Le Carnet et les Instants revisite l’année littéraire 2022 avec le Top 3 de ses chroniqueurs et chroniqueuses. La sélection de Sarah Bearelle. Continuer la lecture
Archives par étiquette : Aliette Griz
Au féminin de la troisième personne
Aliette GRIZ, FLISE, Plier l’hier, Tétras Lyre, 2022, 82 p., 16 €, ISBN : 9782930685618
Dans Plier l’hier, recueil poétique publié chez Tétras Lyre et illustré par Flise (artiste plasticienne établie à Paris), Aliette Griz s’adonne à une poésie militante entièrement rédigée au féminin de la troisième personne dans ce qu’elle nomme « […] un reportage / D’écorché·e·s aligné·e·s / Dans les salles d’attentes ». La préface de l’ouvrage, signée par le collectif Les Quenouilles auquel appartient l’autrice, parle, quant à elle, « [d’]images comme des plans qui se succèdent » et proclame : « La narration ne compte pas. Out le plan-séquence. Plier l’hier pour faire bouger les instantanés et l’image d’Épinal ». Comprenons par ces affirmations que chaque poème se compose d’images apposées les unes aux autres afin de former un tout cohérent et signifiant tandis que, de son côté, le recueil, fait de vers libres ou de poèmes en prose, progresse par fragments. Continuer la lecture
Faisceau de lignes blanches
COLLECTIF, La ligne blanche, Arbre à paroles, coll. « iF », 2020,126 p., 14 €, ISBN : 978-2-8704-696-2
À l’invitation, à l’appel lancé par Antoine Wauters qui dirige la collection « iF » à L’Arbre à paroles, vingt-trois auteurs ont répondu : écrire sur ce que signifie pour eux la ligne blanche. Traversé par une crise, tenaillé par une pulsion qui se traduit en une décision — arrêter d’écrire —, Antoine Wauters voit dans la ligne blanche la manifestation du grand retrait, de l’effacement, une césure, un syndrome Bartleby. La pureté de la ligne blanche est telle qu’elle ne doit plus se traduire en mots. Le syntagme lancé aux contributeurs venus du monde du roman, de la bande dessinée, de la poésie, du journalisme s’apparente à un signifiant flottant que chaque auteur va interpréter, diffracter en récits ou en poèmes. Continuer la lecture
Auteur en quête de personnages
Aliette GRIZ, Les Fantômes sont des piétons comme les autres, ONLiT, 2015, 224 p., 14€/ ePub : 6.99 €
À la recherche d’une forme qui lui redonnerait de l’inspiration, Griz trouvait la solution pour combiner les éléments. Le contextuel et le suivi. Le papier et le blog. Une histoire et des fragments. Des personnages et une ville. Un feuilleton, ça s’appelait. Un roman, c’était trop dix-neuvième. Une nouvelle, trop court et planifié. Pétri, étalé, composé, comme une pâte vite sortie du four qu’on découpe en parts inégales, avant d’y mettre les doigts, quatre fromages ou napolitaine. Ça nourrit et c’est un peu régressif. Il suffit ensuite d’avaler les épisodes. Que ça se digère vite, avec ou sans gluten. Un feuilleton. Voilà la pizza littéraire. […] Alors que les pizzas frisent souvent la perfection, il n’y a que la surgélation qui peut les desservir.
De l’amour vers le désamour
Un coup de coeur du Carnet
Aliette GRIZ, S’éclipser, Amay, L’arbre à paroles, coll. « if », 2015
On aurait envie de penser, en lisant S’éclipser, le premier recueil d’Aliette Griz, qu’il renoue avec une certaine tradition de l’écriture à contrainte, tant le propos parait construit autour d’un jeu. L’ouvrage, en effet, évoque au travers de nombreux textes, une thématique somme toute classique : celle de l’amour, ici traitée avec originalité puisque l’auteure n’hésite pas à utiliser les mathématiques pour écrire son texte. Une démarche explicitée à la page 31 du recueil : Continuer la lecture