Aurelia Jane LEE, Un endroit d’où partir, 3. Une lettre et un cheval, Luce Wilquin, coll. « Sméraldine », 2017, 344 p., 22 €/ ePub : 14.99 €, ISBN : 978-2-88253-531-3
Avec Une lettre et un cheval s’achève la trilogie Un endroit d’où partir. Juan, bébé trouvé au porche d’un couvent, élevé par une religieuse, vit une enfance et une adolescence faite de départs brusques et d’abandon des femmes qu’il a aimées et qui l’ont aimé. Il est maintenant un adulte accompli, mais toujours hésitant sur ce qu’il a à faire et conscient des souffrances qu’il a provoquées. Lui qui est si souvent parti, le plus souvent sans prévenir, envisage de revenir. Mais revenir où, puisqu’il est parti de tant de lieux différents ?
Laurence BERTELS, Le silence de Belle-Île, Luce Wilquin, 2017, 232p., 20€ ISBN : 978-2-88253-530-6
Cédric, un assureur qui a choisi son métier sans conviction, revient dans sa Bretagne natale pour accompagner les derniers moments de vie de son grand-père. On comprend vite que le jeune homme mène une vie terne, engagé « sur les rails de l’ennui » et qu’un lien fort et régénérant l’unit à Jacques Le Garrec. Continuer la lecture →
Dominique COSTERMANS, Outre-Mère, Luce Wilquin, 2017, 176 p., 17€ ISBN : 978-2-88253-529-0
À la fin des années soixante, Lucie Van Dam se voit invitée à entrer dans le bureau paternel afin de choisir quelques images pieuses qui serviront de souvenirs de sa communion privée. Quant au texte qui les accompagnera, aucune latitude possible pour la fillette : ses parents ont déjà décidé qu’il serait le calque d’un autre faire-part daté de 1946, celui d’une certaine Hélène Morgenstern. Qui pouvait bien être cette enfant qui portait le même prénom que sa mère, Hélène Lambert ? Pourquoi cet effet si personnel était-il glissé dans le missel de cette dernière ? Était-ce vraiment une simple camarade de classe ? Pour toute réponse, Lucie se heurte au mutisme des adultes : « Lucie sait que, dans cette famille, il y a des questions à ne pas poser et des sujets à ne pas aborder. Mais c’est la première fois qu’elle en prend vraiment conscience. » Continuer la lecture →
Valérie COHEN, Le hasard a un goût de cake au chocolat, Luce Wilquin, 2017, 137p., 15€ ISBN : 978-2-88253-528-3
À presque 76 ans, Adèle vient d’apprendre que son cœur fatigué ne lui laisse plus que quelques mois à vivre. Comme elle n’a pas d’enfant, elle se rend chez un notaire pour transmettre son héritage à Françoise, sa filleule, et ses trois enfants, Roxanne, Sophie et Vadim. Mais c’est bien plus que de simples biens matériels qu’elle souhaite transmettre, surtout à Roxanne et Sophie, qui sont sa sève. Observant avec bienveillance et discrétion la manière dont les deux jeunes femmes se cognent à la réalité, Adèle voudrait leur transmettre sa confiance en la vie et le lâcher-prise nécessaire pour y parvenir. Continuer la lecture →
Aurelia Jane LEE, Un endroit d’où partir. 2. Une vierge et une cuillère en bois, Luce Wilquin, 2016, 285 p., 20 €/ePub : 13.99€, ISBN 978-2-88253-527-6
Un vélo et un puma, premier tome de la trilogie Un endroit d’où partir, racontait les premières années de la vie de Juan Esperanza Mercedes de Santa Maria de los Siete Dolores, recueilli bébé dans un couvent qu’il quitte involontairement, pour arriver dans une hacienda qu’il abandonne aussi pour suivre un cirque. Et il finit par trouver refuge… dans un couvent. Une vierge et une cuillère en bois, le deuxième tome, le montre sculptant une statue de la Vierge avec laquelle il repart sur les traces de son passé, hanté par la question de son origine. Il retrouve certains éléments de son histoire, et une sorte de retour est d’ailleurs accompli. Mais il est amené à repartir (ou fuir !) encore. Il ne s’agit cependant pas d’une simple répétition ; le temps a passé, Juan est devenu un homme, les raisons de son départ se posent en des termes nouveaux. C’est la recherche par un adulte de son identité, au cœur de laquelle se pose la question du genre. Même si ses actions ne suivent pas toujours, Juan prend peu à peu conscience des petites violences qu’il impose aux femmes qu’il rencontre et des injustices commises de bonne foi, aussi bien à l’égard de sa mère adoptive que des femmes avec lesquelles il entretient une liaison amoureuse plus ou moins aboutie. La relation avec Monserrate le fait basculer de l’adolescence à l’âge adulte ; à une des questions de sa compagne, il avance soudainement, « arrivée d’ailleurs et le surprenant lui-même », une réponse lourde de sens (que nous ne dévoilerons pas ici). De départs en séparations, l’interrogation sur ses origines s’approfondit. Continuer la lecture →
Mathilde ALET, Petite fantôme, Éditions Luce Wilquin, 2016, 176 p., 18€/epub : 10.99 €, ISBN : 978-2882535269
Comme chaque mercredi, Gil attend Jo aux Trois Compères, un café sans grand charme. Cette fois, sa comparse de banquette ne se contentera pas d’un léger retard : elle ne viendra pas à leur rendez-vous. Qu’est-ce qui a provoqué rupture dans leur rituel parfaitement établi ? Comment s’accommoder d’une telle absence ? Dans sa vie plutôt solitaire qu’elle voudrait réglée comme du papier à musique, Gil compense chaque faille, chaque estafilade en façonnant des archétypes imaginaires avec qui mieux dialoguer : il y avait Arnaud-chéri, le fiancé plus parfait que celui qui se contente de visites horizontales à l’improviste. Il y aura donc Joséphine, aussi belle que la vraie, mais bien plus proche d’elle, comme dans ses souvenirs de la rue des Goélands. Une grande sœur avec qui s’accorder une relation non régie par contrat, avec qui tous les sujets pourront être abordés.
Isabelle BARY, Ce qu’elle ne m’a pas dit, Luce Wilquin, 2016, 256 p., 20€/ePub : 13.99 €, ISBN : 978-2-88253-525-7
Marie et Alex forment un couple en apparence conventionnel. Elle est une enfant unique et une chercheuse scientifique de 47 ans. Lui est un prof de philo converti en vendeur de soutiens-gorge, issu d’une famille généreuse et démonstrative. De leur union est née Nola, une jeune femme de presque 16 ans, hypersensible et en quête de sens. Leur quotidien semble banal, rythmé par le boulot, les disputes et les fous rires. Continuer la lecture →
Décerné tous les deux ans, le Prix des lycéens de littérature est un prix littéraire dont le jury est composé d’élèves de classes terminales du secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2015, les quelque 3.000 élèves participants avaient élu Derrière la haine de Barbara Abel.Continuer la lecture →
Jacques FRANCK, La vie est un voyage, préface de Jacques De Decker, regard de Stéphane Lambert, témoignage de Francis Van de Woestyne, Luce Wilquin, 2016, 350 p., 25 €/ePub : 17.99 €, ISBN : 978-2-88253-522-1
Pour peu qu’on s’intéresse à la presse belge, et davantage encore à la culture, le nom de Jacques Franck est indéfectiblement lié à l’histoire du quotidien La Libre Belgique, où il est entré comme journaliste, en… 1957, alors même que s’érigeait à Bruxelles l’Atomium.
Né en 1931 dans une famille aisée des environs d’Anvers, tenté un moment par la diplomatie (dont il a gardé un sens certain de la discrétion et l’art de négocier), Jacques Franck a longtemps dirigé la rédaction de La Libre, après avoir semé un peu partout dans ses pages les traces de son inlassable curiosité pour le monde. Aujourd’hui encore, bien que retiré officiellement depuis 1996 de toute charge professionnelle, celui qui est devenu le baron Franck, publie chaque semaine ou presque un article, toujours élégamment tourné, dans les pages littéraires du quotidien. Autant dire qu’il n’en sortira sans doute jamais, et qu’à l’instar du Baron perché d’Italo Calvino, il continuera, pour le plus grand bonheur de ses aficionados, de chercher à comprendre (« Intelligite ! » est sa devise nobiliaire) les mouvements d’horlogerie qui exercent, pour le meilleur et pour le pire, leur implacable tic-tac sur le monde et notre temps. Continuer la lecture →
Patrick DUPUIS, Enfin seuls ?, Avin, Luce Wilquin, 2016, 132 p.
Avec Enfin seul ?, son dernier recueil, Patrick Dupuis – fondateur, par ailleurs, des éditions Quadrature consacrées exclusivement à la publication de nouvelles – donne à nouveau cours à sa passion pour ce genre littéraire. Et cela au gré de vingt-six textes courts, souvent de quatre ou cinq pages, que l’on peut qualifier, à quelques exceptions près, de « brèves rencontres » qui pour être sans lendemain n’en sont pas pour autant sans retentissement dans l’existence des protagonistes avec, en éternelle invitée, cette épice aigre-douce de la vie qui s’appelle l’ironie du sort. Continuer la lecture →
Aurelia Jane LEE, Un endroit d’où partir. 1. Un vélo et un puma, Luce Wilquin, 2016, 245 p., 20 €/ePub : 13.99 €, ISBN : 978-2-88253-520-7
Dans un pays non précisé d’Amérique latine, entre les XIXe et XXe siècles, un bébé est recueilli par des religieuses. Juan Esperanza Mercedes de Santa Maria de los Siete Dolores vivra neuf ans au couvent, faisant le bonheur de la jeune sœur Mercedes, avant de se perdre à vélo et de recommencer sa vie au sein d’une hacienda. Qu’il quittera, un peu par hasard également, neuf ans plus tard. Autant d’abandons de femmes qui l’aiment et d’hommes dont l’affection est plus discrète. Autant de ruptures, mais aussi une fidélité à lui-même. Continuer la lecture →
Françoise HOUDART, Retour à Domme, Luce Wilquin, 2016, 176 p., 17 €/ePub : 11.99 €, ISBN : 978-2-88253-519-1
Sur la couverture de Retour à Domme, le dix-septième roman de Françoise Houdart, un rouge-gorge, à même la terre. Sans vie. Comme celui de l’enfance d’Oscar, fracassé contre la baie vitrée de la véranda, dans le jardin de sa grand-mère adorée. Comme la palombe bousillée par son pare-brise, trente étés plus tard, sur une route de traverse du Périgord. Où, à ce qu’il pensait, il roulait sans destination. Jusqu’au moment du choc, de la perte de connaissance et du réveil dans un lieu inconnu. Françoise Houdart, en romancière chevronnée, va jouer avec les fils invisibles qui ont conduit Oscar à son in-su, les rendre sensibles, les couper, les mêler et les démêler, en tisser d’autres entre le passé, le présent et l’avenir, entre les lieux aussi : un jardin en Belgique, un hameau de la vallée de la Dordogne – La Renardière – où ne vivent plus que Jeanloup et Emilia, un couple de retraités attachants, une maison de curé, le Belvédère de Domme où avait été prise la photo de Mamie, la grand-mère d’Oscar, avec sa broche en forme d’oiseau sertie d’un rubis. De qui l’avait-elle reçue ? Où est-elle aujourd’hui ? Oscar va mener l’enquête, partir à la rencontre des amours secrètes de sa grand-mère, à la recherche de l’oiseau qu’elle avait épinglé à son corsage. Cette enquête, qu’il va mener avec Jeanloup et Emilia, Alex, le fils du cousin Marcel et Jacquou, guide touristique qui en sait autant sur les êtres que sur la région est aussi (avant tout ?) une quête personnelle, la métamorphose d’un solitaire maniaque immariable en un être accompli et généreux. Continuer la lecture →
Ginette MICHAUX, André Sempoux. L’écrit bref : comme givre au soleil, Avin, Luce Wilquin, coll. « L’œuvre en lumière », 2015, 158 p.
André Sempoux est un écrivain doublement discret : il investit peu d’énergie dans son image publique et son écriture très concise convient mal aux lecteurs pressés. Poète, nouvelliste et romancier – mais aussi spécialiste renommé de la littérature italienne –, il a pourtant produit en quelques décennies une œuvre sensible, exigeante, profondément originale, saluée par de nombreux critiques et plusieurs prix littéraires. Âgé de 80 ans, il reçoit aujourd’hui un hommage insigne : la monographie que vient de lui consacrer Ginette Michaux, naguère professeure de littérature à l’U.C.L., directrice de la Chaire de Poétique, auteure de nombreuses publications scientifiques dont la postface de Moi aussi je suis peintre, réédité avec d’autres nouvelles dans la collection « Espace Nord » en 1999. Au vu de telles compétences, on aurait pu craindre un ouvrage rébarbatif ou jargonnant. Il n’en est rien. Sans jamais sacrifier au simplisme ou à la facilité, G. Michaux réussit à mettre en lumière les rouages textuels les plus fins, sinon les plus imperceptibles. Quoique psychanalyste, elle ne succombe pas, d’autre part, à la tentation d’expliquer l’œuvre par la vie de l’écrivain, fût-elle inconsciente ; simplement, elle montre en prélude que l’acte d’écrire a pris son départ dans « le sentiment de la faute d’exister », dont il constitue une tentative de résolution. Continuer la lecture →
Liliane SCHRAÛWEN, Vivement ce soir…, Avin, Luce Wilquin, 2016, 192 p., 19 €
Dépressions, burn-out, troubles obsessionnels compulsifs, moments d’égarement, angoisses, traumatismes, insomnies… les tourments de l’âme sont légion. Thomas est un jeune psychologue. Il a ouvert son cabinet dans une maison qu’il a entièrement rénovée et a pu se créer en quelques années une clientèle et une solide réputation. Nous suivons l’une de ses journées quotidiennes : le lever du lit et la douloureuse séparation avec Alexia, sa compagne depuis près d’un an, la plongée dans ses notes et dossiers, les rendez-vous du lundi qui s’enchaînent, l’irrésistible envie d’en avoir fini avec cette journée, de retrouver sa moitié, de partager un peu de temps libre avec elle. Les patients de Thomas défilent et ne se ressemblent pas. L’un est un exécrable personnage qui ferait bien de se remettre en question. Un autre souffre de ne pas être à la hauteur au regard de ses parents. L’un est rattrapé par son passé et les images d’épouvante et de guerre qui le hantent. Une autre a développé une maniaquerie incommensurable… Chacun vient chercher une issue à ses problèmes, une réponse, un traitement, une oreille attentive ou simplement un peu de réconfort. Thomas voit des avancées évidentes avec certains. D’autres se montrent plus coriaces. C’est le cas de Madame Favereaux, sa dernière patiente du lundi. Continuer la lecture →
Françoise PIRART, Vertigineuse, Avin, Luce Wilquin, 2016, 174 p.
Si vous ne croyez pas/plus à l’amour, si vous n’avez pas/plus foi dans le genre romanesque, ne lisez pas ce roman d’amour. Mais si vous avez toujours, au fond de vous et à la surface de la peau, la flamme pour les brûlures du cœur et de la fiction, Vertigineuse est pour vous. Vous y trouverez les ingrédients qui embrasent Margot et lui font verser des larmes : une rencontre entre deux êtres que tout sépare mais que la loi universelle de l’attraction aimante, des retrouvailles sur un quai de gare (plutôt deux fois qu’une), des ébats en forêt, en camionnette et en chambre, des pas avec et pas sans toi, des non-dits, des trahisons… D’autres choses encore, qui dépassent le genre et font la singularité du livre : une forme d’engagement artistique et politique sur l’univers carcéral, des débats (parfois convenus) sur la peine de mort mais qui trouvent leur force dans la confrontation avec la vie. Continuer la lecture →
Alain LALLEMAND, Et dans la jungle, Dieu dansait, Luce Wilquin, 2016, 220 p., 20 €/ePub : 13.99 €, ISBN : 2882535163
Journaliste de terrain et enseignant à l’UCL, Alain Lallemand a effectué nombre de reportages dans les régions en proie à la guerre ou aux troubles internes. Notamment en Colombie où son approche des FARC (les Forces armées révolutionnaires) a nourri la substance de son dernier ouvrage Et dans la jungle Dieu dansait, un roman dont l’aspect documentaire n’est pas le moindre intérêt. Continuer la lecture →