L’été est là et l’actualité éditoriale, particulièrement chargée ces derniers mois, va se mettre elle aussi au farniente. Pour une courte période seulement : dès la deuxième quinzaine d’août, ce sera la rentrée littéraire. Ampleur et déferlement au programme.
Un programme que les maisons d’édition ont préparé de longue date et qui est aujourd’hui, pour une très large part, arrêté. Livres Hebdo, qui met chaque année la rentrée littéraire en chiffres, annonce 521 romans, dont 379 romans français et 75 premiers romans. Des données qui ne disent bien sûr pas tout : le magazine n’envisage la rentrée littéraire que sous l’angle des romans, à l’exclusion en outre des œuvres de genre (thriller, fantasy…), et étudie la seule rentrée des éditeurs français, ne nous éclairant guère sur les tendances de l’édition en Belgique.
Du côté des auteurs et autrices belges, qu’ils publient en France ou en Belgique, la rentrée s’annonce aussi foisonnante. Du roman à l’essai, de la nouvelle à la poésie, tour d’horizon des publications attendues du 18 août, date des débuts officiels de la rentrée, à la fin décembre.
Les romans et récits : découvertes et confirmations
Comme toujours, le roman occupera une place centrale dans cette rentrée. En 2020, après une période de ralentissement, voire d’arrêt, due à la longue fermeture des librairies, les maisons d’édition avaient parié sur des valeurs sûres et le nombre de premiers romans était assez réduit. La rentrée 2021, qui vient après des mois plus normaux, signe aussi le retour des primo-romanciers (10 de plus que l’année dernière selon Livres Hebdo).
Il est certainement illusoire de vouloir trouver un fil rouge entre des publications aussi diverses, mais quelques tendances ressortent néanmoins. Une absence tout d’abord : celle de la pandémie et du confinement. Alors que l’on annonce (et que d’aucuns craignent), depuis l’année dernière, un déferlement de récits et fictions sur ce thème, force est de constater qu’il a très peu influencé les romanciers et romancières. La famille, l’exploration des racines familiales, des secrets et mensonges semble par contre beaucoup plus inspirer auteurs et autrices – que l’histoire familiale en question soit la leur, revisitée par l’écriture, ou qu’il s’agisse d’une famille de pure fiction.
En France
Comme chaque année, Amélie Nothomb ouvrira le bal de la rentrée en France. Son trentième roman, Premier sang, paraitra le 18 août aux éditions Albin Michel. Elle y donne la parole à Patrick Nothomb, son père décédé en 2020, pour un récit où il évoque son enfance au Pont d’Oye et la prise d’otages à Stanleyville, alors qu’il était consul de Belgique.
Amélie Nothomb n’ouvrira pas seule la rentrée des Belges : elle sera accompagnée par Sophie d’Aubreby, dont le premier roman S’en aller, sort le 18 août aussi, aux éditions Inculte. À travers le personnage de Carmen, de ses premiers pas dans la Résistance jusqu’à sa mort, le roman nous conte l’histoire de l’émancipation féminine au 20e siècle. Le même éditeur publiera même deux auteurs belges pour cette rentrée. Deux ans après Blues pour trois tombes et un fantôme qui lui avait valu une place de finaliste du prix Rossel 2019, Philippe Marczewski présente son deuxième roman, Un corps tropical. La sortie est prévue le 26 août.
Une date à retenir, puisque quatre autres romans sont programmés ce jour-là.
C’est le cas de celui de la lauréate du prix Rossel 2019, Vinciane Moeschler. Après un roman pour adolescents (À corps parfait, Le Muscadier), l’autrice revient à la littérature générale avec Alice et les autres. Histoire d’une femme atteinte d’un trouble dissociatif, entre vie de famille et séjours en institution psychiatrique, le livre paraitra au Mercure de France.
Chez Verdier, Antoine Wauters publie Mahmoud ou la montée des eaux. Trois ans après Moi, Marthe et les autres et Pense aux pierres sous tes pas, ce nouveau roman en vers nous emmène en Syrie, à la suite de la construction d’un barrage. Un vieil homme se lance sur les eaux pour retrouver son village englouti et plonge en même temps dans ses souvenirs.
Au Castor astral, le journaliste et écrivain Nicolas Crousse opère un Retour en pays natal. Dans ce récit, il évoque sa jeunesse, ses souvenirs. La figure de son père, le poète Jean-Louis Crousse, est aussi le point de départ d’une réflexion sur la paternité et la transmission.
Chez Grasset, ce sera Rien que le soleil. Le premier roman de Lou Kanche évoque une professeure attirée par son élève, qui fuit ce désir en partant, d’abord pour Marseille où elle retrouve un ami, puis pour Alger.
Premier roman encore aux éditions de l’Ogre avec Ici, la Béringie de Jeremie Brugidou. Trois personnes, à trois époques différentes, tissent l’histoire de la Béringie, un territoire aujourd’hui disparu au large du Détroit de Bering (en librairie le 18 août).
Passée des éditions Charleston à Robert Laffont pour Mademoiselle Papillon à la rentrée dernière, Alia Cardyn sortira un deuxième roman chez son nouvel éditeur le 14 octobre : Archie.
Le même jour paraitra La garde-robe de Sébastien Ministru. Trois ans après Apprendre à lire, un premier roman remarqué (finaliste du Rossel, lauréat de la bourse de la découverte de la Fondation Prince Pierre de Monaco), Sébastien Ministru reste chez Grasset pour cette histoire de deux femmes qui vident la garde-robe de leur tante décédée, dont chaque vêtement est l’occasion d’une plongée dans les souvenirs.
À noter encore : le 20 août, le quatrième tome des Sentiers des astres, la saga de Stefan Platteau, paraitra à l’enseigne des Moutons électriques.
En Belgique
Du côté des éditeurs belges, la période sera aussi très active. Contrairement aux éditeurs français qui concentrent leur programme de la mi-août à début octobre, les maisons d’édition belges étalent toutefois leurs publications sur l’ensemble de la période automnale. De nombreux romans sont attendus.
Les Impressions nouvelles ouvriront la saison littéraire et miseront autant sur le renouveau que sur les valeurs sûres. Ces enfants-là, premier roman de Virginie Jortay, évoque une enfance à l’époque de la libération sexuelle (19 août). Lauréate du prix Goncourt de la nouvelle, du prix triennal de la prose et du prix quinquennal de littérature, Caroline Lamarche fera elle aussi sa rentrée aux Impressions nouvelles, avec L’Asturienne (2 septembre). Elle y évoque son histoire familiale, à l’époque de la révolution industrielle, lorsque ses aïeux sont devenus pionniers de la métallurgie de zinc dans les Asturies.
Les éditions Weyrich annoncent quatre nouvelles publications dans la collection « Plumes du coq ». En septembre, La fille sur le banc, le premier roman de Bernadette de Rache réunit, autour du cadavre d’une jeune fille, une dame d’un certain âge et le policier chargé de l’enquête. Autrice de deux recueils de nouvelles aux éditions Quadrature, Catherine Deschepper publie un roman, Le complexe du gastéropode, dans lequel des personnages hauts en couleur se retrouvent dans un château pour une résidence d’écriture au cours de laquelle ils vont devoir écrire, mais aussi cohabiter. En décembre paraitra La mémoire du sable, premier roman de Luc Devreese.
Aux éditions M.E.O., la rentrée se déclinera en deux temps : quatre romans sont programmés le 1er septembre, et deux autres le 1er décembre. Dans la première vague, le poète et éditeur Claude Donnay poursuit une œuvre romanesque entamée en 2017 avec La route des cendres et intégralement publiée aux éditions M.E.O. Dans L’heure des olives, son quatrième roman, le personnage principal découvre un manuscrit écrit par son père et est tenté de le publier à son propre nom. Déjà autrice d’Un amour de psy chez le même éditeur, Anne Duvivier publie Cendres. Une femme et ses deux cousines partent disperser les cendres du père de la première sur l’île d’Ischia, un voyage qui leur réservera bien des surprises. La famille et ses secrets enfouis a aussi inspiré Monique Bernier dans La chambre du premier. Une femme, orpheline de père et élevée par sa grand-mère paternelle, revient sur les lieux de son enfance après son divorce et voit soudain le passé sous un autre angle. Dans Les orages possibles, Claude Raucy nous plonge dans les années de guerre. Une veuve entrée dans les ordres est affectée à un orphelinat. Sa vie, vouée aux enfants, est bouleversée par l’arrivée d’un aviateur de la RAF. La maladie, ses souffrances, ses conséquences, les réflexions qu’elle engendre seront au cœur des deux publications de décembre des éditions M.E.O. Les ailes battantes est le récit de Martine Rouhart du moment où un cancer lui a été diagnostiqué et du combat qui a suivi, au cours duquel l’écriture a été comme une bouée de sauvetage. ARDS de Jean-Louis Van Herweghem est le récit du séjour de l’épouse de l’auteur, lui-même médecin, aux soins intensifs à cause d’un Syndrome de Détresse Respiratoire Aigüe (ARDS).
Aux éditions du Cerisier, Daniel Adam dévoile Où dans le ciel?, roman qui conte l’histoire d’une amitié (1er septembre). Auteur assez rare, Daniel Adam avait notamment remporté le prix de littérature Charles Plisnier 2011 pour Une histoire tue (éditions du Cerisier).
Marque belge publie Le pseudo de Hakim Benbouchta (10 septembre), roman qui raconte l’histoire de deux jeunes adolescents qui inscrivent l’un sa mère, l’autre son père, tous deux célibataires, sur un site de rencontres.
Aux éditions Murmure des soirs, la rentrée se déclinera en trois salves et six romans. Le 15 septembre, on découvrira Taklamakan du journaliste et documentariste Michel Hellas. L’histoire nous emmènera précisément au Taklamakan, aux confins de la Chine, à la suite d’un linguiste qui y découvre des manuscrits écrits dans une langue inconnue et d’une jeune marine américaine venue chercher la guérison dans ces terres reculées. Le même jour paraitra Sally de Nathanaëlle Pirard. Ce roman, qui vise en premier lieu un public adolescent, narre l’histoire d’une ado vivant avec sa mère alcoolique. La disparition mystérieuse du fils de la voisine conduit la jeune fille à des découvertes inattendues, et notamment sur sa mère. Le 15 octobre, Soleil rouge sur Badenyabougou de Vincent Litt nous emmène au Sahel, dans les pas d’un médecin européen volontaire dans un hôpital dont le quotidien bascule avec l’arrivée d’une bande armée. Auteur de théâtre multi-primé, Stanislas Cotton fera sa rentrée sous le signe du roman avec Mon cœur en habits du dimanche, histoire d’un écrivain qui se plonge dans les souvenirs de son adolescence et des amitiés d’alors. Murmure des soirs poursuivra avec deux autres livres prévus le 15 novembre. Après le singulier Dico-tomies, Jean-Marc Defays s’essaie au roman avec Deux fauteuils au balcon, histoire de la relation entre un fils et sa maman. Avec Testostérone, Jean-Luc Renard évoque lui le destin de deux femmes qui bien que différentes, ont toutes deux subi l’oppression masculine.
Aux éditions Maelström reEvolution, deux romans sont prévus début octobre. Luc Baba, dont Chroniques d’une échappée belle, paru chez le même éditeur, avait remporté le prix Marcel Thiry, revient cette année avec L’arbre du retour. Francesco Pittau sera lui aussi de la partie, avec Longtemps et des poussières…
Academia publiera cinq romans en cette rentrée littéraire. En septembre, Après la pinède de Deak Csilla nous conduit à Majorque, pour une évocation de la vie avant et après l’arrivée du tourisme de masse. Comme un boomerang de Jacques Menassé évoque un écrivain d’une cinquantaine d’années qui revient sur sa jeunesse au Portugal. En octobre, Agathe Gosse raconte, dans Trancher la nuit, l’histoire d’un jeune migrant venu du Sénégal en Belgique où il retrouve son père. Rega le sympathique de Laurent de Wouters nous emmène dans les Pays-Bas autrichiens au 18e siècle. Retour dans le temps aussi avec Thilde Barboni, mais dans les années 1960 et 1970 cette fois : Les enfants de Cinecittà évoque l’histoire d’un jeune homme devenu scénariste et producteur à Cinecittà, qui tente de retrouver un amour de jeunesse parti à Hollywood.
En septembre, les éditions Lamiroy publient Tribulations de Pierre Guyaut-Genon, roman où de multiples personnages se croisent, au gré des joies et chagrins de la vie quotidienne.
Onlit prévoit trois publications pour cette rentrée. Stefan Liberski, dont ce sera le premier livre chez cet éditeur, signe Une grande actrice. Aliénor Debrocq est quant à elle une habituée des éditions Onlit, où elle a déjà publié Cent jours sans Lily et Lisières (avec Philippe Mailleux). Pour cette rentrée littéraire, c’est Le tiers sauvage, son premier roman publié en 2018 aux éditions Luce Wilquin, qui reparaitra au format de poche. Les deux livres sont programmés pour le 13 octobre. Onlit diversifie résolument les formats en cette rentrée. Fort de son beau succès – il a remporté le prix Marcel Thiry, était finaliste du Rossel et du grand prix du roman de l’Arllfb –, Judas côté jardin, le dernier roman de Juan d’Oultremont, sortira en livre audio cet automne.
Si Le tiers sauvage intègre le catalogue Onlit, la jeune maison d’édition du Sablon poursuit quant à elle un travail plus systématique de réédition de livres issus du catalogue de Luce Wilquin. Fin septembre reparaitra, côté roman, Un lutin sur l’appui de fenêtre de Nadine Fabry.
Chez Genèse édition, Michel Claise fera coup double le 8 octobre. Crime d’initiés nous emmène de Rome à Anvers, dans une enquête sur le crime organisé où Cosa Nostra fait affaire avec la mafia chinoise. Souvenirs du Rif, qui parait dans la collection « Poches belges », est un autre roman de genre, qui au départ d’une histoire de trafic de drogue, dévoile, avec de nombreux rebondissements, un monde de blanchiment d’argent et de montages financiers.
Quatre romans sont au programme des éditions F. Deville. La rivière et la mer de Dominique Kesteloot est une chronique familiale qui se déroule sur plus de deux siècles (21 octobre). Dans La complainte d’Isabeau de Brigitte Moreau (4 novembre), nous suivons une adolescente en vacances dans la maison familiale, où elle reçoit d’étranges visites nocturnes. Ces visions la conduisent à remonter le cours du passé familial, tu par sa mère et sa grand-mère. À suivre chez le même éditeur : Songe de cèdre d’Anna Laura Rucinska (25 novembre) et Meurtres en trois couplets, un polar de Didier Vanden Heede (10 décembre).
Aux éditions Esperluète, Pascal Goffaux (texte) et Laurent Quillet (photographies) travaillent de concert pour La nostalgie de l’aile. À paraitre le 22 octobre, ce roman est l’histoire d’un homme qui aurait préféré ne pas être et observe sa propre existence comme en dehors de lui-même. Mariant volontiers texte et image, les éditions Esperluète publient aussi le même jour Au-delà de la mort, le conte du Naufragé. Signé par Eddy Devolder (texte) et Aimé Mpane (dessins), ce livre est la réécriture d’un conte traditionnel égyptien, où il est question de tempête, de naufrage, mais aussi du monde d’aujourd’hui.
Les éditions Traverse annoncent Comme un tango, un roman de Lorenzo Cecchi dans lequel un homme raconte l’histoire de son père, immigré italien venu travailler dans les mines en Belgique et mort à quarante-huit ans.
Ecchymoses, un roman d’Alice de Vleeschouwer, paraitra aux éditions Ker.
Au Cactus inébranlable, Jean-Philippe Convert propose Tout reste à voir, livre inclassable où tout fil conducteur s’étiole au profit d’une esthétique de la brisure et du détournement.
La nouvelle : les fleurons au rendez-vous
La nouvelle bénéficie traditionnellement d’un remarquable dynamisme en Wallonie et à Bruxelles, promue par des maisons d’édition qui ont investi un genre pourtant réputé peu commercial.
Quadrature, éditeur dédié au genre, publiera Grenailles errantes de Bruno Marée (10 octobre), recueil qui a obtenu (sur manuscrit) le prix Jean Lebon de la Ville d’Aubange en 2019. Le 10 décembre, c’est un recueil de Liliane Schraûwen qui paraitra. Habituée de la fiction courte (on lui doit récemment Ailleurs, À deux pas de chez vous, ou encore Exquises petites morts), l’autrice publie son deuxième livre chez Quadrature, un recueil de vingt-six nouvelles dont les vingt-six héros ont pour prénom Alexia, Benoît, Camille, Didier etc. jusque Zlotan.
Les éditions Lamiroy poursuivront l’aventure des « Opuscules », proposant chaque semaine une nouvelle publiée dans un petit format. Le succès de la collection a conduit la maison à la décliner en « Crépuscules », « Adopuscules » et, plus récemment, en « Apéropuscules ».
« Belgiques », l’incontournable collection de recueils de nouvelles des éditions Ker, s’enrichira cette année de quatre nouveaux volumes. En octobre, Luc Dellisse, Laurent Demoulin, Tuyêt-Nga Nguyen et Colette Nys-Mazure livreront leurs regards sur la Belgique.
Les éditions Traverse illustreront elles aussi le genre de la nouvelle en cette rentrée. Récent lauréat du prix Gauchez-Philippot pour son recueil de nouvelles Fugitives paru déjà chez Traverse, Tristan Alleman publiera en octobre Même les pierres, où l’auteur tente de saisir quelques bribes de la vie telle qu’elle va. En novembre, Carino Bucciarelli révélera ses Petites fables destinées au néant. Ces textes très brefs déploient un univers où la logique s’est absentée, où l’étrange et l’insolite règnent.
Le Cactus inébranlable sera à nouveau très actif dans le domaine de la nouvelle, avec pas moins de trois recueils prévus pour la rentrée. Grand habitué de la maison, Éric Dejaeger propose avec Chroniques de fin de millénaire de brèves histoires qui évoquent l’actualité du monde du 31 décembre 2999 au 31 décembre 3000. Auteur d’aphorismes sous le pseudonyme de Miris, Patrick Henin dévoilera les textes très courts et incisifs d’En un clic (titre à confirmer). Fabienne Lorant et ses piquantes nouvelles réunies dans Odeurs de bestiaire complètent le trio.
Les éditions du Chat polaire présentent Abonné(e)s absent(e)s, un recueil où Jean-Louis Massot donne corps à des anonymes, pour des tranches de vie tantôt banales, tantôt extraordinaires, sur un ton qui alterne tendresse et malice.
Si la rentrée de Murmure des soirs est surtout romanesque, la nouvelle y est aussi présente par la voix de Dominique Maes. Après son Bestiaire de mon jardin secret, il publie cette fois Gourmandises.
Dans leur entreprise de réédition des titres du catalogue Luce Wilquin, les éditions du Sablon n’oublient pas la nouvelle. Deux recueils sont au programme de cette rentrée littéraire : Ça ressemble à de l’amour de Line Alexandre et Le grand chapeau sur ma tête d’Emmanuèle Sandron, recueil qui avait tout d’abord été édité sous le titre Je ne te mangerai pas tout de suite.
La rentrée de la poésie
La poésie sera elle aussi au rendez-vous de la rentrée, soulignant cette année encore la vitalité du genre en Belgique francophone, tant du point de vue des auteurs et autrices que de celui des maisons d’édition.
Quatre livres sont au programme des éditions L’arbre à paroles le 24 septembre. Deux d’entre eux sont des recueils inédits de poètes « maison » récemment disparus : Les éléphants clairs traverseront les fenêtres du matin de Serge Noël, décédé en octobre dernier et Matière noire de Ceejay, mort en novembre 2020. Le programme de L’arbre à paroles comprend aussi Camille Albach, un recueil d’Aline Dethise. Le poète et slammeur Dominique Massaut publiera quant à lui Lieux, liens, langues, recueil qui conjoint poésie, prose et illustration.
L’arbre de Diane publiera Caillasses, un recueil de Joëlle Sambi (10 septembre).
En octobre, deux recueils sont au programme des éditions Bleu d’encre. Élégies paisibles de Pierre Yerlès est un recueil écrit dans l’urgence, celle de l’adieu à la vie et à ceux que l’on aime, avec lucidité et émerveillement pour ce qui a eu lieu. Pour humer ton corps. Ode à l’amant imaginaire est le premier recueil de Dominique Penez. La poétesse y évoque l’amour et le besoin du corps de l’autre qu’il induit.
Les éditions du Cormier publieront trois recueils. Après son essai Marie-Jo Lafontaine. Tout ange est terrible et son roman Icône H., Véronique Bergen poursuit sa prolifique année 2021 en poésie avec Ludisme précédé de Gainsbourg et Bambou, recueil où l’autrice explore la rencontre entre l’univers musical de Gainsbourg et le monde secret de Bambou (août). Jacques Richard, dont l’œuvre romanesque parait, comme celle de Véronique Bergen, principalement aux éditions Onlit, publiera comme sa consœur un recueil poétique aux éditions Le Cormier (septembre). Sur rien mes lèvres a pour thème l’inadéquation de l’être au monde. Véronique Bergen et Jacques Richard seront accompagnés par Serge Meurant pour cette rentrée littéraire. Empreintes sortira en septembre.
Les éditions du Coudrier publieront Femme qu’on aime, recueil de Luc Delcor. Habitué de la maison d’édition, l’auteur y a notamment signé Le soulier du désir en 2017.
Après Trébuchet et Enterrement du Mexique, Ivan Alechine évoque une nouvelle fois les Huichols, dans un recueil poétique, Divinités, à paraitre le 16 septembre aux éditions Galilée.
Aux éditions Maelström reEvolution, deux recueils poétiques enrichiront la nouvelle collection « Rootlegs ». Créée lors du dernier fIestival, cette collection de poche accueille des inédits, tous genres confondus. Sont prévus le 24 septembre L’île quimboiseuse de Morgane Eeman et La fille de la rivière de Tarek Essaker.
Après une rentrée 2020 passée du côté de la bande dessinée avec Manuel de civilité biohardcore, Antoine Boute explorera le territoire poétique en 2021 avec On peut boire la transpiration d’un cheval, programmé le 28 octobre aux éditions Les petits matins.
Les éditions du Taillis pré programment trois recueils pour la rentrée. Déjà présent lors de la dernière rentrée littéraire avec De but en blanc, Jean-Marie Corbusier revient cette année avec Ordonnance du réel. Éric Brogniet est lui aussi un fidèle de la maison. Auteur notamment de Bloody Mary. Road movie pour Marilyn Monroe en 2019, il propose cette année Lumière du livre. Spécialiste des approches littéraires de la Bible, Jean-Pierre Sonnet signe La ville où tout homme est né. Au Taillis pré, il avait publié Membra Jesu Nostri. Ce que Dieu ne dit que par le corps en 2010.
Le théâtre : des livres et des salles de spectacle
De l’aveu de beaucoup d’éditeurs, le commerce du livre a plutôt bien repris après la mise à l’arrêt occasionnée par la fermeture des librairies. Le constat est moins positif pour les éditeurs de théâtre. Dans leur cas, les ventes de livres dépendent moins de l’ouverture des librairies que de l’activité des théâtres. Et l’on sait que l’activité de ces derniers a été bien plus longtemps interrompue que celle des librairies. Malgré cette fragilité, plusieurs pièces de théâtre sont au programme de la rentrée littéraire. Alors que les éditions Lansman ont longtemps été la seule maison d’édition belge dédiée à ce genre, un nouvel acteur tente désormais de se faire une place dans ce champ particulier : les éditions des Oiseaux de nuit.
Les éditions Lansman précisent que leur calendrier est toujours susceptible de modifications, mais trois pièces d’auteurs belges devraient paraitre à l’automne. Tous les dramaturges ont déjà publié chez l’éditeur. En septembre, René Bizac, Paul Emond et Vincent Zabus signeront respectivement Comme une lance, Gracchus / Don Quichotte avant la nuit et La femme hibou.
Aux éditions des Oiseaux de nuit, cinq ouvrages sont prévus en septembre : Descendre de François Badoud ; Tu te souviendras de ce que tu lui as dit d’Angélique Burnotte, voyage d’une Arlonnaise durant la Deuxième guerre mondiale ; Rétrospective de Bernard Cognaux, qui interroge l’utilité de l’art dans un monde où les gens meurent de pauvreté ; C’est lorsque le glaçon a totalement fondu que l’eau est la plus froide de Delphine Peraya, regard sur le monde d’aujourd’hui à travers trois générations ; un recueil collectif de pièces courtes. En décembre, deux autres livres verront le jour : La véritable histoire de Sigmund Freud de Susann Heenen-Wolff et La question qui fauche, ou l’autre Othello d’Aurélie Vauthrin-Ledent.
Les aphorismes, inébranlablement
Les éditions du Cactus inébranlable se singularisent par un important travail sur les aphorismes, dont elles publient régulièrement des recueils dans la collection « Les p’tits cactus ». Trois nouveaux titres enrichiront le catalogue en cette rentrée littéraire. Avec Un esprit vert dans un corsaire, Michaël Lambert livre un recueil « qui fera rire, sourire et grincer des dents ». Pour La vie du poète, Éric Allard s’est inspiré de son observation du petit monde des Lettres belges. Quant à André Stas, il poursuit avec Tout est relatif (et tondu) la veine surréaliste, humoristique et irrévérencieuse qui est sa marque.
Des essais, beaucoup d’essais
La « non-fiction » fait elle aussi sa rentrée et ici plus encore qu’ailleurs, la diversité est de mise, même si quelques lignes de force se dessinent.
Les entretiens
Étudiés dans le passionnant Secrets d’écrivains de David Martens et Christophe Meurée (Les Impressions nouvelles, 2014), les entretiens littéraires connaissent, outre leurs déclinaisons médiatiques, une vie éditoriale non négligeable. Les éditions Diagonale et Esperluète leur accordent même une place de choix.
D’abord dédiées aux premiers romans, les éditions Diagonale ont récemment élargi leur spectre d’activité en publiant des entretiens sur l’écriture. Deux volumes ont déjà vu le jour, l’un présente des entretiens avec Jérôme Ferrari, l’autre avec Laurent Mauvignier. Le 19 août, un troisième tome, Le tapis volant de Patrick Deville, sera co-édité avec Le Seuil, éditeur habituel de Patrick Deville. Comme les précédents, ces entretiens seront menés par Pascaline David, co-fondatrice et –directrice des éditions Diagonale.
Les éditions Esperluète ont inauguré en 2017 « Orbe », une collection entièrement dévolue aux entretiens avec des personnalités du monde des arts. Tous sont menés par Frédérique Dolphijn, qui sera à nouveau à la barre pour Vinciane Despret : fabriquer des mondes habitables, à paraitre le 5 novembre. Le livre mettra à l’honneur la récente lauréate du grand prix Moron de l’Académie française.
Tout autre type d’entretiens aux éditions du Cerisier, avec Couvrez-les bien, il fait froid dehors. Conversations avec Fatima Ezzarhouni. Il sera question, ici, de donner la parole aux proches de jeunes radicalisés. Sortie prévue le 1er septembre.
Les biographies
Les éditions Samsa publieront une biographie de Naïm Khader (premier représentant de l’OLP, assassiné à Bruxelles), Naïm Khader, mort pour une idée. Une histoire palestinienne (1939-1981), signée Robert Verdussen. À paraitre le 17 août, ce livre se veut aussi une manière d’interroger la situation de la Palestine aujourd’hui. En même temps que ce livre, Samsa publie Lettre à mon frère de Bichara Khader.
Maison d’édition de Pierre Mertens. Le siècle pour mémoire, la somme de Jean-Pierre Orban, les Impressions nouvelles se profileront à nouveau comme l’éditeur de biographies de référence en cette rentrée. Le 19 août paraitra Edgar P. Jacobs : un pacte avec Blake et Mortimer, un livré signé Benoit Mouchart et François Rivière qui parait à l’occasion des 75 ans de la série Blake et Mortimer.
Les arts
Parmi les thématiques présentes dans les essais de cette rentrée, les arts et artistes se taillent une part importante.
Au premier rang desquels la littérature. Éric Brogniet évoque La lecture silencieuse aux Éditions de l’Arllfb. Daniel Salvatore Schiffer s’intéressera à Dante dans La constellation Dante : le chant du sublime (Eric Bonnier, 23 septembre). Récent lauréat du prix triennal de l’essai (avec Tanguy Habrand), Pascal Durand convoquera quant à lui Daniel Defoe, Alexandre Dumas et Jules Verne, Zola et Léon Bloy, Marcel Thiry, Robert Desnos et Georges Simenon pour une Leçon de chose, sous-titrée Techniques imaginaires de Daniel Defoe à Georges Simenon. Un livre qui paraitra à La lettre volée le 8 octobre. Les éditions des Midis de la poésie poursuivent la publication de leurs meilleures conférences. Sont annoncés pour cet automne Hannah Arendt ou le mal comme absence de pensée de François De Smet et Les sœurs Loveling / De Zussen Loveling. Les éditions Lamiroy publient quant à elles toujours à un rythme mensuel leur collection « L’article », dont chaque livraison est un livre très court consacré à un écrivain. Le 1er septembre, Xavier Huberland évoquera Marc Lévy, tandis que François Crunelle célébrera le classique du fantastique Jean Ray (1er octobre). Le numéro automnal de la revue de littérature belge Textyles, publié chez Ker, portera quant à lui sur Penser la bibliothèque.
Le 21 octobre, les éditions Luc Pire publieront Théâtre du parc, un beau-livre sur l’institution bruxelloise signé Thierry Debroux.
Le cinéma donne lui aussi lieu à nombre d’essais. La collection « La fabrique des héros » des Impressions nouvelles s’enrichira d’un volume inspiré par la saga Star Wars : Dark Vador à feu et à sang est signé par Björn-Olav Dozo et Dick Tomasovic et sortira le 1er octobre. Chez le même éditeur, Superpositions. Collection particulière d’un cinéma bruxellois, en librairie le 2 septembre, évoque la manière dont le cinéma bruxellois ABC a joué avec la censure pour présenter ses photos d’exploitation. Les Impressions nouvelles confirment la place importante du 7e art dans leur catalogue avec la sortie de Portier de nuit de Véronique Bergen, analyse du chef-d’œuvre et film controversé de Liliana Cavani sorti en 1974, autour du couple incarné par Charlotte Rampling et Dirk Bogarde.
Du cinéma à la musique, Véronique Bergen sera, comme souvent, sur plusieurs fronts en cette rentrée. Aux éditions Samsa, elle publie Martha Argerich : l’art des passages (14 octobre), essai sur une musicienne qu’elle évoquait aussi dans l’une des nouvelles de son recueil Belgiques. D’autres formes musicales seront à l’honneur aux éditions Lamiroy, avec AAA Access All Areas, les chroniques de Rudy Léonet et Clarke, et l’essai de Marc Meganck sur le Nevermind de Nirvana.
Art toujours avec Stéphane Lambert. Qu’il évoque Goya, Spilliaert ou Herman Melville, l’écrivain déploie depuis plusieurs années une œuvre qui plonge dans l’intimité de l’œuvre et les interstices biographiques des artistes et écrivains. En cette rentrée, il se penche sur Paul Klee, cherchant à nouer la vie et l’œuvre du peintre bernois dans Paul Klee jusqu’au fond de l’avenir (Arléa, 26 août). Plus généralistes, La Renaissance du livre publie 1500 ans d’arts et de musique en Belgique de Bernard Wodon (24 septembre) et Samsa, Guide théorie et pratique de l’art roman en Belgique de Jacqueline Leclercq-Marx (17 août).
À noter encore, la parution chez Murmure des soirs de Thés du Japon, un beau-livre de David Vinalmont (15 octobre) et à la Renaissance du livre, la suite de la série de Thierry Luthers sur les tombes de personnalités : Derniers domiciles connus- En Flandre et dans le monde (21 octobre).
Spiritualité
Fidèle aux éditions Albin Michel, Gabriel Ringlet y publie son nouvel opus, Va où ton cœur te mène. En librairie le 2 septembre, ce livre invite à une vision renouvelée de la foi à partir de la figure du prophète Elie.
L’état du monde
La société, l’écologie, l’économie : autant d’angles sous lesquels les essayistes interrogent le monde d’aujourd’hui.
La Renaissance du livre enrichit sa collection « Dis, c’est quoi… ». Dans chaque volume, un spécialiste évoque de manière accessible un concept-clé. Trois nouveaux titres sont annoncés : Dis, c’est quoi la laïcité ? de Nadia Geerts le 16 septembre, Dis, c’est quoi l’islam ? de Radouane Attiya le 24 septembre et Dis, c’est quoi le genre ? de Sarah Sepulchre le 7 octobre.
Les questions écologiques sont au cœur du nouveau livre des collapsologues Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, L’effondrement expliqué à nos enfants (et à nos parents), à paraitre au Seuil le 23 septembre, et de l’essai de Cédric Chevalier, Terre en vue vue – Pour un pacte social écologique (Luc Pire, 16 septembre).
À La lettre volée, Léo Peeters signe L’originaire dans le vivant. Au-delà des causalités déterministes, en librairie le 20 août, tandis qu’Etienne de Callataÿ et Luc Leruth co-dirigent Quand l’économie nous est contée, ouvrage dans lequel des économistes offrent une lecture économique d’une œuvre de la littérature qu’ils ont choisie (17 septembre).
Chroniques et écrits intimes
Quelques écrits intimes paraitront lors de cette rentrée. Le 7 septembre, Marius Gilbert, le scientifique bien connu depuis la pandémie, fait paraitre Juste un passage au JT et on rentre aux éditions Luc Pire. Un livre qui est un retour sur ces derniers mois de crise sanitaire. Chez 180°, Marc Meganck revient lui aussi sur la pandémie et le confinement. Marcher Noir. Chroniques du monde confiné est un recueil de quarante-cinq chroniques écrites entre avril 2020 et avril 2021.
Tout autre est le Journal de stage de Bruno Migdal : à paraitre en septembre chez Lamiroy, ce livre est le récit des Petits bonheurs de l’édition vécus pendant ledit stage.
Alors qu’un recueil paraitra posthume à L’arbre à paroles, les éditions du Coudrier adressent elles aussi un salut au poète Ceejay, alias Jean-Claude Crommelynck. Dans Souvenir d’un ami, à paraitre en septembre, Michel Van den Bogaerde évoque la figure de l’écrivain et l’homme qui fut son ami.
Patrimoine : les classiques font leur rentrée
Bien que rentrée rime souvent avec nouveautés, l’édition patrimoniale sera elle aussi très active au cours du deuxième semestre.
Peu après la récente édition des essais La vie des abeilles et L’intelligence des fleurs, la collection « Espace Nord » continuera de mettre Maeterlinck à l’honneur. Quatre volumes paraitront le 19 août, consacrés au théâtre du seul lauréat belge du prix Nobel de littérature : La princesse Maleine, Pelléas et Mélisande, Trois petits drames pour marionnettes et Petite trilogie de la mort. Le 2 septembre, Salud camarada ! de Mathieu Corman fera le récit de l’expérience de l’auteur, parti combattre en Espagne en 1936. Le 16 septembre, Espace Nord célébrera son 400e volume. Sous le titre Fenêtres sur court, il présentera une sélection de nouvelles parues dans le cadre de la Fureur de lire (qui fêtera elle-même ses 30 ans).
À côté de l’important travail réalisé par Espace Nord, Maeterlinck fera aussi l’actualité chez Arfuyen. Sous le titre Ainsi parlait Maurice Maeterlinck. Dits et maximes de vie, l’éditeur proposera un recueil de citations de l’auteur de Serres chaudes. La sélection est élaborée par Yves Namur.
Les éditions Samsa œuvreront à la réédition des écrits de Roger Bodart. Deux volumes sont annoncés pour le 17 août. Origines reprend l’ensemble des recueils poétiques de l’écrivain, tandis que Dialogues : Europe Amérique Afrique Israël regroupe Mes Amériques (1956), Dialogues africains (1952) et Dialogues européens (1950). Le 14 octobre, Monsieur Peperbol, pièce de théâtre de Joris d’Hanswijck qui connut un succès énorme en son temps, sortira en librairie. Le même jour, Georges Rodenbach. 100 articles, recueil élaboré par Joël Goffin, donnera à (re)découvrir les chroniques parisiennes de l’auteur de Bruges-la-Morte.
Pour celles et ceux qui préfèrent la veine fantastique, les éditions Terre de brume republient La cave aux crapauds et autres contes étranges de Thomas Owen.
Aux éditions Weyrich, la collection « Regains » est consacrée à la republication de romans anciens, essentiellement régionalistes. Dure Ardenne d’Arsène Soreil et L’envol de l’émouchet de Jules Boulard sont au programme de cette rentrée.
Les éditions de l’Arllfb, qui ont connu un net regain de vitalité ces derniers temps, poursuivent aussi une politique d’édition de textes patrimoniaux. Cet automne, elles feront paraitre La fabulation, un roman de Jacques-Gérard Linze, L’ornement des mois, chroniques de Maurice Des Ombiaux et Petites filles d’autrefois de Sophie Deroisin. Portrait d’enfances des 18e et 19e siècles, ce livre inclassable oscille entre la fiction et l’essai sur l’éducation, dénonçant par ailleurs de nombreux abus et montrant la complicité des femmes dans une éducation qui asservit les individus.
La rentrée belge avec Le Carnet et les Instants
Comme chaque année, Le Carnet et les Instants se mettra dès la mi-août à l’heure de la rentrée littéraire. Les recensions, les dernières nouvelles des prix littéraires et toute l’actualité de la rentrée sont à suivre sur notre blog, sous l’onglet « Rentrée littéraire ».
Nausicaa Dewez