Rentrée littéraire 2023 : abondance et diversité

rentrée littéraire 2023

Le rituel est connu : chaque année en juin, les maisons d’édition dévoilent le programme de leur rentrée littéraire. Et lectrices et lecteurs de partir en vacances avec la certitude de trouver en librairie, dès la mi-août, pléthore de nouveaux livres qui adouciront à n’en point douter le retour à la vie professionnelle.

Cette année encore, auteurs et autrices belges seront nombreux à participer à ce temps fort de l’année éditoriale. La rentrée littéraire est traditionnellement associée au roman. Il ne sera pas, loin s’en faut, le seul genre à faire l’actualité cet automne, mais il en sera certainement l’un des points névralgiques. Tour d’horizon des sorties annoncées.

La rentrée des romans

En France : les Belges en nombre

L’une des tendances majeures de cette rentrée est la forte présence de romans d’auteurs et autrices belges publiés en France. Que beaucoup d’écrivain-e-s belges soient publié-e-s dans de grandes maisons parisiennes n’est pas une nouveauté. Que lesdites maisons programment massivement « leurs » Belges à la rentrée est toutefois significatif, puisque les livres paraissant à cette période sont ceux dans lesquels les éditeurs placent leurs espoirs pour la course aux prix d’automne. Ceux dans lesquels ils décèlent un potentiel à la fois commercial et médiatique particulier.

Parmi ces romancières et romanciers belges qui feront la rentrée à Paris, on distingue des profils et parcours divers.

Les habitués

Pour plusieurs auteurs et autrices, la rentrée relève de l’habitude, ou presque. Ainsi, évoquer Amélie Nothomb à dans ce contexte relève du truisme. Ce sera sa 34e rentrée consécutive à l’enseigne des éditions Albin Michel. Quatre ans après Les prénoms épicènes, son nouveau roman imposera de nouveau à certains lecteurs un détour par le dictionnaire, puisqu’il est intitulé Psychopompe. Nothomb y reprend le cours de son exploration autobiographique, évoquant sa trajectoire comme celle d’un oiseau, de l’œuf au vol. Elle se livre cette fois à une méditation sur l’acte d’écrire, qu’elle compare au vol de l’oiseau.

À paraitre le 24 août aussi, le nouveau livre d’Antoine Wauters, Le plus court chemin. Deux ans après l’immense succès critique de Mahmoud ou la montée des eaux, l’écrivain liégeois poursuit son aventure aux éditions Verdier. Il plonge cette fois dans ses souvenirs d’enfance, évoquant par touches successives un village wallon des années 1980, l’ennui, la nature, l’ouverture à la littérature… En prélude à la sortie en librairie, Le plus court chemin sera présenté à l’Intime festival le 19 août à 14h : la lecture d’extraits par Yannick Rénier sera suivie d’un entretien avec Antoine Wauters.

Après Éviter les péages et Le champ de bataille, le journaliste de la RTBF Jérôme Colin reste également fidèle à sa maison d’édition, Allary, pour le roman Les dragons, histoire d’amour entre deux adolescents internés en centre de soin.

Trois autres auteurs sont annoncés la semaine suivante (le 30 août).

Charly Delwart, qui alterne avec bonheur romans tout public et albums pour la jeunesse, s’adressera au plus âgé de ses deux publics en cette rentrée. Après Databiographie (2019), l’écrivain poursuit avec Que ferais-je à ma place ? (Flammarion) son interrogation ludique de l’existence : il passe en revue septante situations face auxquelles les options possibles sont nombreuses, envisageant la trajectoire d’une vie comme la réponse à un questionnaire à choix multiples. Comme celui d’Antoine Wauters, le livre de Charly Delwart sera lui aussi présenté à l’Intime festival : l’écrivain sera présent pour un entretien le dimanche 20 août à 14h30.

Pour Thomas Gunzig, cette rentrée est marquée du sceau de la fidélité à son éditeur, Au diable vauvert. Avec Rocky, dernier visage, l’écrivain et chroniqueur radio nous précipite dans une aventure post-apocalyptique, dans laquelle une famille nantie joue les Robinson Crusoé. Fidélité aussi pour Jean-Philippe Toussaint, qui fera sa rentrée chez son éditeur de toujours, Minuit, avec L’échiquier. L’écrivain y raconte une partie d’échecs jouée entre lui et celui qu’il était dans son enfance.

schmitt la rivale

On sait Éric-Emmanuel Schmitt passionné par la musique (Ma vie avec Mozart, Madame Pylinska et le secret de Chopin…). Le 30 septembre, c’est à un voyage dans le monde de l’opéra qu’il nous invite avec La rivale. Carlotta Berlumi est convaincue que Maria Callas lui a volé la vedette et parle de sa rivalité avec la grande cantatrice.

savitzkaya fou de paris

Le 5 octobre, Eugène Savitzkaya publiera Fou de Paris aux éditions de Minuit, déambulation post-confinement dans la capitale française. 

Des arrivées remarquées

Bien qu’elles aient déjà une belle bibliographie à leur actif, cinq autrices fêteront une première en cette rentrée : un nouvel éditeur ou une première rentrée.

lombe euniceLa rentrée sera précoce pour Lisette Lombé, puisqu’Eunice, son nouveau livre, est programmé dès le 18 août. Poétesse et collagiste, elle s’était déjà essayée à la forme romanesque avec Venus poetica (coll. « iF », L’arbre à paroles) en 2020. À l’époque, le livre avait été mentionné dans la longlist du Rossel. C’est aux éditions du Seuil que parait son nouveau livre. Il raconte l’histoire d’Eunice, une jeune femme qui apprend le décès de sa mère et tente d’en comprendre les raisons. Dans sa langue puissante et singulière, Lisette Lombé creuse les secrets de famille, raconte le deuil et met en avant la sororité.

jamar les aimantes

Le 18 août également, Corine Jamar, longtemps publiée au Castor astral (Soit dit entre nous, j’ai peur de tout, On aurait dit une femme couchée sur le dos ou encore la réédition d’Emplacement réservé), fera sa rentrée avec une première publication chez Zellige : Les aimantes, histoire d’une amitié entre quatre femmes qui se fissure inexorablement. Le roman paraitra dans la collection « Vents du nord » dédiée à la littérature belge.

damas strange

Alors que ses trois derniers romans avaient paru chez Gallimard, Geneviève Damas passe chez Grasset pour ce qui sera sa première rentrée littéraire française. Strange, à paraitre le 23 août, est l’histoire de Nora, une femme trans qui écrit à son père pour lui raconter son histoire, des brimades et dissimulations au nouveau départ.

wery rouge western

La rentrée des éditions Au diable vauvert sera très belge. Aux côtés de l’habitué Thomas Gunzig, une nouvelle venue fera son entrée dans cette toujours singulière maison d’édition. Le dernier roman d’Isabelle Wéry, Poney flottant, datait de 2018 déjà. Paru chez Onlit, il a depuis lors fait l’objet d’une réédition dans la collection patrimoniale Espace Nord. L’autrice passe donc à l’Hexagone pour Rouge western, histoire d’une vieille dame en vacances en Andalousie, qui échange des confidences avec les habitants de la maison où elle séjourne.

bergen ecumeHabituée des éditions Onlit elle aussi, Véronique Bergen connaitra également une rentrée française. Son dernier roman, Écume, qui déplie le thème de la prédation à partir de Moby Dick, reparait dans une coédition entre Onlit et les éditions des Équateurs. Il s’agit de la deuxième collaboration du genre entre les deux maisons, qui avaient déjà œuvré de concert pour Mourir la nuit d’Anne-Cécile Huwart. Véronique Bergen renoue quant à elle avec l’ébullition de la rentrée littéraire française, à laquelle elle avait déjà goûté notamment avec Fleuve de cendres (Denoël, 2008). À propos d’Écume, les éditions des Équateurs affirment l’ambition de « faire connaitre en France cet incroyable roman ».

Des premiers romans

La rentrée littéraire, c’est aussi la mise en lumière de nouveaux talents. Deux primo-romancières feront leur début cette année.

Le 22 août paraitra La version de Debora Levyh aux éditions Allia. Un roman à la tonalité onirique qui nous plonge dans le quotidien d’une mystérieuse communauté humaine.

La semaine suivante, Deborah Levy sera rejointe par Éléonore de Duve, dont le Donato parait chez Corti. L’autrice revient sur l’histoire d’un travailleur italien des Pouilles, arrivé en Belgique après la seconde guerre mondiale, à travers l’enquête de sa petite-fille.

Animateur de la revue et des éditions du Sabot, qui revendiquent une ligne littéraire du sabotage, Antoine Jobard est aussi un éminent spécialiste de l’œuvre de Marcel Moreau. Son premier roman, Atelier panique, qui paraitra aux éditions du Sabot, raconte l’histoire d’un jeune révolutionnaire dont la vie est bouleversée par la rencontre de l’auteur d’un mystérieux portrait trouvé au marché aux puces.

Polar, thriller et littérature de genre

Bien que Livres hebdo ait pris le parti de ne pas recenser les romans policiers et thrillers dans son incontournable décompte des parutions de la rentrée littéraire, le genre sera pourtant bien présent cet automne.

monfils les folles aventures de magritte et georgette charleroi

Nadine Monfils emmènera son célèbre duo d’enquêteurs, Magritte et Georgette, en terres carolorégiennes pour le – déjà – 6e épisode de la série Les folles enquêtes de Magritte et Georgette. Charleroi du crime conduira le couple sur les traces d’une boulangère renversée par une voiture, alors que la presse locale avait annoncé son décès des années plus tôt.

colize devant dieux et les hommes

Il faudra attendre le 21 septembre pour découvrir le nouveau livre de Paul Colize, Devant dieu et les hommes, à paraitre chez Hervé Chopin. L’écrivain appuie la fiction sur la réalité historique, et plus précisément sur la catastrophe du Bois du Cazier (1956). L’intrigue se passe en 1958, au cours du procès de deux mineurs qui auraient profité du chaos pour assassiner leur supérieur trop autoritaire.

weerts les morts de beauraing

Après un premier thriller, Les sirènes d’Alexandrie, paru en 2008 chez Actes Sud, François Weerts s’est fait relativement discret, avec un deuxième opus, Le chagrin des cordes, paru en 2015 seulement (éditions Delpierre). Pour son troisième livre, à paraitre le 4 octobre, il change à nouveau de maison d’édition et passe au Rouergue. Les morts de Beauraing explore les suites d’un attentat contre une communauté catholique à Bruxelles. Dans le sillage de deux associés d’une maison de presse, le livre remonte jusqu’aux causes et circonstances du crime. 

Premier roman de Ludovic MélonLa brigade des buses paraitra le 2 novembre chez Calmann-Lévy. L’auteur y met en scène un duo d’enquêteurs, Olivier, voleur d’oeuvres d’art devenu maire d’une petite ville, et son ami Jack, commissaire de police dans la même ville.

noah roovers la quete

Pour son premier roman La quête : l’antre des Pakars, Noah Roovers a opté pour la fantasy. À découvrir dès le 28 août aux éditions Rivière rouge.

En Belgique, un 2e semestre voyageur

Tout récemment encore, les maisons d’édition belges faisaient leur rentrée à partir de la deuxième quinzaine de septembre, en décalage volontaire avec le calendrier français. N’ayant pas les ressources humaines et financières pour rivaliser dans la promotion de leurs livres avec les grosses structures éditoriales hexagonales, elles évitaient ainsi un combat déséquilibré. Désormais, quelques éditeurs belges programment toutefois leurs livres à la mi-août, notamment les éditions F Deville, Les impressions nouvelles, Genèse ou encore MEO.

Ces maisons lanceront une rentrée romanesque placée sous le signe du voyage, avec de nombreuses histoires situées dans des contrées lointaines – contrepied peut-être des années covid, pendant lesquelles l’espace s’était soudain réduit sous le coup des confinements successifs.

Quadruple lancement

Un quatuor de romanciers publiés en Belgique lancera la rentrée des maisons d’édition de Wallonie et de Bruxelles.

causin leopold enfant secret du royaume

Éric Causin a remporté le prix Saga café pour son premier romani, Étincelles, paru chez Genèse en 2019. La même maison d’édition nous invitera à découvrir son deuxième opus dès le 18 août. Léopold, enfant secret du royaume raconte l’histoire d’un enfant adultérin qui cherche ses racines tout au long de sa vie. Lorsque sa mère lui laisse une lettre levant un coin du voile, il découvre que son histoire est intimement liée à quelques grands épisodes qui ont secoué la Belgique de l’après-guerre.

outers mon nom ne vous dira rien

Ces dernières années, Jean-Luc Outers a beaucoup œuvré comme éditeur : on lui doit, avec Frans de Haes, l’édition chez Gallimard de la correspondance de Dominique Rolin et Philippe Sollers et, pour la collection « Espace Nord », l’établissement, avec Gérald Purnelle, de l’anthologie de poèmes de Carl Norac Piéton du monde. C’est toutefois le Jean-Luc Outers romancier qui sera présent lors de cette rentrée littéraire. Mon nom ne vous dira rien est son premier livre à l’enseigne des Impressions nouvelles. Il conte l’histoire d’un homme qui, alors que sa femme est en mission en Afghanistan, part pour l’Italie où il retrouve son premier amour et sent sa vie basculer.

fievet ruby une romance birmane

Philippe Fiévet participera à sa deuxième rentrée consécutive à l’enseigne des éditions M.EO. Après l’ambitieux roman historique Une colonne pour le paradis, le journaliste et romancier revient dans le monde d’aujourd’hui et son actualité avec Ruby, une romance birmane. Récit d’une amitié entre une jeune photographe lesbienne et un vieux journaliste, le livre imagine que les deux complices s’associent avec un joaillier pour entreprendre un voyage en Birmanie sur les traces des rubis de Mogok. Mais la préparation d’un voyage dans un pays gangréné par la junte militaire qui le dirige ne sera pas sans heurts…

meganck vert atlantique

Pour lancer leur saison automnale, les éditions F Deville parient sur l’un de leurs habitués : Marc Meganck. Chez cet éditeur, l’historien et romancier a déjà signé Le jour où mon père n’a pas eu le dernier mot et a inauguré la collection « Œuvres au jaune » avec La lunette. Avec Vert atlantique, à paraitre le 24 août, il nous plonge dans un futur proche – 2035 – alors que les voyages en avion vont être interdits. Pour ce qu’il sait être son dernier voyage avant l’interdiction totale, Alex, le héros, opte pour les Açores, une destination qui rompt avec son quotidien morne et l’amène à la découverte de la nature et… d’un enfant de 8 ans avec lequel il se lie d’amitié.

Des biographies réinventées

L’exofiction, ou biofiction, ne manque pas d’adeptes parmi les auteurs belges. Si Stéphane Lambert, Véronique Bergen ou Daniel Charneux en sont des praticiens chevronnés, Nadine Monfils (Le rêve d’un fou) et Amélie Nothomb (Soif), Catherine Locandro (Le portrait de Greta G.) et Véronique Sels (Même pas mort !) s’y sont elles aussi récemment essayées. Le genre sera à nouveau présent en cette rentrée.

Au éditions Samsa, Florence Richter imagine, dans Rose étrange au Mont des Arts, une histoire qui croise le journal (resté inédit) de sa grand-mère, l’écrivaine Marie-Thérèse Bodart, et l’autobiographie… d’un végétal. Chez le même éditeur, Marc Gossé imagine quant à lui le journal intime de François-Joseph Gossec, à partir de la biographie, plutôt bien documentée, du musicien français du 18e siècle. Gossec, le maitre des chœurs, évoque à la fois le musicien et le citoyen engagé dans une période politiquement mouvementée.

pieterhons le frere de mozart

Le 21 septembre, Françoise Pieterhons publiera aux éditions F Deville Le frère Mozart. L’autrice écrit la correspondance (fictive) entre Johann von Beecke, compositeur et musicien, et Wolfgang Amadeus Mozart, alors que celui-ci est tout juste initié à la franc-maçonnerie.

Des poètes passent à la prose

Cet automne, des poètes passeront au roman et au récit. Le 31 août, Les impressions nouvelles publieront ainsi le premier roman, à forte tonalité autobiographique, de Jacques Sojcher. Jacki est sage est l’histoire d’un enfant qui n’a pas vraiment coupé le cordon avec sa mère. Devenu professeur à l’université, il se raconte par le biais de ses rencontres et de ses amours.

François Degrande, dont on avait découvert avec intérêt les Trois fantômes biodégradables (Bleu d’encre) il y a peu, publiera lui aussi son premier roman en cette rentrée. L’ombre d’une racine paraitra le 5 octobre aux éditions MEO. L’écrivain nous emmène en Galice, dans les pas d’un professeur d’université et de son épouse thérapeute pour enfants. Un beau jour, l’épouse disparait et le mari trouve un enfant abandonné sur la plage. Rêvant de paternité, il hésite à remettre le nourrisson aux autorités, lesquelles le soupçonnent par ailleurs du meurtre de sa femme…

Le même jour et chez le même éditeur paraitra Une lumière incertaine, le roman d’un autre poète, Arnaud Delcorte, dont un recueil poétique, Méridiennes a d’ailleurs déjà paru chez MEO. Réédition assortie d’une postface de Vincent Tholomé du Piégeur des jours (paru en 2015 à Haïti et introuvable en Belgique), le roman évoque un Rwandais, errant sans papier à Bruxelles et marqué par le génocide.

Des primo-romanciers à découvrir

À côté des valeurs sûres et auteurs aguerris, l’automne est traditionnellement propice au lancement de quelques nouvelles plumes.

Dès le 25 août, les éditions Academia présenteront le premier roman du journaliste Alain NarinxL’émeraude du calife, un roman d’aventures dont l’intrigue, située au Moyen-Âge, suit trois héros sur la piste d’un mystérieux coran. 

kerr la fatigue du metal

Le 7 septembre, le graveur et journaliste culturel Olivier Kerr signera son premier roman aux éditons MEO. La fatigue du métal suit un artiste lors d’un voyage en Ethiopie. L’imminence de la guerre civile bouscule les certitudes, et ébranle les convictions sur le rôle de l’art. Entre le carnet de voyage et le roman, l’auteur agrémente en outre son livre de croquis.

L’Ethiopie sera décidément à l’honneur en cette rentrée, puisqu’elle a aussi inspiré Catherine Godefroid pour Couleur savane après la pluie, à paraitre en octobre aux éditions Murmure des soirs. Lucie, une jeune botaniste, travaille dans le parc national de l’Omo avec une équipe haute en couleur. Là-bas, le danger rôde, les pluies menacent et les tombes se creusent à la main.

museur pop

Avant cela, dès le 20 septembre, paraitra chez Onlit le premier roman de Sophie MuseurPopActive jusqu’à présent essentiellement dans le domaine du théâtre – et en particulier du théâtre jeune public – l’autrice nous invite, pour ce premier roman, à un voyage dans les années 1980. Roman d’apprentissage, Pop raconte les aventures d’une jeune fille qui entre carnaval de village et auto-scooters, découvre l’amitié et l’amour.

Le 11 octobre, les éditions Ker publieront le roman lauréat du prix Laure Nobels. Signé par Étienne Marlot, Comment tuer un loup-garou nous emmène dans le monde des nutons et des loups-garous. La vie d’un adolescent prend un tour inattendu lorsqu’il découvre une bien étrange panthère dans une forêt. La rencontre éveille en lui des pouvoirs insoupçonnés.

lorent retour à anvie

Aux éditions Weyrich, c’est Pascal Lorent, plume bien connue des lecteurs du journal Le Soir, qui fera ses débuts de romancier avec l’intrigant Retour à Anvie. Un roman qui commence avec la mort d’un… journaliste, dont le crâne a été défoncé. L’enquête est confiée à un flic austère, dont la tâche sera de mettre au jour les secrets que dissimule, sous ses apparences pourtant paisibles, le village d’Anvie. 

Profusion romanesque

Les programmes des maisons d’édition de Wallonie et de Bruxelles invitent à penser que le 2e semestre sera, cette année encore, riche en romans et varié tant dans les thématiques que les atmosphères.

benoit jannin les enfants de l erebe

En août, Maxime Benoit-Jeannin publiera un nouveau roman, Les enfants de l’Erèbe aux éditions Samsa, éditeur auquel il est fidèle. Baignant dans une atmosphère très sombre, le prochain livre de l’auteur du récent On dira que j’ai rêvé suit deux adolescents désespérés par l’impunité dont jouit un homme d’église.

massart oublier djo

Robert Massart reste lui aussi fidèle à son éditeur, MEO, pour la parution de son troisième roman. Après Une histoire belge et La déclaration, le romancier fera sa rentrée le 7 septembre avec Oublier Djô. Djô est un jeune homme adopté par son oncle à la mort de sa mère. Un jour, il disparait en laissant une lettre, demandant à son oncle de l’oublier. Commence alors pour ledit oncle un voyage en France et en Belgique, mais aussi dans le temps, à la recherche de l’histoire familiale.

Au même moment, les éditions Academia publieront Tu ne diras rien d’Éric Cumps. L’auteur nous emmène dans un pensionnat catholique des années 1960, dénonçant les abus des prêtres et la société bourgeoise qui les a rendus possibles. 

goldrajch onagre

La semaine suivante, les regards se tourneront vers La Muette pour la sortie d’Onagre : récit d’une performance de l’artiste brodeur Stephan Goldrajch. Onagre est une créature au crochet imaginée et créée par l’auteur. Dans ce livre, il lui donne vie et l’emmène sur les territoires de ses origines. Précédemment, Stephan Goldrajch a présenté son travail artistique dans plusieurs beaux-livres parus aux éditions CFC : Le bouc émissaireHuit récits fondateurs et Masques.

nguyen 927

Nouvelle maison d’édition aussi pour Tuyêt-Nga Nguyên. Avec son nouveau roman 927, elle intègre pour la première fois le catalogue d’Onlit et, avec Véronique Bergen et Sophie Museur, forme le trio de rentrée de la maison d’édition jettoise. Pour ce livre, l’autrice, née au Vietnam et naturalisée belge, replonge dans l’histoire récente et douloureuse de son pays natal. 927 croise en effet l’histoire de Lôc Vàng, dans le Vietnam de 1968, et celle de Tuyêt-Nga Nguyên, dans la Belgique de 2020. Lôc Vàng est torturé et condamné aux travaux forcés par le pouvoir vietnamien pour avoir chanté des chansons considérées comme séditieuses. Quelque cinquante ans plus tard, Tuyêt-Nga Nguyên accepte de traduire les mémoires de Lôc Vàng. On est alors en pleine épidémie de covid.

Les éditions Murmure des soirs feront leur rentrée en octobre. Marc Pirlet a connu, en 2021, les honneurs de la patrimonialisation avec la réédition de son roman Le photographe dans la collection Espace Nord. Il n’avait plus publié de nouveauté depuis Le joueur de bonneteau en 2019. Il revient en cette rentrée avec Vocation (titre non définitif), dans lequel il évoque la manière dont une rencontre décisive avec un libraire peut conduire un adolescent sur le chemin de la lecture et orienter profondément son existence. Lauréat du dernier prix littéraire Saga pour son premier roman Rendez-vous incertain, Bernard Visscher confirme rapidement cette prometteuse entrée en matière avec la parution de Ceci n’est pas. Histoire d’un voyage qui ne tourne pas comme il l’aurait dû (une tempête tropicale détourne l’avion du héros, qui se retrouve dans une ville inconnue) et des rencontres inattendues qui s’ensuivent, le livre ouvre la porte à un univers surréaliste dans lequel son personnage principal va devoir trouver sa voie.

de le court au jardin des immortels

Les éditions Mols lanceront elles aussi leur rentrée en octobre, avec la parution du nouveau roman de Valentine de le CourtAu jardin des immortelsL’autrice d’Explosion de particules et Vacances obligatoires en famille poursuit, dans ce cinquième roman, son exploration lucide et mordante des milieux privilégiés et des secrets dissimulés derrière les apparences.

Chez MaelstrÖm reEvolution, la rentrée sera principalement poétique. Un roman est toutefois annoncé le 12 octobre : Emprises – Les contes du Père Suzar de Jean Claude Bologne. Ce sera la troisième collaboration entre l’écrivain et la maison d’édition, après L’âme du corbeau blanc et Le nouvel an cannibale.

En octobre également, les éditions Academia annoncent la sortie de trois romans. Une liaison particulière de Marie-Bernadette Mars, autrice fidèle à la maison d’édition, relate la relation entre une Belge d’une cinquantaine d’années et un Afghan réfugié en Belgique, de vingt ans son cadet. Interrogeant la place faite aux migrants dans les sociétés occidentales, le roman se raccroche aussi à l’histoire récente de l’Afghanistan. Prévu le 2 octobre comme celui de Marie-Bernadette Mars, le roman d’Eloïse Steyaert s’intitule La femme seule. Il narre l’histoire d’Elena, qui se découvre soudain étouffée par sa vie conjugale, sa maternité, sa vie quotidienne, et cherche enfin à se reconnecter à elle-même. Une troisième autrice complétera le mois d’octobre des éditions Academia : Des amours de soie de Martine Roland est annoncé pour le 20 octobre, histoire surprenante d’un homme passionné par les araignées qui tente de se sauver après une enfance douloureuse. 

claise code kanun

Le 20 octobre, les éditions Genèse publieront le nouveau roman de l’écrivain et juge d’instruction Michel Claise. Avec Code Kanun, l’auteur poursuit dans la veine du thriller judiciaire, après notamment Crime d’initiés. il nous plonge cette fois dans le milieu de la mafia albanaise (kanun désigne d’ailleurs le code d’honneur de ladite mafia), qui donne bien du fil à retordre à un juge d’instruction de garde lors de la découverte du corps criblé de balles d’un individu portant un bracelet électronique.

Pour les éditions Weyrich, Bernadette de Rache poursuivra elle aussi dans la veine du roman à suspense qu’elle avait explorée avec son premier roman, La fille sur le banc. Son deuxième livre, à paraitre comme le précédent dans la collection « Plumes du coq », s’intitule Autopsie d’un doute.

pitz les enfants du serpent

Enquête et suspense sont également au programme du nouveau roman de Clarence Pitz. Programmé le 9 octobre chez Phénix noir, Les enfants du serpent commence avec la découverte d’un corps défiguré à Bruxelles. L’affaire est rapidement mise en lien avec un cas similaire survenu en RDC, ce qui lance l’inspecteur en charge de l’enquête dans des sentiers aussi inattendus qu’haletants.

boucquey rien sur nietzsche

En octobre également, les éditions Samsa publieront Rien sur Nietzsche de Renaud Boucquey, étonnant roman dans lequel l’auteur réinterprète les trois métamorphoses d’Ainsi parlait Zarathoustra.

Les éditions F Deville ont inauguré cette année leur collection « Œuvres au jaune », qui rassemble de courts romans, avec des livres de Marc Meganck, Brigitte Moreau et Didier Robert. Elle s’accroitra de trois nouveaux volumes dès le mois de novembre. Un écho de jasmin sera signé par Patrizi Fiorilli, dont le premier roman, le polar Au commencement, il y eut le mal, a été publié dans la même maison en 2022. Un deuxième livre de Marc Meganck viendra grossir la collection : J’irai tirer sur vos tongs narre les aventures de Gino, qui ne supporte pas les hordes de touristes et le bruit infernal de leurs tongs et décide d’agir à sa façon pour remédier à la situation. Avec GloireDidier Vanden Heede raconte l’histoire de deux amis musiciens qui se lancent dans une aventure insolite.

Une novella qui a traversé l’Atlantique

horguelin ma vie d'espion

Coordinateur de l’association de maisons d’édition Les éditeurs singuliers, directeur de la collection « D’autre part » aux éditions L’herbe qui tremble, Thierry Horguelin est aussi écrivain lui-même. Il sera présent sur les tables des libraires dès le mois d’octobre avec Ma vie d’espion. Livre doublement singulier, en ce qu’il est l’une des seules novellas (genre littéraire d’une longueur intermédiaire entre le roman et la nouvelle) et le seul livre publié au Québec – aux éditions L’oie de cravan, éditeur habituel de Thierry Horguelin – du présent panorama. Le livre est déjà disponible au Québec, mais il arrivera à la rentrée en Belgique et en France. On y suit les pas d’un photographe, peu ambitieux pour son art et se rêvant vaguement espion. Lorsqu’il retrouve d’anciens condisciples, il fait aussi la connaissance d’une mystérieuse galeriste d’avant-garde, qui met précisément à contribution ses talents de détective…Dans le monde de l’art contemporain, les apparences sont toujours trompeuses.

delperdange un parfum d'innocence

L’autre novella de la rentrée sera signée Patrick Delperdange. Adepte de la manière (très) noire, l’écrivain présentera à la fin août Un parfum d’innocence dans la collection « Polaroïd » des éditions in8.

Les nouvelles sont bonnes

Au fil des ans, la nouvelle s’est affirmée comme un secteur incontournable de l’édition en Belgique, tandis que de nombreux auteurs et autrices de Wallonie et de Bruxelles défendent et illustrent le genre avec talent.

wijckaert sfumato

Aux éditions L’arbre de Diane, Martine Wijckaert publiera en septembre un recueil de trois récits, Sfumato. Lauréate en 2015 du prix triennal d’écriture dramatique de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour sa Trilogie de l’enfer, l’autrice et metteuse en scène a depuis lors arpenté les terres du récit, avec Néant et Domus qui révèlent une langue aussi poétique qu’inventive. Sfumato explore le domaine du souvenir et de la mémoire, de son caractère toujours bancal et imparfait.

L’arbre de Diane annonce aussi la parution d’un recueil collectif, Comment regarder plus loin, dans la collection « La tortue de Zénon ». Rassemblant des écrivaines francophones (Lisette Lombé, Charlotte Biron, Victoire de Changy, Beata Umubyeyi Mairesse, Veronika Mabardi, Isabelle Dumont, Anne Penders, Christine Van Acker, Gaël Octavia et Fabienne Radi) et des scientifiques (Segenet Kelemu, Faustine Cantalloube, Priyanka Priyadarshini, Emmy Noether, Aurore Thibaut, Miho Janvier, Marie Tsingou,Cécilia Payne, Trotula de Salerme et Inge Lehmann), le recueil explore par la nouvelle le monde des femmes scientifiques, celles du passé, souvent oubliées malgré leur contribution prépondérante à la science, et celles d’aujourd’hui.

Le 5 octobre, les éditions Bozon2x publieront Deux contes d’aride et de moisi, premier livre du Bruxellois Sol Ferrières. Les deux contes ici rassemblés évoquent les tribulations de deux êtres solitaires et sanguinaires

Bayer La végandelle

Qui dit nouvelle pense forcément aux éditions Quadrature, maison dédiée au genre et référence francophone dans le domaine. Quadrature lancera sa rentrée le 10 octobre avec La végandelle, un recueil signé par l’écrivain et traducteur Laurent Bayer. Le livre, qui fait la part belle à Bruxelles, déploie aussi toute l’ironie de l’auteur.

marée incidents de parcours
Le 10 décembre, la même maison d’édition dévoilera Incidents de parcours de Bruno MaréeDéjà auteur, chez Quadrature, du remarqué Grenailles errantes, l’écrivain revient avec des nouvelles évoquant ce moment qui fait basculer une journée banale en jour mémorable, pour le meilleur ou pour le pire.

Dès le 11 octobre, ce sera le tour d’un autre incontournable du paysage belge francophone : la collection « Belgiques » des éditions Ker. Invitant auteurs et autrices à livrer un portrait en mosaïque de leur Belgique, la série s’enrichira de quatre nouveaux volumes. Juan d’Oultremont colore l’exercice de son habituelle fantaisie, évoquant tantôt le démontage de l’Atomium, tantôt les années belges d’Hercule Poirot. Françoise Duesberg sous-titre son Belgiques Les silences et la mer. Fidèle des éditions Academia, l’autrice y avait publié plusieurs recueils de nouvelles avant de passer au roman. Son « Belgiques » évoque les personnages qui ont marqué son existence, ici ou au Congo belge… Pour Evelyne Guzy, « Belgiques » s’entend comme Ce qui reste quand on a tout oublié : l’autrice interroge les traces du passé, les éléments qui, comme les pavés de la mémoire, entretiennent le souvenir de ce qui a eu lieu. Des questions qui font en partie écho au dernier roman de l’autrice, La malédiction des mots (MEO, 2021). Le quatrième Belgiques de la cuvée 2023 sera signé par Bernard Tirtiaux. On n’avait plus lu le romancier et maitre-verrier depuis L’ombre portée, paru chez Lattès au début 2019. On le retrouvera donc avec plaisir dans la collection-phare des éditions Ker. Son recueil évoque les personnes qu’il a croisées, depuis sa naissance à Martinrou et la quête de lumière qui est la basse continue de son existence.

maes chroniques poetiquesEn octobre toujours, les éditions Murmure des soirs publieront le nouveau livre de l’un de leurs habitués : Dominique Maes. Avec Gourmandises et Bestiaire de mon jardin secret, le « président directeur généreux » de la Grande Droguerie poétique avait déjà publié deux recueils de proses brèves dans la maison d’édition esneutoise. Ses Chroniques poétiques d’un voyage à Montréal sont le fruit littéraire d’une résidence d’écriture réalisée dans le cadre du programme d’échange entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Québec. L’écrivain s’est promené à Montréal, collectionnant les images de la vie là-bas, de la langue qui s’y parle. Chaque jour, il a gardé une image et l’a développée en une chronique.

flamant le sourire du singe

(couverture provisoire)

Les éditions Esperluète ont fait le choix, assez rare désormais (à la notable exception de la collection « Opuscule » des éditions Lamiroy), de publier une seule nouvelle et non un recueil. Le sourire du singe est signé par Ludovic Flamant. Le personnage principal se trouve enfermé, sans raison claire, dans une cage avec des singes. Ne pouvant en sortir, il se met à observer ses compagnons, point de départ d’une réflexion sur notre humanité et notre rapport à l’animal. Après Passagers et Princesse Bryone, l’auteur, également très actif en littérature pour la jeunesse, poursuit sa collaboration avec les éditions Esperluète. Comme pour ses précédents livres, Le sourire du singe dialogue avec des images. Elles sont cette fois l’œuvre d’Hideki Oki, artiste actif au sein des ateliers du Creahm : c’est la découverte de son travail qui a fait naitre l’idée de ce livre dans l’esprit de Ludovic Flamant. La parution est prévue le 3 novembre.

Les éditions du Cactus inébranlable sont un autre haut-lieu en Belgique francophone de la défense des genres brefs en général et de la nouvelle en particulier. Après Odeurs de bestiaires publié en 2021, la collection « Microcactus » accueillera un deuxième recueil de Fabienne Lorant, La traversée du désastre.

Surtout connues pour leur longue action en faveur de la poésie, les éditions du Taillis Pré publient aussi, quoi que plus rarement, des livres en prose. Ce sera le cas cet automne avec le recueil Légendaires de Jean Claude Bologne, qui fait écho à son Rituaire, paru en 2020.

Éditant essentiellement des romans, la collection « Plumes du coq » des éditions Weyrich ne néglige pas pour autant la nouvelle, comme l’illustre notamment le récent recueil d’Alain Dantinne, Une gravure satanique. La collection s’enrichira prochainement d’un nouveau volume de nouvelles, signé par Michel LambertChien de cimetière est un florilège de fictions courtes issues de différents recueils de ce nouvelliste émérite, dont le dernier ouvrage – un roman! – vient de paraitre aux éditions Le beau jardin.

fiorilli ce que fait le crépuscule

Comme les éditions Weyrich, les éditions F Deville ne négligent pas la nouvelle, sans en faire leur genre d’élection. En novembre, on trouvera ainsi un recueil de Patrizio Fiorilli, Ce que fait le crépuscule. Avec ce livre et son court roman Un écho de jasmin, l’écrivain placera donc doublement sa rentrée sous le signe de la fiction brève.

Enfin, la rentrée de la nouvelle sera aussi marquée par… une absence. Après 6 ans et 300 numéros parus à un rythme hebdomadaire, dans lesquels les auteurs confirmés alternaient avec les nouvelles plumes, la collection de nouvelles « Opuscules » s’était installée dans le paysage éditorial belge. La nouvelle est toutefois tombée à l’occasion du Salon des littératures singulières : les éditions Lamiroy ont décidé de donner un coup d’arrêt à cette aventure éditoriale, avec la parution du 300e opuscule, le 14 juillet. Elles promettent toutefois un retour, à un rythme moins soutenu et moins cadenassé.

L’automne des poètes

Secteur toujours très dynamique en Belgique francophone, la poésie connaitra un deuxième semestre bien rempli. Plusieurs des publications annoncées seront par ailleurs présentées au public à l’occasion du Poetik Bazar, le marché de la poésie bilingue dont la troisième édition se tiendra aux Halles de Schaerbeek du 22 au 24 septembre.

Soucy De si près l'ici du corps

Pierre-Yves Soucy ouvrira la saison poétique avec la parution, le 18 août, du recueil De si près, l’ici du corps à La lettre volée. Les quatre suites poétiques qui composent l’ouvrage ont pour point focal le corps et le rapport qu’il entretient avec son environnement. Elles peuvent se lire comme la réponse du poète aux mots du peintre chinois contemporain, Mang Ke : « Non nous n’avons rien dit / Rien que le langage de la chair ».

besschops asile d'un seul

Au même moment, les jeunes éditions Dancot-Pinchart proposeront un nouveau recueil poétique : Asile d’un seul de David Besschops.  

En septembre, les éditions des Midis de la poésie publieront Domousse, livre écrit et illustré d’aquarelles par Aliette Griz et Elise Peroi. L’ouvrage découle d’une performance poétique pensée pour les bébés, qui révèle leur potentiel poétique.

feyaerts patience de l'infime

Aux éditions du Coudrier, c’est Pascal Feyaerts qui lancera la saison avec le recueil Patience de l’infime, en librairie le 4 septembre. 

Les éditions Tétras Lyre lanceront leur rentrée le 13 septembre, avec la parution de Cahiers de Grenade (Retrait au noir) de Jan Baetens. L’actualité éditoriale est particulièrement dense pour le poète, essayiste et chercheur, qui vient de publier deux recueils, Vacances romaines (Les impressions nouvelles) et Changer de sens (L’herbe qui tremble). Le Tétras Lyre annonce par ailleurs un nouveau volume dans sa collection « De Wallonie » pour le 18 octobre. Collection dédiée à la poésie en langues régionales de Wallonie, elle publie des recueils bilingues langue régionale-français, à l’image d’Èvôye, Abrâm. Sortir du patriarcat avec le premier patriarche ? de Joseph Dewez, récemment évoqué sur ce blog. Le prochain ouvrage annoncé, écrit en picard et signé par André Leleux, s’intitule Eplénures du timps.

Après un premier recueil, Sac à mots, paru aux éditions maelstrÖm reEvolution, le slammeur M’sieur 13 fera sa rentrée le 22 septembre aux éditions L’arbre à paroles, avec le recueil M’sieur 13 est formidable

En septembre également, les éditions L’arbre de Diane publieront les recueils de deux autrices. Membre du collectif L-Slam, Mel Moya signe avec Mater dolorosa (titre à confirmer) un recueil slam qui puise dans les souvenirs d’enfance pour évoquer, sans dolorisme, la place des femmes dans les foyers méditerranéens ou encore la condition de migrant-e. Catherine Barreau a jusqu’ici signé des romans, dont le dernier en date, La confiture de morts, a reçu le prix Rossel en 2020. L’autrice publiera son premier recueil poétique en septembre, Tes cendres.

Emmanuel Le dit de la renarde

(couverture provisoire)

L’académicien François Emmanuel est, comme Catherine Barreau, surtout connu comme romancier. Le dit de la renarde, annoncé le 20 octobre aux éditions Esperluète, est pourtant un recueil poétique. Ce ne sera pas la première incursion de l’écrivain dans ce registre, puisqu’il avait signé, en 2010, Sept chants d’Avenisao, déjà aux éditions Esperluète. Pour Le dit de la renarde, les textes de François Emmanuel répondent à des gravures de Chris Deville.

Chez maelstrÖm reEvolution, poètes et poétesses belges feront leur rentrée le 12 octobre. Deux recueils sont annoncés : La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas de Lisa Debauche et feu l’amour! de Camille Pier. Il s’agit donc d’un nouvel éditeur pour Camille Pier, après deux livres aux éditions L’arbre de Diane (La nature contre-nature (tout contre), co-signé avec Léonor Palmeira, et Scandale!). 

nys mazure sans crier gare

Le 15 septembre, Colette Nys-Mazure présentera un nouveau livre aux éditions Invenit. Après Quand tu aimes il faut partir. Sur « Maternité » de Modigliani paru dans la collection « Ekphrasis » en 2016, l’autrice publie, avec Sans crier gare, un recueil poétique dans lequel elle célèbre les voyages en train, et l’expérience ferroviaire dans la multiplicité des paysages et des spectacles qu’elle offre. L’autrice approfondit ainsi un thème qui était déjà au centre de son recueil de nouvelles Belgiques.


Comme Invenit, les éditions L’herbe qui tremble sont un exemple de ces maisons d’édition françaises dont le catalogue accueille de nombreux auteurs et autrices belges. Le 14 septembre, Luc Dellisse y publiera Tarmacs, un recueil d’instantanés basés sur une expérience new-yorkaise. Après plusieurs essais (L’atelier du scénariste, Mers intérieures ou Le monde visible) et recueils de nouvelles (Belgiques, Parler avec les dieux), Luc Dellisse renoue avec le genre poétique et avec un éditeur qui avait publié son inclassable L’amour et puis rien en 2017 (dans la collection « D’autre part »). Tarmacs est un recueil en deux versants, l’un consacré à des souvenirs de New York, l’autre à la terre natale, avec une thématique qui les traverse tous deux : celle de l’exil. Alain Dantinne figure lui aussi déjà au catalogue de L’herbe qui tremble, où il a publié Précis d’incertitude et Amour quelque part le nom d’un fleuve. Le même jour que Luc Dellisse, il ajoutera une nouvelle pierre à sa collaboration avec la maison : Chemins de nulle part interroge le sens et la légitimité de la démarche poétique dans l’époque troublée que nous traversons. 

buho poetesse de rue

Les Carnets du dessert de lune ont déménagé de Bruxelles vers la Normandie en 2021. Si le catalogue historique de la maison est largement ouvert aux auteurs et autrices belges, la migration du centre de gravité de la maison vers l’Hexagone ne signifie pas pour autant la rupture avec tout ancrage belge. Le 21 septembre paraitra ainsi Poétesse de rue de Sylvia Bùho, premier recueil de l’autrice dans lequel elle évoque ses déambulations dans les rues de Liège. Il s’agira de l’un des premiers titres de la collection « Lune de poche », créée en mars de cette année.

Implantées en région bordelaise, les éditions Le castor astral ont, elles aussi, souvent été accueillantes pour les auteurs et autrices belges. Le 5 octobre, les Marées vaches de Maud Joiret rejoindront dans la collection de poche de la maison les Billets d’où de Laurence Vielle, parus au début de l’année. Ce sera déjà le troisième recueil poétique de Maud Joiret, lauréate du prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour Cobalt (Tétras Lyre) et autrice d’un JERK (L’arbre de Diane) plébiscité par les chroniqueurs et chroniqueuses du Carnet.
Le 5 octobre également, Elke de Rijcke publiera un nouveau recueil aux éditions LansKine. Après Juin sur avril, la poétesse revient avec Et puis, soudain, il carillonne dans lequel elle aborde notamment le désir sexuel, la maternité et la féminité.
Le 19 octobre, Christine Guinard présentera son nouveau recueil, Vous êtes au monde. Ce sera la première publication de l’autrice de Sténopé et Autour de B. dans la collection blanche des éditions Gallimard.

La rentrée sera double pour le toujours prolifique Philippe Leuckx, avec Le traceur d’aube à paraitre chez Al-Manar en septembre et, en décembre, le recueil Petites rumeurs, attendu aux Éditions Henry.

Marie Darah est l’auteurice de deux livres de poésie remarqués aux éditions Maelström, Depuis que tu n’as pas tiré et, surtout, Sous le noir du tarmac. En novembre, ielle publiera D’amour et terre aux éditions des Midis de la poésie. Un livre qui interroge la société qui nous entoure, la culpabilité de l’Occident dans la marche du monde, et son déni de responsabilité.

Mois de novembre profus également pour les éditions du Coudrier. Après J’ai septante ans et je danse la sardane publié dans la même maison, Edith Henry proposera un nouveau recueil poétique intitulé Le soir saigne rouge. Autre habituée – Le coudrier a déjà publié ses Impressions voyageuses et Si vous croyez que l’amour a donné son dernier baiser…Emmanuelle Menard signera Fermeture automatique des cœurs, départ imminent. Deux autres recueils sont prévus en décembre. Anne Bonhomme publie peu. Son dernier recueil paru au Coudrier, Temps noir, date de 2015 déjà. Cette année, elle revient avec Attendre. Michel Ducobu complète le programme du Coudrier avec L’ombre de l’aube.

Les éditions du Taillis Pré annoncent deux recueils poétiques pour cet automne. Francesco Pittau est à la fois un auteur pour la jeunesse, un romancier et un poète. Cette année, sa rentrée sera poétique avec le recueil La fleur jaune. Il creuse ainsi un sillon qui lui a valu un succès critique remarquable ces dernières années : La quincaille des jours (Carnets du dessert de lune) lui a valu le prix Gauchez-Philippot 2019, tandis qu’Épissures (L’arbre à paroles) a remporté le grand prix de poésie de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et le prix de littérature Charles Plisnier. Tandis que Francesco Pittau fera son entrée au catalogue du Taillis Pré, Jean-Marie Corbusier y reviendra en habitué, lui qui y a récemment publié les recueils De but en blanc et Ordonnance du réel. Son prochain recueil s’intitule À Raz.

Cinq écrivains belges seront publiés aux éditions Bleu d’encre cet automne. Auteur d’aphorismes (le récent Le hasard arrive toujours à l’improviste aux éditions Cactus inébranlable), présent dans les collections « Opuscule » et « L’article » des éditions Lamiroy, Gaëtan Faucer présentera Lance-flammes, un recueil qui évoque des instants du quotidien et jette un regard singulier sur la condition humaine. Auteur flamand, Maarten Embrechts signe avec Les mots qu’il faut, écrit directement en français, un recueil où la profondeur du propos est traversée par l’humour. Tristan Sautier a publié plusieurs ouvrages aux éditions Le coudrier (dont, récemment, Quantième naufrage intérieur et Vrilles), mais prendra part à la rentrée des éditions Bleu d’encre pour le recueil Engorgements/Dégorgements (Trois suites), rehaussé de dessins de Laurence Skivée. Le recueil, construit comme une œuvre musicale, est traversé par le questionnement existentiel de l’auteur. Comme Catherine Barreau et François Emmanuel, Lorenzo Cecchi est l’un des romanciers et nouvellistes  qui s’essaieront à la poésie cet automne avec le surprenant Non finito. Élégies paisibles, le premier recueil de Pierre Yerlès (Bleu d’encre), a connu un succès important. Le poète revient cette année avec un deuxième recueil, Oaristys, illustré par Catherine Podolski.

Défendant tous les genres brefs , les éditions du Cactus inébranlable publieront Quatrains du bouquiniste, un recueil de quatrains du libraire liégeois Christophe Gilot.

L’aphorisme sous toutes ses formes

Comme la nouvelle et la poésie, l’aphorisme est l’un des genres activement défendus par les maisons d’édition belges et pratiqué par de nombreux auteurs, héritiers peut-être d’une tradition surréaliste vigoureuse en nos contrées.

Le cactus inébranlable a fait de l’aphorisme l’une de ses spécialités, lui dédiant même la collection des « P’tits cactus ». Cette rentrée ne faillira pas à la tradition. Déjà présents au catalogue avec respectivement Avoir fleurs et Toute cette beauté masquée, Tristan Alleman et Yves Arauxo publieront un nouveau recueil d’aphorismes : titre encore à déterminer pour le premier, L’idiot devant l’étang pour le deuxième. Publié hors collection, l’Opuscule navrant de Blaise Lesire explorera lui aussi les terres aphoristiques.

La maison d’édition d’Amougies assure aussi un important travail patrimonial. Elle a ainsi publié Belgique, terre d’aphorisme, une anthologie établie par Michel Delhalle et d’importantes anthologies d’aphorismes de Chavée (Silence, Chavée, tu m’ennuies. 1031 aphorismes rassemblés par Jean-Philippe Querton) et d’André Stas (Je pensai donc je fus. Aphorismes complets 1993-2023). Dans cette veine, l’auteur et responsable de la maison d’édition Jean-Philippe Querton publiera en septembre l’anthologie Les phrases du silence, un livre qui regroupe quelque 1000 aphorismes évoquant… l’aphorisme.

Au Taillis Pré aussi, l’aphorisme sera présent cet automne, avec Aléas sans amarre de Vincent Poth. Le recueil avait valu à son auteur le prix Découverte 2022 de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, décerné sur manuscrit. Il sera donc bientôt accessible à toutes et tous. Il ne s’agira pas du premier livre de l’auteur à l’enseigne de cette maison d’édition, puisqu’il y avait déjà publié À l’abri de l’abîme en 2019.

Aux éditions Le temps qu’il fait, Jean-Pierre Otte passe lui aussi par l’aphorisme. Mes anticorps offre un recueil d’aphorismes et fragments puisés dans les lectures de l’auteur, par lesquels il aborde son parcours de vie et d’écriture.

Théâtre : le spectacle bien vivant

schmitt bungalow 21

Éric-Emmanuel Schmitt sera doublement présent en cette rentrée. Outre son roman La rivale prévu en septembre, il militera aussi du côté du théâtre, son autre genre de prédilection. Comme son roman, sa pièce redonnera vie à des icônes du 20e siècle, venues du cinéma et de la littérature cette fois. Bungalow 21 imagine le séjour de deux couples mythiques, Yves Montand-Simone Signoret et Marilyn Monroe-Arthur Miller, dans deux bungalows voisins du Beverly Hills Hôtel. La pièce paraitra chez Albin Michel le 30 août.

En Belgique francophone, plusieurs maisons d’édition sont exclusivement dédiées au théâtre. Les éditions Lansman demeurent la référence dans le domaine, et poursuivent leur politique éditoriale à la fois variée et pointue. Mais elles ne sont désormais plus les seules dans ce créneau éditorial très spécialisé, rejointes depuis quelques mois par le new kid on the block : les éditions Les oiseaux de nuit.

Daniela Ginevro inaugurera le second semestre des éditions Lansman avec LisièresLa dramaturge publie régulièrement chez cet éditeur, et notamment dans le domaine du théâtre pour la jeunesse. Elle a ainsi contribué à plusieurs volumes collectifs La scène aux ados et a reçu le prix Annick Lansman pour Respire. En septembre, c’est un autre habitué de la maison d’édition de Carnières qui fera sa rentrée: après une incursion dans le roman (Un fleuve au galop, Genèse), Alex Lorette revient au théâtre pour Les grandes marées. Déjà auteur de plusieurs pièces, Adrien D’Hose verra pour la première fois la publication de l’une d’elles : Square Edison paraitre en octobre. Enfin, deux autres livres seront à découvrir en novembre. De Didier Poiteaux paraitra Tu comprends. Déjà présent aux éditions Esperluète pour une nouvelle, François Emmanuel sera aussi de la rentrée théâtrale avec Funeral TangoAprès Dressing room et Les trains dans la plaine, très favorablement accueillies en 2022, l’auteur de La passion Savinsen poursuit dans l’écriture pour la scène et reste, dans ce registre, fidèle aux éditions Lansman.

Treize pièces sont prévues aux éditions Les oiseaux de nuit, toutes programmées pour le 10 décembre. Plusieurs auteurs sont déjà des « habitués » de la pourtant jeune maison. C’est le cas d’Éric de Staercke, dont la nouvelle pièce à paraitre s’intitule Coco parachute, de Stéphane Pirard (Chute) ou encore de Stéphane Bissot (Celle qui aimait les hommes), Roda Fawaz (Dieu le père) et Anne Sylvain (Giselle). Après Créon suivi de Loin d’Antigone, Paul Emond publiera quant à lui La part des flammes (version I et II). Deuxième expérience avec Les oiseaux de nuit pour Guillaume Druez aussi : après Nous les grosses viendra Cœur de pédé suivi de Bocal. Pietro Pizzuti publiera cet automne Le purgatoire de Robin Vandenbos. Finaliste du dernier Grand prix des Arts du spectacle de l’Arllfb pour La question qui fauche (ou l’autre Othello), l’autrice-éditrice Aurélie Vauthrin-Ledent signera Une vie de théatre, Pietro Pizzuti : Entre Tiens // Entre Lacs. Pour Frédéric Gandibleux, ce sera la première pièce aux Oiseaux de nuit : Une vie entre crochets [Tétralogie handicapée et onirique]. Le programme du deuxième semestre de la maison d’édition sera enfin complété par deux livres collectifs : Recueil-festival n°5 (avec des textes de Marie Henry, Emmanuel Hennebert, Frédéric Gandibleux, Deborah Danblon, + 1 bonus) et Nuisibles (Muriel Clairembourg, Chloé Struvay, Perrine Ledent, Sandrine Bastin). Pierre-André Itin et Bernard Cogniaux co-signeront quant à eux À la vie, à la mort !

Dans Le Carnet et les Instants n°215 (avril 2023), Mélanie Godin, créatrice et animatrice des éditions L’arbre de Diane, expliquait à Louise Van Brabant : « [mon travail éditorial] part aussi du constat que de nombreuses œuvres scéniques sont éphémères, et mes projets de livre […] tentent de garder une trace tangible de ces instants où les textes ont parfois été écrits et dits dans un premier temps pour la scène. Publier un livre, c’est aussi donner un autre statut et une autre temporalité à ce qui a été écrit pour soutenir une manifestation ou dénoncer des injustices au moment même où elles sont commises. C’est faire d’une parole une trace écrite faite pour durer, pour être le plus possible partagée et, de par son existence papier, transformer la réalité ». On ne s’étonnera donc pas de trouver aussi des œuvres théâtrales au catalogue de cette jeune et dynamique maison d’édition. Cet automne, elle publiera ainsi Sauvez Batard de Thymios Fountas. Dans un décor urbain de science-fiction, l’auteur convoque les ressources d’une langue queer, composite, pour donner la parole au petit, au honteux et au bizarre.

Les éditions des Midis de la poésie, animées elles aussi par Mélanie Godin, publieront en novembre The Manx Cat. Le livre rassemble trois pièces, signées respectivement par Capucine Berthon, Marthe Degaille et Marie Vaiana. À l’initiative d’Écarlate la compagnie, chaque autrice a été invitée à écrire une pièce rendant visibles des femmes belges que l’histoire avait oubliées. Sont ainsi mises à honneur la féministe Adèle Hauwel, Suzan Daniel, militante pour les droits des gays et des lesbiennes, et l’avocate Éliane Vogel-Polsky, active aux côtés des ouvrières de la Fabrique Nationale d’armes à Herstal et des hôtesses de la Sabena.

Association et espace dédiés à la création, à la recherche et à la diffusion des arts vivants, L’L a élargi ses activités à l’édition. Les volumes publiés ont tous trait aux recherches sur les arts vivants, et sont signés par des auteurs qui ont mené des recherches à L’L ou en lien avec elle. La maison d’édition s’est récemment dotée d’une nouvelle collection, « Traces de recherches », qui s’enrichira de 7 volumes au deuxième semestre. Chacun est la réponse de son auteur à la question de ce qu’est chercher dans le domaine des arts vivants, et à L’L en particulier. Trois livres sont prévus en août : J’aime beaucoup ici d’Isabelle Jonniaux ; Vous avez vu ma ruine et vous avez eu peur. Retour sur un parcours de six années de recherche à L’L co-signé par Axel Cornil et Valentin Demarcin, et Unwelt (mais pourquoi et comment l’humain ?) de Natacha Romanovsky. Trois autres ouvrages les rejoindront en octobre : De l’appât aux zédoaires. 26 petites choses à propos d’une recherche à L’L de Jean-Baptiste Polge ; DE CONCERT ou comment (re-)tracer une recherche pratiquée par dérives de Nina et Lorenzo De Angelis, et Who cares? de Guillaume Bariou. Le dernier volume 2023 de « Traces de recherches » paraitra en décembre. Intitulé Au revoir à tou·te·s, introduction à Le Crépuscule. Twilight Zone, il sera signé par Anja et Emilie Tillberg et Philippe Bureaud. Toujours pour la fin de l’année, les éditions de L’L annoncent deux autres ouvrages hors la collection « Traces de recherches » : La mémoire du terrain de Joana B Polge (novembre) et Chercher avec l’aventure de L’L depuis les arts vivants. Fascicule 2. Manière de faire de Pierre Boitte. Le Fascicule 1 était sous-titré La singulière aventure de L’L.

Essai et beaux-livres :
raconter le monde sous toutes ses formes

Évoquer les « essais » de la rentrée revient à rassembler des sous une même bannière des ouvrages de sujet, de portée et de publics très variés. Tentative, malgré tout, d’inventaire.

Artistes et écrivains à l’honneur

Parmi les nombreux sujets abordés, une part importante est laissée à l’évocation des artistes et des écrivains, sous l’angle de l’analyse rigoureuse de l’œuvre, à l’enseigne de recherches biographiques, ou encore par le biais d’une évocation plus libre et personnelle.

Les éditions Samsa reviendront ainsi sur les parcours d’Herwarth Walden en août et de Blaise Cendrars en octobre. Avec Herwarth Walden, l’homme des avant-gardes (1878-1941), Francisco Rubio évoque cet Allemand qui fut musicien et compositeur, mais aussi un galeriste essentiel pour les avant-gardes du début du 20e siècle. Dans Blaise Cendrars, philosophe postmoderne, Étienne Bastiaenen étudie la pensée philosophique qui sous-tend l’œuvre de l’auteur de la Prose du Transsibérien.

Edgar Szoc évoquera quant à lui l’écrivain français Georges Perec avec Treize raisons pour lesquelles il est impossible d’écrire quoi que ce soit d’intéressant sur Georges Perec, à paraitre en novembre aux éditions des Midis de la poésie.

Les éditions de l’Académie mettront elles aussi un auteur – ou plutôt une autrice – à l’honneur. À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Colette (1873-1954), l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique avait organisé une séance d’hommage à l’écrivaine, qui y fut élue le 9 mars 1935. Les actes de cette journée seront publiés à l’automne. Le volume précédera un autre recueil collectif, Littérature et cinéma, dans le sillage du colloque du même nom organisé lui aussi par l’Académie. L’ouvrage consacré à Colette et Littérature et cinéma poursuivent le travail réalisé par l’Académie pour donner un débouché éditorial à ses activités. Ont ainsi été publiés récemment les volumes La cuisine de nos écrivains et Littérature et médecineLittérature et cinéma réunit des contributions de Pierre Mertens («Trahisons et belles infidèles»), Sébastien Fevry («Dispositifs pré-cinématographiques et littérature. Le cas de la lanterne magique comme objet et vecteur d’écriture»), François EmmanuelLa question humaine, du livre au film : lost in translation?»), Benoît Denis («Le cinéma, une autre histoire de la littérature »), Jean-Baptiste BaronianL’aîné des Ferchaux : le roman et les films»), Dick Tomasovic («Délocalisation et refocalisation. Notes sur L’assassin habite au 21, de Steeman à Clouzot»), Danielle Bajomée‘Détruire le cinéma, dit-elle.’ La sauvagerie filmique de Marguerite Duras»), Frédéric Fonteyne («La différence entre ce qui est dit et ce qui est montré»), Patrick Werly (Le genou de Claire d’Éric Rohmer (1970) : une figure de romancière pour conduire l’intrigue du film») et Adolphe Nysenholc («La chambre ou l’irreprésentable»).

La rentrée littéraire est traditionnellement double, voire triple, pour la prolifique et polygraphe Véronique Bergen. Cette année ne dérogera pas à la règle. Outre la co-édition de son roman Écume par Onlit et Les Équateurs, l’autrice et académicienne publiera le 18 août Guido Crepax. L’axiome d’Eros aux éditions La lettre volée. Dans ce tout premier essai en langue française sur l’auteur italien de bande dessinée (1933-2003), Véronique Bergen interroge l’avant-gardisme de Guido Crepax et le rapport à l’érotisme de celui qui a adapté Histoire d’O, Justine ou Emmanuelle pour le 9e art. Le 20 octobre, c’est à l’œuvre de la plasticienne Helena Belzer que sera consacré un autre livre de Véronique Bergen, Avant, pendant et après, programmé lui aussi à La lettre volée. Après Encres (1994) et Tomber vers le haut (2016), Avant, pendant et après est le troisième volet du dialogue entamé entre les deux artistes. Le livre met en regard des œuvres picturales représentatives de la trajectoire d’Helena Belzer et des textes de l’écrivaine (créations poétiques ou textes de présentation). Chez le même éditeur paraitra en novembre Pasolini poète et romancier. De la pulsion de régression à la mise en crise de la représentation. Alors que le Pasolini cinéaste a déjà été largement abordé, Philippe di Meo s’intéresse plus particulièrement à l’écrivain, relisant son œuvre à l’aune de deux mythes essentiels, celui de Narcisse et celui de l’éternel retour.

Guido Crepax ne sera pas le seul bédéiste étudié en cette rentrée. Aux Impressions nouvelles, Philippe Goddin et Martine Mergeay publieront une édition commentée de la correspondance de Paul Cuvelier (auteur des Aventures de Corentin) avec Ta Huyhn-Yen. Le mystère Paul Cuvelier. Un artiste sans concession révélé par sa correspondance évoque à la fois le parcours de l’artiste et la trajectoire personnelle de Cuvelier. Chez le même éditeur, Françoise Levie s’est quant à elle intéressée à un nom méconnu de l’Art Nouveau. Dans Octave Van Rysselberghe, l’architecte fantôme, la réalisatrice et essayiste évoque un artiste qui n’a laissé ni archives, ni écrits, convaincu que seuls les bâtiments comptaient. Le livre paraitra en octobre.

Mercier Philippe Geluck

Dans le petit format qui est sa marque de fabrique, la collection « L’article » des éditions Lamiroy tient sans faillir son rythme mensuel. En septembre 2023, elle s’accroitra d’un volume que Jacques Mercier consacre à Philippe Geluck, amusé et musée et demi, dans lequel il sera notamment question de la polémique qui a entouré le projet d’un musée du Chat à Bruxelles.

Aux éditions Tandem, le nouvel essai d’Éric Brogniet, L’espace d’un instant, à découvrir en octobre, questionnera poésie, art et esthétique, avec une attention particulière pour Henri Michaux. 

lambert nicolas de stael

Le 14 septembre, Stéphane Lambert, dernier lauréat du prix Rossel pour L’apocalypse heureuse, posera un nouveau jalon à son important travail de dialogue avec les plasticiens (et leur œuvre) tels que Klee, Van Gogh, Spilliaert, Goya, Monet, Twombly… En cette rentrée, c’est à Nicolas de Staël, auquel il avait déjà consacré un livre en 2014, Nicolas de Staël, le vertige et la foi (Arléa), qu’il s’intéressera plus particulièrement. Le peintre sera assez présent en librairie cet automne, à l’occasion de la rétrospective que lui consacrera le Musée d’art moderne de la Ville de Paris. La monographie de Stéphane Lambert, Nicolas de Staël, la peinture comme un feu, publiée chez Gallimard, combine une approche biographique et une relecture des œuvres de l’artiste.

Dans le domaine des arts plastiques, les éditions CFC publient régulièrement des beaux-livres, d’une qualité iconographique remarquable, mettant à l’honneur des artistes émergents aussi bien que les talents confirmés. La collection « L’impatient » est ainsi dédiée aux premiers livres d’artistes. Le 6 octobre, elle accueillera deux nouveaux volumes, tous deux co-édités avec l’ISELP. Mondes parallèles dévoile le travail de l’artiste Adrien Lucca, centré sur la lumière et la couleur, qu’il appréhende sous des formats variés, du dessin à l’installation monumentale. Pour Jot Fau, l’interrogation centrale est celle de l’identité. Elles sont cassées, elles marchent encore présente les installations, vêtements ou récits qu’elle crée autour de cette question, dévoilant aussi la fragilité de nos constructions identitaires. Le 18 août, un autre beau-livre, publié quant à lui dans la collection « Strates », mettra en lumière le travail du collectif bruxellois de Street Art Farm Prod. Les textes de Farm Prod. In paint we trust sont signés par Eric Van Essche, qui a déjà coordonné, dans la même maison d’édition, l’ouvrage de référence (R)évolutions du Street Art.

Très actives elles aussi dans le secteur du beau-livre, en particulier consacré au patrimoine artistique et naturel de Belgique, les éditions Weyrich publieront un ouvrage co-signé par Jan de Plus, Karl Scheerlinck et Yves SegersFort comme du fer est consacré aux plaques émaillées belges d’alcools forts.

Approches biographiques

Si les artistes et écrivains ont particulièrement inspirés les auteurs en cette rentrée, les personnalités de l’ombre, aux réalisations moins connues mais importantes, sollicitent elles aussi les plumes et déclenchent des besoins de faire mieux connaitre leur trajectoire.

Pour les éditions Weyrich, Marc Audrit s’est aini intéressé à un héros belge de la Deuxième guerre mondiale dans Sur les traces de Jean de Sélys Longchamps.

Gunzig et Menten Dolly

La Deuxième guerre mondiale est aussi au cœur de Dolly, histoire de mon père, livre écrit à quatre mains par Edgar Gunzig et son épouse Diane Menten. « Dolly » est le surnom de Jacques Gunzig, père d’Edgar Gunzig, assassiné dans le camp de concentration de Mauthausen. La découverte inattendue d’une photo datée de 1942 a ébranlé chez le fils le besoin d’enquêter sur la vie de son père, de redécouvrir son parcours. Thomas Gunzig, petit-fils de Dolly, signe la postface de ce travail de mémoire à paraitre le 1er septembre aux éditions Lamiroy.

gilles verlant Lamiroy

Chez le même éditeur, un ouvrage collectif, à paraitre le 20 septembre, rendra hommage au journaliste et homme de médias Gilles Verlant, à l’occasion des 10 ans de sa mort. Chaque contributeur aborde un pan de l’activité de cet homme multiple.

Des aventures collectives

Il sera aussi beaucoup question d’Histoire cet automne. Plusieurs livres reviendront sur des aventures, humains, artistiques, intellectuelles qui ont laissé leur empreinte, à des degrés divers, sur le 20e siècle.
lobet 1939 almanach d'une année noire

Dans 1939, almanach d’une année noire, Marc Lobet parcourt au jour le jour l’année 1939, du 1er janvier au 31 décembre, en présentant des témoignages d’artistes, de savants, de philosophes… Il rend ainsi compte d’une période où la réalité a dépassé la fiction. Le livre paraitra en août chez Samsa.

Aux Impressions nouvelles, deux volumes collectifs évoquent l’aventure de deux revues qui ont marqué l’histoire du siècle dernier. Dirigé par Caroline Glorie et Teresa Hoogeveen, Les cahiers du Grif, la première revue féministe francophone revient sur l’histoire d’une revue fondée en 1973 et basée à Bruxelles. Premier ouvrage entièrement consacré aux Cahiers du Grif, le livre se veut un espace de discussion brossant aussi bien les thèmes que les personnes et les pratiques qui ont fait la revue. Sous la direction d’Esther Demoulin, Jean-François Louette et Juliette Simont, Les Temps modernes, d’un siècle à l’autre sera quant à lui consacré à une revue qui a fait date : Les Temps modernes. Éditée chez Gallimard depuis sa création par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en 1945, la publication a été arrêtée brutalement au décès de son dernier directeur, Claude Lanzmann. L’ouvrage revient sur l’histoire de la revue et de sa disparition.

jannin et liberski les snuls

Jannin et Liberski reviendront quant à eux sur l’histoire des Snuls, iconique groupe d’humoristes dont ils ont été les fers de lance. Les Snuls sont très connus, programmé chez CFC le 20 octobre, évoquera avec tendresse 30 ans d’aventures. Le livre est rehaussé de nombreux documents et illustrations.

Philosophie, droit, politique : le monde d’aujourd’hui

dayez les quatre verites du proces penal

Inlassablement, l’avocat Bruno Dayez interroge notre système judiciaire et ses mécanismes. Après Réparer ou punir : quelle justice pour les victimes ?, il poursuivra son travail critique à l’automne avec la sortie des Quatre vérités du procès pénal, chez son éditeur principal Samsa.

wallemacq raconter la guerre

Chez Bayard, Françoise Wallemacq, journaliste à la RTBF, revient sur ses trente années d’expérience comme grand reporter dans les zones de conflit (Syrie, Afghanistan, Ukraine…) dans Raconter la guerre. L’autrice évoque des sentiments intimes – la peur, la culpabilité – et livre une réflexion la difficulté du récit journalistique de guerre et les particularités de l’investigation dans un tel contexte. La sortie est annoncée pour le 6 septembre.  

de sutter superfaible

Point de rentrée sans un nouveau livre de Laurent De Sutter. Le philosophe publiera Superfaible ! Penser au XXIe siècle chez Flammarion le 20 septembre. Il y interroge la fin de la raison dans ses développements actuels (la destruction de la Terre) et propose une porte de sortie : l’humanité devra se rendre superfaible.

latour pensees systémiques

Le 5 octobre, les Pensées systémiques de Thibaud Latour inaugureront la collection « Œuvres au blanc » des éditions F Deville, dédiée aux ouvrages de philosophie. Dans ce livre, l’auteur propose d’examiner les faits autrement, de poser un autre regard sur la réalité pour entrer en réflexion.

Aux éditions Academia, Anne Denis évoque dans Le deuil entre sens et signes le décès de son fils à l’âge de 26 ans. À partir de cette expérience terrible, elle interroge le deuil et différentes façons de penser la mort, en donnant la parole à des philosophes, penseurs, médecins… 

Année pré-électorale oblige, les éditions Kennes parient quant à elles résolument sur la politique – et les politiques, de toutes obédiences – pour cette rentrée, avec la parution le 23 août de Georges-Louis Bouchez à bâtons rompus, un livre d’entretiens du politicien montois avec Alain van den Abeele, et Wallonie-Flandre. Par-delà les clichés de Thomas Dermine le 25 octobre. Le 19 septembre, la même maison annonce en outre Il y a cette guerre à faire et je la ferai, le « livre-confession » du constitutionnaliste Marc Uyttendaele, écrit avec Nicolas Keszei. 

Un environnement à préserver

Les éditions Weyrich restent attentives à la nature et aux paysages en cette rentrée, avec l’essai de Benjamin Nollevaux Les arbres qui cachent la forêt et le beau-livre de Xavier Van der StappenLes dents de la forêt.

quel temps

Chez Kennes, le beau-livre Quel temps! La météo belge au fil des saisons rassemblera un panel de présentateurs et présentatrices météo.

Patrimoine et réédition en poche : une littérature à redécouvrir

Tandis que les nouveautés afflueront, la rentrée connaitra aussi un important programme de rééditions patrimoniales et ressorties au format de poche.

antoine danse de la vie breve

Ce sera, bien sûr, le cas avec Espace Nord. La collection de poche dédiée aux classiques de la littérature belge sera à la fête cette année, à l’occasion de son 40e anniversaire. Une exposition dans les bibliothèques, des actions dans différentes librairies et des rencontres rappelleront cette aventure éditoriale hors du commun née au début des années 1980. De nouveaux ouvrages viendront également accroitre un catalogue riche déjà de plus de 400 titres. Le 15 septembre, Danse de la vie brève, premier roman d’Hubert Antoine et lauréat du prix Rossel 2016, intégrera la collection. L’histoire, située au Mexique, mêle amour, politique et aventure, sur les traces d’une jeune femme et de ses deux compagnons de route, en fuite après avoir tué les policiers qui la violentaient. Le 3 novembre, deux autres autrices feront elles aussi leur entrée dans la collection : Caroline De Mulder et Veronika Mabardi. Avec Bye Bye Elvis, Caroline De Mulder se saisit de la légende selon laquelle Elvis Presley aurait faussé sa mort et brode sur le sujet une fiction virtuose, en deux temps, qui débute avec l’histoire du King et se poursuit chez un vieil Américain modeste, John White. Veronika Mabardi fera quant à elle son entrée dans la collection avec un volume qui regroupe ses pièces de théâtre initialement parues chez Lansman Adèle et Loin de Linden (cette dernière lui avait valu le prix triennal d’écriture dramatique de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Entre ces trois nouveautés, le 6 octobre, Espace Nord remettra à l’honneur Dominique Rolin, avec la reparution de L’infini chez soi et Dulle Griet. Dans le premier, l’autrice se raconte en abordant son avant-vie : la rencontre de ses parents. Le récit oscille entre cette période et 1978, c’est-à-dire le moment de l’écriture. Dans Dulle Griet, elle passe par le personnage représenté par Bruegel pour explorer le passé et l’histoire familiale.

Avec la collection « Femmes de lettres oubliées », les éditions Névrosée poursuivent un travail de redécouverte d’écrivaines belges. Le 15 septembre, un nouveau roman du 19e siècle  viendra s’ajouter à la collection : La vallée de Soref d’Henriette Langlet

Parallèlement à des publications relatives aux activités de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (colloque, discours de réceptions…), les éditions portées par l’institution centenaire réalisent elles aussi un important travail en faveur du patrimoine littéraire belge. Récemment, on a ainsi pu (re)découvrir L’ornement des mois de Maurice des Ombiaux, La fabulation de Jacques-Gérard Linze, ou encore Petites filles d’autrefois 1750-1940 de Sophie Deroisin. À la rentrée, un recueil de nouvelles s’ajoutera au catalogue : Les Lambis et autres contes fantastiques de l’écrivain et académicien Roger Foulon. Le livre avait initialement paru aux éditons du Spantole en 1985.

Actives elles aussi sur le front patrimonial, les éditions Samsa confirmeront cette orientation dès le mois d’août. La maison poursuit en effet son travail de rééditions des œuvres de la dynastie Bodart-Richter avec L’art c’est la chair de Roger Bodart. Deux ans après Origines et Dialogues, ce nouveau volume propose un recueil de textes sur l’art et les artistes signés par l’écrivain dans les années 1950 et 1960 pour la collection « Monographies de l’art belge ». Le même éditeur poursuit aussi la réédition des œuvres de Roger Avermaete (1893-1988) avec Le concile des dieux.

Les éditions du Tiroir se sont récemment lancées dans la réédition, en version illustrée, des romans d’Henri Vernes hors de la série des Bob Morane. Trois nouveaux titres sont attendus à la rentrée : La porte ouverte et Le désir rôde, illustrés respectivement par Louis Paradis et Alain Poncelet le 25 août, et Karga, illustré par André Beautemps, le 22 septembre.

La maison montpelliéraine Fata Morgana réédite régulièrement des livres d’Henri Michaux. Le 15 septembre, elle ajoutera une nouvelle pierre à cet édifice avec la parution des Commencements : dessins d’enfants, essais d’enfants.

Après la réédition récente de sept romans de François Weyergans sous le titre Romans, la collection « Quarto » des éditions Gallimard accueillera un volume dédié à l’historien Henri Pirenne (1862-1935). Histoires de l’Europe. Œuvres choisies, dont l’édition est établie par Geneviève Warland, rassemble trois ouvrages de Pirenne sur l’Europe médiévale ainsi que des articles et discours. La parution est annoncée pour le 28 septembre.

Le 6 octobre, les éditions L’arbre vengeur feront paraitre un recueil de textes brefs du maitre du fantastique Jean RayLes derniers contes de Canterbury, qui font écho au classique de Chaucer, bénéficient d’une postface d’Arnaud Huftier.

lemonnier l'avaleur de sabre

Le 17 octobre, un autre grand classique de la littérature belge bénéficiera lui aussi d’une nouvelle réédition. La maison rennaise La part commune rééditera L’avaleur de sabre, un roman de Camille Lemonnier.

Les éditions Weyrich disposent également d’une collection patrimoniale, « Regains », qui réédite des classiques de la littérature régionale. Trois publications sont prévues pour la rentrée : Le roi des contrebandiers de Christophe RyelandtDure Ardenne d’Arsène Soreil et L’envol de l’émouchet de Jules Boulard, dont le même éditeur a récemment publié La morsure du feu, un autre roman, dans la collection de littérature contemporaine « Plumes du coq ».

La collection « Ha » des éditions Le Taillis Pré publie des auteurs et autrices belges dont  les œuvres sont importantes mais peu connues et difficilement trouvables. Elle s’enrichira dans quelques semaines des œuvres complètes du poète surréaliste Marcel Havrenne (1912-1957).

Avec la cessation des éditions Luce Wilquin, c’est un catalogue de plus de 500 ouvrages qui s’est soudain trouvé indisponible. Quelques-uns de ces livres ont toutefois fait l’objet de rééditions dans d’autres maisons ces dernières années. Animées par un directeur de collection, Éric Brucher, dont les œuvres étaient publiées chez Luce Wilquin, les Éditions du Sablon ont beaucoup contribué à ce mouvement de réédition. Les éditions MEO rééditeront à leur tour deux romans initialement parus chez Luce Wilquin : Les mots de Maud de Jean Jauniaux, prévu le 7 novembre et Une semaine de vacance de Daniel Charneux, le 12 décembre (sous réserve). Ce sera la première collaboration avec cette maison d’édition pour Jean Jauniaux, tandis que Daniel Charneux est un habitué, y ayant déjà signé l’ « essai-variations » More en 2015, l’exofiction À propos de Pre en 2020 et la biographie et étude de référence Pierre Hubermont (1903-1989) : écrivain prolétarien, de l’ascension à la chute (co-écrite avec Claude Duray et Léon Fourmanoit).

Les éditions Pierre-Guillaume de Roux ont, elles, cessé leurs activités avec le décès, en 2021, de celui qui les avait fondées et leur avait donné son nom. Le petit Arménien de Jean-Baptiste Baronian, livre publié chez Pierre-Guillaume de Roux en 2018, connaitra une deuxième vie dès le 15 septembre, avec une réédition chez Parenthèses.

owen glanures

L’année littéraire et patrimoniale se clôturera avec la parution d’un nouveau volume de la collection « Archives du futur » des AML. Glanures est un recueil de de fragments de Thomas Owen où affleure son goût pour le macabre, l’insolite et le sensuel.

Plusieurs rééditions au format de poche sont par ailleurs attendues tout au long du 2e semestre. Le 24 août, lectrices et lecteurs pourront (re)découvrir au Livre de poche Si les dieux incendiaient le monde, premier roman d’Emmanuelle Dourson, et lauréat du dernier Grand prix du roman de l’Académie et du prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le même jour, Le musée des contradictions, avec lequel Antoine Wauters a remporté le prix Goncourt de la nouvelle 2022, connaitra une seconde vie en Folio. En Folio également, on retrouvera dès le 21 septembre Un monde merveilleux de Paul Colize, initialement paru chez Hervé Chopin en 2022. Toujours dans le registre du thriller, Anamnèse de Salvatore Minni passera en poche aux éditions M+ le 12 octobre. En octobre toujours, les éditions Arléa offriront une seconde vie en poche à Avant Godot de Stéphane Lambert, initialement paru chez le même éditeur en 2016. 

Comme Antoine Wauters et Paul Colize, Michel Claise fera sa rentrée à la fois en grand format (Code Kanun cité plus haut) et en livre de poche, avec la réédition, le 20 octobre, du roman Le forain dans la collection « Les poches belges » de Genèse édition. Le livre avait été publié une première fois chez Luce Wilquin en 2008. Michel Claise nous offre ici un autre thriller judiciaire, plongeant cette fois dans le milieu de la criminalité financière. La même collection accueillera aussi, dès le 15 septembre, Un enfant de Patricia Vergauwen et Francis Van de Woestyne. Initialement publié aux éditions Grasset, le livre est l’évocation, par la pédiatre et le journaliste de La Libre, du décès de leur fils Victor, à l’âge de 13 ans, et de l’impossible deuil qui a suivi sa disparition.

Ce n’est pas tout…

Doucet Lève ta main avant de parler

Les éditions Lamiroy affectionnent l’humour, y compris sous des formes grinçantes. Après avoir lancé Madame Irma et ses Perles fines de Kro à la rentrée 2022, elles proposeront dès le 1er septembre Lève ta main avant de parler de Tim Doucet, dans lequel l’auteur dénonce les travers du système éducatif – par le rire, évidemment.

La rentrée belge avec Le Carnet et les Instants

Comme chaque année, Le Carnet et les Instants se mettra dès la mi-août à l’heure de la rentrée littéraire. Les recensions, les dernières nouvelles des prix littéraires et toute l’actualité de la rentrée seront à suivre sur notre blog, sous l’onglet « Rentrée 2023 »

Nausicaa Dewez

Dernière mise à jour : 23 septembre 2023