Archives par étiquette : Stéphane Lambert

Rentrée littéraire 2023 : abondance et diversité

rentrée littéraire 2023

Le rituel est connu : chaque année en juin, les maisons d’édition dévoilent le programme de leur rentrée littéraire. Et lectrices et lecteurs de partir en vacances avec la certitude de trouver en librairie, dès la mi-août, pléthore de nouveaux livres qui adouciront à n’en point douter le retour à la vie professionnelle.

Cette année encore, auteurs et autrices belges seront nombreux à participer à ce temps fort de l’année éditoriale. La rentrée littéraire est traditionnellement associée au roman. Il ne sera pas, loin s’en faut, le seul genre à faire l’actualité cet automne, mais il en sera certainement l’un des points névralgiques. Tour d’horizon des sorties annoncées. Continuer la lecture

Dans les pas de Van Gogh

Un coup de cœur du Carnet

Stéphane LAMBERT, Van Gogh. L’éternel sous l’éphémère, Arléa, coll. « La rencontre », 2023, 120 p., 17 €, ISBN : 9782363083241

lambert van gogh l eternel sous l ephemereAprès L’apocalypse heureuse, une fiction couronnée par le Prix Rossel 2022, après ses derniers essais Paul Klee jusqu’au fond de l’avenir et Être moi, toujours plus fort. Les paysages intérieurs de Léon Spilliaert, Stéphane Lambert nous offre un éblouissant pèlerinage, aussi intime qu’inspiré, dans l’œuvre de Vincent Van Gogh. Rares sont les livres qui sont touchés par la grâce. Grâce d’une rencontre, d’une plongée sensorielle dans une vie picturale dont l’auteur retrace la genèse du dedans, avec une vue qui s’apparente à celle d’un plasticien. Au plus près de la matière Van Gogh, au fil d’un texte vagabond, habité et érudit qui peut se lire comme une longue lettre adressée au créateur des Mangeurs de pommes de terre, des Tournesols, Van Gogh. L’éternel sous l’éphémère retrace le chemin de croix, l’itinérance d’un homme pérégrinant d’Amsterdam à Paris, d’Arles à Saint-Rémy et à Auvers-sur-Oise. Continuer la lecture

Revue de presse : les livres de l’année 2022

revue de presse - illustration

Photo Pixabay

Tout au long du mois de décembre, les médias ont dressé le bilan de l’année littéraire 2022, dévoilant en particulier leurs listes des « meilleurs » livres des douze derniers mois. Un exercice auquel la rédaction du Carnet et les Instants a participé : nous vous avons proposé, du 8 au 31 décembre, les sélections de nos chroniqueurs et chroniqueuses. Nos regards se tournent à présent vers les choix des autres journaux et magazines – et plus précisément sur les auteurs et autrices belges francophones qu’ils ont retenus. Continuer la lecture

Le Top 2022 de Daniel Simon

Le Carnet et les Instants revisite l’année littéraire 2022 avec le Top 3 de ses chroniqueurs et chroniqueuses. La sélection de Daniel Simon.
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Prix Rossel 2022 : les lauréats

stéphane lambert

Stéphane Lambert ©Anne Bourguignon

Les jurys des prix Rossel de littérature et de bande dessinée ont fait leur choix : les lauréats sont désormais connus. Continuer la lecture

De la tourmente à la sérénité

Stéphane LAMBERT, L’apocalypse heureuse, Arléa, coll. « La rencontre », 2022, 175 p., 19 €, ISBN : 9782363082855

lambert l apocalypse heureuseIl aura fallu à Stéphane Lambert écrire ce livre et lui donner un titre éblouissant L’apocalypse heureuse pour franchir des dizaines d’années d’attente, de souffrance et enfin s’emparer pleinement de sa vie.

Il se rend chez un thérapeute de renom dans l’espoir d’en recevoir l’absolution de son mal être. Ce n’est pas tout à fait un endroit choisi par hasard. Il connaît ce quartier de Bruxelles pour y avoir vécu dans son enfance. Il reconnaît aussi la maison où se trouve le cabinet médical, celle-là où il a été abusé par un ami de ses parents. Il va donc au devant de son passé car il mesure la force de sa longue imprégnation.  Il se rend compte aussi du silence qui a entouré cet abus et se met à le reprocher à ses parents qui ne veulent pas le reconnaître. Il s’en veut à lui-même de s’être tu. Mais en rappelant ce tourment, il met au clair l’ensemble des problèmes. Ce n’est pas seulement cet abus dont il a été victime, il y ajoute la séparation puis le divorce de sa mère et son père. Une image le taraude et revient plusieurs fois sous sa plume, son départ de la maison familiale, alors qu’il est assis à côté de sa mère à l’avant du camion de déménagement et voit son père pleurer à l’étage. Sa mère et son père auxquels il exprimera son reproche jusqu’au moment où finalement il pardonne, par nécessité : il ne leur en veut plus et trouve en lui, longtemps après, la force non pas d’oublier, mais d’apaiser sa colère. Continuer la lecture

La rentrée littéraire belge : une revue de presse

revue de presse - illustration

Photo Pixabay

Plus de 500 romans déferlant vers les librairies de la mi-août à la fin septembre, selon le calcul de Livres Hebdo. La rentrée littéraire aura fait dans la démesure, cette année encore. Et condamné à l’anonymat les nombreux livres qui n’auront pas la chance d’être des « têtes de gondole ».

Les auteurs et autrices belges, nombreux, qui ont participé à cette grande liturgie automnale des Lettres ont bénéficié, comme tous leurs confrères, d’une exposition médiatique variable. Tour d’horizon des journaux, magazines et blogs, sur papier ou en ligne, et de ce qu’ils écrivent de la rentrée belge. Continuer la lecture

Dans les traces de Paul Klee

Stéphane LAMBERT, Paul Klee jusqu’au fond de l’avenir, Arléa, coll. « La rencontre », 2021, 120 p., 18 €, ISBN : 978-2363082732

lambert paul klee jusqu au fond de l'avenirOn peint pour habiter l’acte de peindre, pour aller plus loin que la peinture. On peint pour trouver l’harmonie au milieu du champ de bataille. On cherche une logique au chaos. 

Après, entre autres, son ouvrage Être moi toujours plus fort. Les paysages intérieurs de Léon Spilliaert (paru aux éditions Arléa), Stéphane Lambert poursuit son travail d’articulation du visible au dicible, cette fois dans les traces de Paul Klee. L’écrivain et essayiste voyage en Suisse, à Berne, là où est né et enterré le peintre. Continuer la lecture

Écrire pour tenter de comprendre

Stéphane LAMBERT, Tout est paysage, Atelier contemporain, 2021, 133 p., 20 €, ISBN : 978-2-85035-013-9

lambert tout est paysageUne certaine disparate, à première vue, règne dans le dernier livre de Stéphane Lambert, consacré à la peinture. D’abord, les neuf textes rassemblés ont paru précédemment à des dates et dans des circonstances bien différentes : exposition, revue, brochure-spectacle, mise en ligne, catalogue. Ensuite, les œuvres commentées relèvent d’époques, de pays et surtout de genres éloignés, même à invoquer la brumeuse notion de « modernité » : C. Monet, Cy Twombly, P. Klee, A. Tàpies, Z. Mušič, P. Mondrian, G. Morandi, N. de Staël. De plus, le nombre de pages consacré à chaque artiste va de quarante-et-une pour Monet à une seule pour Klee ou Mondrian… Continuer la lecture

Un recueil poétique polymorphe

Stéphane LAMBERT, Écriture première, Lettre volée, 2020, 96 p., 17 €, ISBN : 978-2-87317-561-0

lambert écriture premièreAprès une œuvre déjà abondante et diverse, Stéphane Lambert revient à la poésie, cette fois dans un volume élégant publié à La Lettre volée. Un recueil important, Écriture première, tout en discrétion mais explicite dans sa simplicité, en apparence peut-être, langagière sans doute, et pourtant complexe d’inspiration. Celle-ci est clairement avouée si on distingue dans le texte différentes sections titrées, soit en dédicace à des artistes ou à leurs manifestations, à l’exclusion de tout résumé, soit en manière de possible lecture ou interprétation. Il faut en tout cas compter avec la vraie documentation en appui à un choix en connaissance certaine. Comme dans ses autres publications, essais et certains romans, Stéphane Lambert est donc ici voué à l’art.

Nous le suivrons dans son itinéraire. Continuer la lecture

Spilliaert. Passer de l’autre côté des choses

Stéphane LAMBERT, Être moi, toujours plus fort. Les paysages intérieurs de Léon Spilliaert, Arléa, 2020, 128 p., 10 €, ISBN : 978-2-36308-223-7

Après Monet (L’adieu au paysage. Les nymphéas de Claude Monet, La Différence, Monet, impressions de l’étang, Arléa), Rothko (Mark Rothko, rêver de ne pas être, Arléa), Nicolas de Staël (Nicolas de Staël, le vertige et la foi, Arléa), Goya (Visions de Goya, l’éclat dans le désastre, Arléa, prix Malraux 2019), le dialogue que Stéphane Lambert noue avec la peinture se porte sur Léon Spilliaert. Proximité, sismographe de poète, affinités électives, démarche questionnante qui décloisonne l’œuvre et la vie et plonge à mains nues dans l’imaginaire des peintres : ce quatuor compose moins une méthode qu’un embrasement passionné. Dans Être moi, toujours plus fort. Les paysages intérieurs de Léon Spilliaert, Stéphane Lambert livre un récit à deux voix, celle du peintre Spilliaert, celle du narrateur-auteur.


Lire aussi : Histoires de vie, des rencontres risquées entre réel et imaginaire (C.I. 190)


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Stéphane Lambert reçoit le prix André Malraux

Stéphane Lambert ©Anne Bourguignon

Le jury du prix André Malraux a révélé ses lauréats 2019. Stéphane Lambert remporte le prix dans la catégorie « Essai sur l’art ». Continuer la lecture

Stéphane Lambert toujours en lice pour le prix Malraux

Le jury du prix André Malraux a livré sa deuxième sélection, dans les catégories Essai sur l’art et Fiction engagée. Stéphane Lambert reste en lice pour le prix, qui sera attribué le 23 novembre.  Continuer la lecture

Le lieu noir de la création

Stéphane LAMBERT, Visions de Goya. L’éclat dans le désastre, Arléa, 2019, 115 p., 17 €, ISBN : 9782363081803

Dans son dernier opus, Stéphane Lambert se définit comme un amateur de peinture. Se révéler comme tel c’est à la fois se dévoiler et se montrer bien modeste. S’il est plus qu’un amateur, il n’est pas un critique académique. Il ne se range ni du côté des historiens ni du côté des experts. Lorsqu’il évoque un littérateur ou un artiste, ici Goya, il le fait en son nom et avec ses mots.

Je me demande combien l’écriture n’a pas été une manière de prolonger mon trouble devant la peinture, de devenir un peintre avec des mots, d’explorer le mystérieux contenu de mon regard. Continuer la lecture

Stéphane Lambert parmi les choix estivaux du prix Médicis

Stéphane Lambert ©Anne Bourguignon

C’est désormais une tradition : avant les grandes manœuvres de la rentrée littéraire et les sélections pour les prestigieuses récompenses automnales, les jurys des grands prix littéraires français délivrent des listes de lecture pour l’été. Après le Goncourt (qui a retenu Myriam Leroy) et le Renaudot (qui mentionne Michel Lambert), c’est au tour du Médicis, avec cette fois encore un Belge dans la sélection. Il s’agit de Stéphane Lambert.  Continuer la lecture

Où l’on apprend à vivre dans les textures

Stéphane LAMBERT, Art Poems, La Lettre Volée, 2018, 72 p., 15 €, ISBN : 978-2-87317-505-4

I.
derrière le sommet
où s’affaisse la montagne
s’ouvre une autre faille

II.
la profondeur
tel qu’on le croit
n’est pas spirituelle
me dis-je
dans la Rothko room
à Washington
la profondeur
est spatiale

plus on regarde
la surface colorée
plus on s’enfonce
dans son lointain

lambert art poemsOn pourrait lire très vite. Se contenter de voir, dans cet Art Poems, des hommages sensibles de Stéphane Lambert à des démarches, à des œuvres d’artistes contemporains majeurs, tels Mark Rothko, Cy Twombly ou James Turrell, ou à l’art antique de la fresque. On aurait beau jeu alors de rappeler que Stéphane Lambert n’en est pas à son premier livre gravitant autour de l’art. Qu’on lui doit de splendides choses déjà, sur Monet, Nicolas de Staël, Rothko déjà. Qu’il affectionne aussi les essais « sur les grands noms ». Beckett notamment. Et puis, basta, on penserait avoir tout dit. Continuer la lecture