Le rituel est connu : chaque année en juin, les maisons d’édition dévoilent le programme de leur rentrée littéraire. Et lectrices et lecteurs de partir en vacances avec la certitude de trouver en librairie, dès la mi-août, pléthore de nouveaux livres qui adouciront à n’en point douter le retour à la vie professionnelle.
Cette année encore, auteurs et autrices belges seront nombreux à participer à ce temps fort de l’année éditoriale. La rentrée littéraire est traditionnellement associée au roman. Il ne sera pas, loin s’en faut, le seul genre à faire l’actualité cet automne, mais il en sera certainement l’un des points névralgiques. Tour d’horizon des sorties annoncées. Continuer la lecture →
Collectif (Dorian ASTOR, Geneviève DAMAS, Jean-Philippe DOMECQ, Lola GRUBER, Christine GUINARD, Véronique JACOB, Guillaume POIX, Françoise SPIESS, Héléna VILLOVITCH, Jean-Luc VINCENT, Antia WEBER), La chambre d’écho. Impromptu autour du lien qu’entretiennent littérature et crise, Introduction de Nicolas Mathieu, Éditions du Croquant, 2021, 12 €, ISBN : 9782365123402
En l’année 2020, que chacun retiendra certainement comme l’année du covid-19 et des confinements successifs, une poignée d’autrices et d’auteurs se sont réunis, par Zoom, pour débattre sur le lien entre « crise » et « littérature », dans le cadre du prix du deuxième roman Alain Spiess. Un livre au titre audacieux, puisqu’il matérialise à la fois les conditions techniques de ce temps d’échanges et les résonances entre les divers participants, en a émergé : La chambre d’écho. Composé sous l’impulsion de Françoise Spiess (autrice, plasticienne et fondatrice du prix Alain Spiess) et assorti d’une introduction de Nicolas Mathieu (écrivain), ce livre se veut la trace de ce moment d’interrogation partagée, « à travers réflexions, poésies, fictions ». Continuer la lecture →
Christine GUINARD, Autour de B., avec des photographies de France Dubois, Unicité, 2021, 13 €, ISBN : 978-2-37355-580-6
« […] et rien ne pourrait rivaliser malgré le poids du ciel et le chaos des routes, avec l’aptitude singulière à creuser insensiblement le sillon du renouveau – la fraîcheur de l’eau du nord et l’entrebâillement des langues, des esprits et des corps traversés même loin des côtes par l’eau salée. »
Après son dernier recueil poétique, le merveilleux Sténopé(éditions Unicité), Christine Guinard nous revient avec un autre tout aussi merveilleux (et très différent) recueil, Autour de B., paru aux mêmes éditions. La quatrième de couverture développe le contexte de l’écriture : « Autour de B. évoque le retrait inquiétant mais splendide dans Bruxelles au printemps 2020, entre déambulation intérieure et avènement d’une floraison luxuriante. » Si le recueil est donc pleinement contextualisé, il acquiert pourtant, comme toujours chez Christine Guinard, une dimension intemporelle. Continuer la lecture →
La Société des gens de Lettres (SGDL) décerne chaque année plusieurs prix littéraires, dans différentes catégories. La première sélection de 2020 est annoncée. Les prix seront normalement remis en juin.Continuer la lecture →
Christine GUINARD, Sténopé, Unicité, 2019, 12 €, ISBN :
978-2-37355-322-2
J’attends de voir si la nuit sera poreuse.
Pour percer le secret, je danse sur le revers de la croûte terrestre, je sens la cohérence de l’ensemble aléatoire, j’émerge tel un pantin noueux du tissu brumeux de la naissance. J’ai vu tout ce qu’embrassait mon regard poussé depuis le genou légèrement plié, où l’impulsion bondit en moi.
Un tel incipit ne peut qu’augurer un livre merveilleux. De fait, Sténopé de Christine Guinard est en partie un livre de naissances – de naissance de soi à soi, de venue de/à l’autre, d’avènement au cosmos. L’œil s’articule au genou, le regard au pas, pour arpenter une image du monde. La citation d’Alberti placée en exergue nous avertit : « Personne ne soutiendra que ce qui échappe au regard est du ressort du peintre, car le peintre ne travaille à imiter que ce qui se voit sous la lumière. » Dès lors, il ne s’agira pas d’interroger notre façon de voir pas plus que de reproduire en mots les impressions marquées sur la rétine. Le projet semble autre : il réside dans ce dispositif du « sténopé », qui capture une image photographique selon un principe dérivé de la camera obscura. Sous cet angle, se comprend d’autant mieux la phrase qui donne l’impulsion du recueil : en posture d’attente, à l’instar du photographe dans l’expectative du résultat de la capture de l’image, la poète aura « perc[é] le secret », comme se perce un trou dans une boîte pour laisser entrer la lumière. L’être sera aussi « troué », « fêlé dedans ». Mais quelque chose échappera au regard. Une lumière, une situation, un mot. Il faudra relire, plusieurs fois. Continuer la lecture →
Christine GUINARD, Elina SALMINEN, En surface, Éléments de langage, 2017, 64 p., 12 €, ISBN : 978-2-930710-12-9
Depuis quelques années, l’éditeur belge Éléments de langage poursuit un intéressant travail éditorial dans le secteur poétique francophone. Se définissant lui-même comme « un comptoir éditorial indépendant spécialisé dans la littérature hors la loi du marché…», cet éditeur produit des ouvrages singuliers reconnaissables par leur format à l’italienne et la charte graphique singulière. Continuer la lecture →