La Fondation Pierre Nothomb lance la revue L’égrégore, consacrée à l’écrivain et homme politique Pierre Nothomb.
Peu nombreux sont les auteurs et autrices belges qui peuvent se targuer d’avoir une revue à leur nom. Simenon est de ceux-là, comme François Jacqmin ou Maurice Carême (le Bulletin Maurice Carême a cessé de paraitre en 2016). La (brève) liste s’est enrichie d’une nouvelle ligne, puisque Pierre Nothomb (Tournai 1887 – Habay-la-Neuve 1966) a désormais lui aussi une revue dédiée, éditée par la Fondation qui porte son nom. Continuer la lecture →
Laurence BOUDART et Christophe MEURÉE (sous la dir. de), François Emmanuel. Un écrivain sur la terre, Textyles n° 62, Ker, 2022, 165 p., 18 €, ISBN : 978-2-87586-317-1
À mi-parcours seulement, 2022 s’annonce déjà un excellent cru pour le vignoble François Emmanuel : parution du roman Raconter la nuit(Seuil), de deux pièces de théâtre chez Lansman, de l’essai Guérir par l’écriture ? (Le Taillis Pré), dossier Le monde de François Emmanuel(A.M.L.), numéro spécial de la revue Textyles. Celui-ci prend place dans un flux de travaux critiques qui grossit depuis une quinzaine d’années, venant confirmer – un peu tardivement ? – la stature d’un écrivain qu’on n’hésite plus à dire « grand ». Outre le volume et la diversité de sa production littéraire, F. Emmanuel mène une réflexion exigeante sur les ressorts obscurs de l’écriture et de la fiction tels qu’il les éprouve, guidant avec tact ceux et celles qui interrogent son art. Ce va-et-vient auteur-lecteur, le récent Textyles – premier numéro de revue consacré à l’écrivain – l’illustre de manière tantôt explicite, tantôt implicite, à travers sept études de textes, deux inédits de l’écrivain, une enquête sur ses lectures. Il ne fait pas double emploi avec Le monde de François Emmanuel, dont il est plutôt complémentaire et qui est dû aux mêmes maitres d’œuvre : Laurence Boudart et Christophe Meurée, chevilles ouvrières des Archives et Musée de la Littérature. Continuer la lecture →
Laurence BROGNIEZ et Mélanie deMONTPELLIERd’ANNEVOIE, Penser la bibliothèque, Textyles n° 61, Ker, 2021, 170 p., 18 €, ISBN : 978-2-87586-300-3
Il y a maintes façons de s’engouffrer dans le labyrinthe de la personnalité d’un écrivain : via ses amitiés littéraires, sa généalogie, ses amours, ses mœurs, son style, on peut parvenir à approcher, voire à dévoiler, son Rosebud. Mais est-il un révélateur plus intime de soi que la bibliothèque ? La présence de livres autour de soi, sur les murs ou disposés sur la table de travail ; l’immersion dans un cocon – ou un tombeau – de papier sont pour certains la condition sine qua non de la démarche créatrice… Il y a la compulsion à acquérir des pièces rares, l’ordre qu’on tente d’établir dans un classement… La bibliothèque est à la fois cadre de vie et appendice de soi, exosquelette et miroir. Et quel frisson quand on intègre l’un de ses propres ouvrages dans un rayonnage voisin de ceux que peuplent autant de figures admirées, tutélaires. Continuer la lecture →
Paul ARON et Clément DESSY (dir.), Georges Eekhoud, Autres vies, autres vues, Textyles n°58-59, Ker, 2020, 330 p., 18 €, ISBN : 978-2-87593-232-7
À chacun de ses numéros, la revue universitaire Textylesaborde un des aspects de la littérature belge de langue française de façon féconde. Elle s’attache à des thématiques et problématiques qui éclairent notre littérature d’un faisceau porteur ; elle consacre ses pages à des grandes figures auctoriales du passé et du présent. Citons notamment, parmi ses numéros récents, ceux consacrés aux albums pour la jeunesse (n°57), à une relecture de La légende d’Ulenspiegel (n°54) ou à l’écrivaine Nicole Malinconi (n°55). Continuer la lecture →
Les moments littéraires, n°45 : Diaristes belges, Préface de Marc Quaghebeur, 2021
Depuis une vingtaine d’années, la revue Les moments littéraires mène un remarquable travail d’exploration des écrits de l’intime, en se concentrant sur des figures qui illustrent, ou des thèmes qui traversent, cette veine de création. À parcourir son riche catalogue (dont certains numéros sont épuisés), on y croise des personnalités aussi diverses que Roland Jaccard, Annie Ernaux, Marcel Conche, Camille Laurens, Boris Cyrulnik, Gabriel Matzneff, Fred Deux, Emmanuel Carrère, Lydia Flem, tant d’autres… Continuer la lecture →
Guy DELHASSE, Les Littérantes. Le mag du tourisme littéraire en Wallonie et à Bruxelles, n°1 octobre 2020
Quel est le point commun entre Guy Delhasse et son moyen de déplacement favori, à savoir le vélo ? Eh bien, c’est que l’un comme l’autre sont incapables de reculer. Par contre quand il s’agit de foncer bille en tête, de prendre les chemins de traverse, d’aborder une côte en partant en danseuse, bref d’aller de l’avant, on ne rattrape plus le gaillard. Continuer la lecture →
Gorian DELPÂTURE, Stephen King. Le plus grand écrivain du monde ?, Lamiroy, coll. « L’article », 2020, 33p., 4 €, ISBN : 9-782875-953674
Le principe du nouveau mensuel lancé par les éditions Lamiroy en octobre est désarmant de simplicité : L’article est en effet composé d’un seul… article signé d’une plume belge et dans lequel est tracé le portrait sensible d’un auteur ou d’un artiste, passé ou présent, de chez nous ou d’ailleurs. Sont déjà prévus un hommage à Jacques De Decker par Véronique Bergen (en novembre) et une apologie d’Arno entonnée par Thierry Coljon (en décembre). Et on annonce du Victor Hugo, du Jean-Patrick Manchette, peut-être même du Camille Lemonnier… C’est dire le parti pris de diversité et d’audace qui préside à une telle entreprise – à l’époque ou, paraît-il, la critique littéraire n’intéresse pas grand monde si elle ne passe pas par une vidéo rimant en -tioube ou une recension capsulée qui tient en un pépiement. Continuer la lecture →
Vendredi. Une correspondance surréaliste, Avant-propos, notes et édition Xavier CANONNE, (français, néerlandais, anglais), Ludion, 2020, 1056 p. illustrées, 125 €, ISBN : 978-94-9303-924-7
Le mouvement surréaliste en Belgique a suscité très tôt chez ses participants une grande diversité d’actions, de liberté de ton et d’esprit, qui a pu s’exprimer également dans les marges mêmes du groupe dont Paul Nougé et René Magritte ont été les instigateurs. Ainsi en va-t-il de Vendredi, une publication collective réalisée à …un seul et unique exemplaire, à l’initiative de Paul Colinet, membre du groupe de Bruxelles depuis 1935, ami intime de Magritte et de Scutenaire. Paul Colinet avait pour neveu Robert Willems, qui, en octobre 1949, part avec sa jeune épouse Odette au Congo belge, pour y exercer le métier de comptable. Continuer la lecture →
Revue internationale Henry Bauchau, Traces du sacré, n°10, 2019, Presses Universitaires de Louvain, 215 p., 23 € / PDF : 15.50€, ISBN : 978-2-87558-928-6
Dans ce dernier volume de la Revue internationale Henry Bauchau, dirigé par Myriam Watthee-Delmotte et Catherine Mayaux, l’œuvre d’Henry Bauchau est approchée sous l’angle du sacré. À côté de très beaux inédits — inédits poétiques, Blason de décembre, circa 1967 et extraits de la correspondance avec Jean-Pierre Jossua —, figure un dossier thématique réunissant principalement les contributions de chercheurs lors d’un colloque dirigé par Anne-Claire Bello et Olivier Belin. Interrogeant l’agissement du sacré dans l’imaginaire de Bauchau, nombreux sont les chercheurs à analyser la manière dont le sacré transit la langue du romancier, du poète, du dramaturge, du diariste, soit qu’ils se penchent sur les figures de saints, de mystiques, de héros mythologiques (Saint François d’Assise, Œdipe, Gengis Khan…), qui parcourent ses créations, soit qu’ils abordent l’adhésion de Bauchau à la philosophie personnaliste d’Emmanuel Mounier ou encore son rapport à Rimbaud. Marqué par le christianisme de son milieu culturel d’origine, défenseur ardent de la foi lors de ses premières années, Henry Bauchau se détachera de l’Église après la Deuxième Guerre mondiale, poursuivant une quête spirituelle détachée de l’institution ecclésiale, ouverte aux spiritualités orientales, bouddhisme, taoïsme. Continuer la lecture →
Bernard ALAVOINE (dir.), Simenon à l’écran, Traces n° 23, 2020, 200 p., 15 €, ISBN : 978-287562234
Simenon et le cinéma, c’est une histoire d’amitiés (avec des réalisateurs et des acteurs de renom), d’argent aussi, certes – puisque le romancier comprit très tôt le bénéfice que lui rapportaient les adaptations de ses romans, quitte à en céder les droits en des temps où il eût été moins compromettant de s’abstenir. Une histoire d’amour surtout, qui commence par un coup de foudre entre Septième Art et Littérature, et se poursuit en idylle entre texte et image, jusqu’à ce que surgissent les inévitables questionnements sur leur fidélité respective… Heureusement, les nombreuses divergences n’amenèrent jamais à la rupture définitive. Continuer la lecture →
Cahiers François Jacqmin, n° 1, Presses Universitaires de Liège, 2019, 110 p., 13 €, ISBN : 978-2-87562-225-9
L’importance et la singularité de la voix poétique du Liégeois François Jacqmin (1929-1992) ont été à maintes reprises soulignées sur le blog du Carnet et les instants. Les voici définitivement consacrées avec la parution, aux Presses Universitaires de Liège, d’une première livraison de Cahiers tout entiers dédiés à la mémoire de l’auteur des Saisons et du Manuel des agonisants.
COLLECTIF, La dernière EUR?, Marginales n° 300-301, Printemps-Été 2019, 170 p., 10 €
La revue Marginales célèbre aujourd’hui sa 300e livraison. Créée en 1945 par l’écrivain belge Albert Ayguesparse, elle a connu une interruption de 1991 à 1998. Date à laquelle Jacques de Decker, en prit la direction, lui donnant un nouveau départ, mais aussi une nouvelle spécificité en orientant, à chaque parution, les textes littéraires inédits et venus de tous horizons, vers un thème central. Continuer la lecture →
Boustro, revue plastique et poétique animée par Laurent DANLOY, Pascal LECLERCQ, Karel LOGIST et Paul MAHOUX, n°7, novembre 2018.
Dans le paysage éditorial, certaines revues portent le flambeau d’une création qui échappe aux fourches caudines de la littérature marketing. Créée en 2015 par les poètes Karel Logist et Pascal Leclercq, par les artistes plasticiens Laurent Danloy et Paul Mahoux, Boustro appartient à cette tribu de revues qui privilégient l’expérimentation et l’exploration d’univers hors normes. Passant au format A3, le numéro 7 réunit quatre plumes qui griffent le monde, y creusant des terriers — parfois stellaires — où vivre, et un artiste plasticien qui impose un cataclysme visuel en noir et blanc. Les textes de Nathalie Gassel, Maud Joiret, Christophe Kauffman et Vol-au-vent, les dessins de Monsieur Pimpant nous font quitter terre. Par-delà la singularité des cinq créateurs, une lame de fond commune, celle de l’indocilité, d’une soif d’un autre réel qui passe par la chair à vif, la fête des corps. Construisant ses textes comme elle sculpte son corps, en quête d’une compacité sémantique qui libère une beauté singulière faite de désirs mordus par la blessure, Nathalie Gassel (auteure de textes saisissants, Éros androgyne, Construction d’un corps pornographique, Abattement…, photographe) livre, sous le titre « Frida » des stèles poétiques interrogeant l’espace obscur où gisent les défunts, les affres du corps défait. On pense à Frida Kahlo luttant avec un organisme brisé, on reçoit en instantanés chimiques une écriture qui ouvre les portes que la société prend soin de sceller. L’écriture de Nathalie Gassel n’a que faire de la joliesse d’une littérature adepte des surfaces. Elle creuse jusqu’à ouvrir le corps et entrer dans la chair.
Marcel Lecomte, entre présence et absence, dossier dirigé par Paul ARON et Philippe DEWOLF, Textyles n° 52, Samsa, 2018, 184 p., 15 € / PDF : gratuit, ISBN : 978-2-87593-155-9
Parmi la constellation surréaliste, Marcel Lecomte (1900-1966) serait à ranger du côté des nébuleuses, tant son œuvre, son apport et sa personnalité demeurent méconnus. En attendant que paraisse la biographie annoncée que lui a consacrée Philippe Dewolf, la cinquante-deuxième livraison de la revue Textyles vient combler quelques vides, avec un ensemble de contributions aussi éclectiques que substantielles. Continuer la lecture →
Boustro, revue plastique et poétique animée par Laurent DANLOY, Pascal LECLERCQ, Karel LOGIST et Paul MAHOUX, n° 2, juin 2016
Quelle ébullition revuistique dans la Cité ardente, et de quelle qualité ! En décembre 2015, le premier numéro de Boustro, « fruit de rassemblements autour de l’amitié et de la recherche du bel-être » s’y multipliait à 200 exemplaires « numérotés et choyés » et essaimait hors du nid que lui avaient amoureusement ménagé pour l’occasion les éditions du Tétras-Lyre. L’empennage de ce drôle d’oiseau rassemblait Véronique Janzyk, dont les proses calibrées chutent dans le temps à la faveur d’un séjour à Corfou (là où les touristes allemands ignorent que « le silence est parfois une langue aussi ») ou dans la chambre 350, occupée par cet être cher dont le cœur est grignoté par « une cellule folle qui grandit » ; Serge Delaive, avec une suite d’épures où les accents d’une douleur lancinante se mêlent à une révolte éjaculée « debout / sous la voie lactée » ; Yolanda Castaño, poétesse espagnole dont son traducteur Frédéric Bourgeois a rendu la narquoise « beauté d’épi » de ses vers, qui circulent en ligne brisée jusqu’au rendu de la terrible sentence : « Seule la vérité rend / esclaves » ; Maxime Hanchir enfin, qui livre une série de portraits subtilement biseautés, tracés d’un fusain sensible non dénué d’ironie, doux-amer juste ce qu’il faut. Ajoutez à cela les présences flottantes et anxiogènes, silhouettes intubées et autres loups ectoplasmiques dessinés par la Marolienne de Liège Sofie Vangor, et vous obtenez un carnet de « Poésie Pur Porc », à lire à hue et à dia, de traviole et de guingois, à l’envers comme à l’endroit. Continuer la lecture →
Maria Chiara GNOCCHI (sous la dir. de), «Sortir de la séduction ». Nouveaux regards sur Dominique Rolin, Francofonia. Studi e ricerche sulle letterature di lingua francese n° 68, printemps 2015, 149 p.
Francofonia est une revue semestrielle consacrée aux littératures de langue française qui paraît grâce à la contribution du Département de Langues, Littératures et Cultures modernes de l’Université de Bologne et, pour ce numéro, de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Continuer la lecture →