Immuable temps fort de l’année éditoriale française, la « rentrée littéraire d’automne » suscite beaucoup d’attention en Belgique aussi.
De la part des libraires et des lecteurs, évidemment, puisque la littérature publiée en France reste, de loin, la plus vendue chez nous. Pour les auteurs et autrices belges publiés en France, cette rentrée est pleinement la leur, et ils se mêleront, comme tous les romanciers hexagonaux, à l’effervescence du moment et notamment à la course aux prix. Les maisons d’édition belges, quant à elles, adoptent vis-à-vis de cette période des attitudes diverses. Certaines en font un moment-phare de leur année. Elles optent alors pour un programme d’ampleur, et des dates de parution qui rejoignent celles des voisins français (fin août), ou sont au contraire plus tardives, pour éviter une concurrence déséquilibrée. D’autres maisons, sans être inactives au cours du deuxième semestre, placent plutôt le centre de gravité de leur année éditoriale à la Foire du livre de Bruxelles, et présentent donc un programme plus léger pour l’automne.
Tour d’horizon des auteurs et autrices belges qui feront la rentrée 2025, en Belgique ou à l’étranger. Continuer la lecture



Fidèle désormais aux éditions fDeville puisque ce Vert atlantique constitue le troisième livre qu’il publie chez l’éditeur bruxellois, Marc Meganck, une nouvelle fois, nous surprend par sa capacité à nous entraîner, dès les premières pages, dans son sillage. L’aisance dans l’écriture, la structuration fluide du récit, la manière qu’il a de croquer en quelques coups de plume, un personnage, une situation et l’époque font de ce roman, qui se déroule dans un futur proche, un livre que l’on ne quitte pas. Indécrottable citadin, passionné par l’urbanisme et l’architecture, historien de formation, l’auteur nous emmène sur les traces d’Alex Larsen. Petit fonctionnaire d’un sombre département du ministère, il est notamment en charge du dépouillement de dossiers émanant des Assemblées de Vérification de Constructibilité dont l’acronyme, « A.V.C. », suffit à lui seul à résumer le désabusement dans lequel le plonge sa situation. 



Imaginez un immeuble d’une dizaine d’étages dans lequel sont consignées des personnes mises au ban de la société pour des délits variables. Une formule intermédiaire entre la prison telle que nous la connaissons et une forme d’assignation à résidence, avec des contrôles de présence le matin et le soir, des possibilités de sorties nécessitant des démarches compliquées. C’est dans ce monde portant le doux nom de Cimetière des éléphants que nous entraîne ce roman placé sous le regard de Van Kroetsch, un détective lui-même résident, qui mène l’enquête suite au décès du veilleur de nuit et dont ce n’est pas la première apparition sous la plume de l’auteur.
L’histoire de Bruxelles déroulée en chapitres courts, depuis 4000 avant notre ère, sous la forme d’un site néolithique en forêt de Soignes, jusqu’à nos jours.
Le vingtième titre de la collection proposée par le Musée de la Ville de Bruxelles est l’un des plus attrayants : Amour et désamour. Regards d’écrivains sur Bruxelles 1845-1978. Cette petite anthologie, composée par Marc Meganck, s’ouvre par une lettre de Balzac à sa bien-aimée Eveline Hanska, célébrant en Bruxelles une des villes « sacrées », « primordiales », où ils se sont retrouvés.
Après une « édition 0 » à la Bourse, Boulevard du polar revient du 16 au 18 juin et pose cette fois ses valises à l’atelier Coppens. Au programme : trois jours de fête et de rencontres autour d’un genre, le polar, et ses déclinaisons littéraires, cinématographiques, musicales, télévisuelles … C’est que le jeune festival revendique sa dimension « transmédia ».
« J’ai eu peur. Pas pour moi. Simplement peur de ne pas te revoir, de ne plus jamais humer ta part intime, ton île secrète – mourir en insulaire est un projet qui me correspond. » De sa petite capitale désenchantée – entendez Bruxelles –, le narrateur s’adresse à sa belle qui vit dans la ville de toutes les lumières – Paris bien sûr. La jonction est douloureuse entre les deux grandes villes : les attentats qui les ont marquées fin 2015 et début 2016, battant le tambour en marge de leur passion.
Depuis longtemps, on connait la qualité des ouvrages des éditions « 180° », principalement axées sur le beau-livre et le tourisme. Des ouvrages à la fois intéressants et de belle facture. Ces dernières années, l’éditeur a décidé d’ouvrir son catalogue à d’autres collections, dont le roman policier ou la prose. C’est dans cette optique que vient de paraître Au sud des jours ordinaires, de Marc Meganck (texte) et Aurélie Russanowska (illustrations). Un livre qui a des accents de « première fois » puisqu’il s’agit là de leur première réalisation commune, mais qui témoigne déjà, dans sa réalisation, d’une profonde maitrise artistique.