer la lecture

La ronde honnie

Stanislas COTTON, Le joli monde, Murmure des soirs, 2020, 94 p., 16 €, ISBN : 978-2-930657-58-5

Une plume s’offre à une autre pour écrire son œuvre posthume et raconter l’indicible, l’ineffable ; ce que personne ne peut accepter ni comprendre. Et surtout pas l’humanité. Peu avant sa mort, Ariel Bildzek, ce géant de la littérature mondiale, m’a révélé ce qu’il n’avait jamais raconté à personne.

La réalité nazie reste sans réponse possible, incommensurable et sans réconciliation entre l’être et l’humain. Et justement… si être humain n’était pas un lumineux supplément d’âme, mais bien une sombre erreur de la nature ? Je suis entré, j’ai repoussé le panneau et je me suis retrouvé nez à nez avec un type qui me souriait. J’ai remarqué une tête de mort sur le col de son uniforme.


Lire aussi : Écrire sur les camps aujourd’hui (C.I. 199)


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Robinson enfermé

Stanislas COTTON, Le complexe de Robinson, Lansman, 2019, 63 p., 11 €, ISBN : 9782807102316

Stanislas Cotton est un marin au long cours de la littérature et de la littérature dramatique en particulier. Il a bourlingué entre de nombreuses résidences théâtrales et lieu de création en Europe et au Québec. Lauréat de plusieurs prix, il n’a cessé de mener une observation minutieuse de la société dans laquelle il développe, sur de nombreuses scènes, sa vision des paradoxes et du délitement des relations humaines et sociales. Continuer la lecture

S’accroche-t-on Malgrétout ou Tantpis, c’est fini ?

Stanislas COTTON, La profondeur des forêts, Lansman, 2018, 48 p., 11€, ISBN : 9782807101845

cotton la profondeur des forêts.jpgSirius Malgrétout commence un nouveau job dans un magasin d’électroménagers. Il passe ses journées à parcourir les longues allées d’un hangar, à charger des frigos ou des lave-vaisselles, à pousser un chariot et à transporter le tout jusqu’à l’accueil. Un emploi fatigant et extrêmement répétitif : ticket allée numéro untel, emplacement untel – chargement – déplacement – livraison. Et on recommence. De plus, Sirius n’a pas vraiment le physique du déménageur. Un curieux personnage, Tommy Tantpis, le suit partout. Qui est-il ? Un fantôme qui le hante, comme le dit la légende ? Un mauvais cauchemar ? Un ami qui lui veut du mal ? Son propre double ? Le mystère reste entier. Continuer la lecture

Sea, sex and sun

Stanislas COTTON, Un fou dans la manche, Avin, Luce Wilquin, 2015, 222 p., 20 €

Un fou dans la manche, c’est un commissaire de police en vacances – mais non content de l’être –, avec sa compagne Mariana – « sa belle, mi-elle, mi-lui […], son monsieur-madame, sa mademoiselle-monsieur » –, dans le village d’origine de son père, une chaude semaine de septembre. C’est aussi une panoplie d’autochtones – Salvatore Voltino et Andrea Pastore, « deux grands ados désœuvrés en mal de sensations », une jeune fille, Elena Lanfredi, au regard « étrangement azuré », un père aubergiste, Agata, une vieille « au dos voûté par les ans », un pharmacien shooté, une « grande perche » qui assure les livraisons du supermarché, un curé obsédé par les seins de sa femme de ménage, excellente cuisinière par-dessus le marché, etc. –, le Camping Mare Blu (« trois étoiles et une chique »), « ses gémissements la nuit, sous les toiles de tentes et sous les étoiles, […] ses grincements de sommiers, plutôt moyens, dans les bungalows », son barman Gianluigi dit Luigi dit Billy, « prédateur à la peau tannée, aux trois neurones séjournant dans les couilles » et les derniers touristes de la saison. Un fou dans la manche, c’est encore des cadavres, celui d’une femme d’abord – une Allemande, Linda –, retrouvé sur la plage, puis un autre, puis des autres… et le va-et-vient d’anges gardiens dépités de n’avoir su veiller sur leur petit protégé. Continuer la lecture

Le monde se reflète dans une goutte d’eau

Un coup de coeur du Carnet
Émilie GÄBELE

cottonSix jeunes parcourent la ville à la recherche de l’amour, d’un travail, du bonheur, du plaisir, du réconfort… Chacun à leur tour, par couple ou seul, ils nous racontent leurs déboires sentimentaux, leurs pulsions, leur soif de changement, leur envie de meurtre parfois. Continuer la lecture